Le stratagème caractérise un grand nombre de récits, de pièces et de narrations. Il contribue à dynamiser l’intrigue. Il permet de comprendre la complexité du genre humain. Cela se vérifie particulièrement dans la pièce Dom Juan de Molière, représenté pour la première fois en 1665, tragi-comédie baroque à l’époque du classicisme. En effet, le célèbre séducteur qu’est Dom Juan, inspiré du personnage de Tirso de Molina, use de stratagèmes dans le but d’arriver à ses fins avec ses futurs partenaires amoureux. Dans cette pièce, Molière nous dessine le parcours de Dom Juan, un homme allant de conquête en conquête et qui ne tire aucune leçon de ses provocations. Molière, à travers Dom Juan, multiplie les attaques envers l’Église. Ensuite, dans ce passage, Dom Juan cherche à séduire une paysanne, Charlotte, par le biais de multiples stratagèmes.
De cet extrait se dégagent des impressions de manipulation, de naïveté, d’amour, de différences sociales. L’auteur semble avoir eu pour intention de nous démontrer la mainmise de Dom Juan sur Charlotte. Nous sommes alors en mesure de nous demander à quels stratagèmes recourt Dom Juan afin de séduire Charlotte. Il conviendra de s’intéresser d’abord aux arguments qu’utilise Dom Juan. Puis nous verrons en quoi sa prise de parole relève de la manipulation d’autant plus facile à mettre en place vu que son interlocutrice est une proie facile, ce qu’il s’agira d’étudier dans un dernier temps.
I. Les arguments de Dom Juan
En présence de Charlotte, Dom Juan use d’arguments pour le moins attendus dans un tel contexte de séduction.
Tout d’abord, le séducteur tient à placer Charlotte sur un piédestal, procédé assez courant de la part d’un homme courtisant une jeune femme. En effet, il n’hésite pas à la complimenter, quitte à la mettre mal à l’aise. De prime abord, Dom Juan fait l’éloge de sa beauté : « et puis votre beauté vous assure de tout ». On remarquera que le terme beauté, placé en tant que sujet du verbe assurer, accentue la puissance de la belle physionomie de Charlotte. De plus, le complément d’objet indirect du même verbe, « de tout », donne à sa beauté un pouvoir absolu. Cette idée est confirmée par le présent de vérité générale qui nous fait comprendre que cette beauté sera indéfiniment présente. En outre, Dom Juan énonce quasiment la même idée et le même argument en disant : « quand on est faite comme vous, on doit être à couvert de toutes ces sortes de crainte ». Charlotte doit alors se sentir rassurée, mais avec l’utilisation du verbe devoir, Dom Juan lui impose, il veut qu’elle cède à sa séduction. Dom Juan utilise une nouvelle fois « toutes » en déterminant pour montrer qu’elle est protégée. Le séducteur la flatte tout d’abord sur son physique, mais il ne s’arrête pas là, il complimente également son intelligence. En effet, par la phrase : « vous n’avez point l’air, croyez-moi, d’une personne qu’on abuse », il complimente sa clairvoyance et sa méfiance. Il utilise à nouveau le présent de vérité générale qui nous permet de comprendre qu’en toutes circonstances sa présence d’esprit sera là pour elle. Avec les termes « croyez-moi », Dom Juan veut convaincre Charlotte, mais lui donne un ordre en utilisant l’impératif. Il lui fait donc croire qu’il distingue alors en elle une certaine force d’esprit. Ainsi, nous pouvons dire que ce stratège sait flatter son interlocutrice à des fins de séduction tout en ne multipliant pas les compliments afin de ne pas être excessif et s’assurer de ne pas la brusquer.
Par ailleurs, Dom Juan se montre rassurant, car très investi dans cette relation. Effectivement, d’emblée, le séducteur lui déclare son amour : « je vous aime ». Cette déclaration est assez classique et ce sont les mots que rêvent d’entendre toutes femmes ou tous hommes qui souhaitent être sûrs de la sincérité de l’autre. Ensuite, il lui assure de se marier avec elle, ce qui est un engagement qui, cette fois aussi, permet d’être sûr de l’amour de son partenaire. En effet, il déclare : « je n’ai point d’autre dessein que de vous épouser ». On relèvera une négation restrictive qui accentue le fait qu’elle est sa priorité et qu’il n’envisage l’avenir qu’avec elle. Au cours de l’extrait, il « réitère[ra] » sa promesse plusieurs fois. En premier lieu, lorsqu’il dit : « de la parole que je vous donne ». Dans ce contexte, sa « parole » est une parole d’honneur et implique un engagement. Puis, quelque temps après, Dom Juan utilise le terme de promesse : « je vous réitère encore la promesse que je vous ai faite ». Il y fait référence une troisième et dernière fois lorsqu’il dit « ne voulez-vous pas consentir à être ma femme ? ». Il n’attend plus qu’un consentement de la part de Charlotte, comme si pour lui, le mariage était déjà assuré. Tous ces exemples doivent prouver qu’il pensait réellement ce qu’il lui a proposé et que ce n’était pas une phrase prononcée à la légère. Ensuite, pour donner de la crédibilité à ses propos, Dom Juan fait appel à Sganarelle qui va confirmer son intention : « Non, non, ne craignez point, il se mariera avec vous tant que vous voudrez ». Sganarelle essaie alors de rassurer Charlotte en lui disant « Non, non ne craignez point ». La répétition de l’adverbe non, l’impératif et la négation totale témoignent d’une volonté de rassurer Charlotte qui pourrait avoir des doutes. On remarquera l’utilisation du futur simple qui implique que le mariage est sûr. Cela rend la promesse de Dom Juan encore plus fiable. Ainsi, Dom Juan, en évoquant son amour et le mariage, cherche à prouver qu’il envisage une relation durable, procédé courant de la part d’un séducteur.
Enfin, Charlotte doit être d’autant plus convaincue étant donné qu’il ne la traite pas comme une paysanne, mais comme son égal malgré le fait qu’elle lui rappelle son statut au début de l’extrait. En effet, Charlotte nous dit : « je suis une pauvre paysanne ». Le terme « paysanne » renvoie à un statut qui, comparé à la noblesse de Dom Juan, paraît peu valorisant. L’adjectif qualificatif « pauvre » qui accompagne ce mot va venir la rabaisser encore plus. Malgré cela, Dom Juan va lui parler sans prendre en compte ce statut. Premièrement, il la vouvoie et la place ainsi à sa hauteur : « comme vous », « vous me croirez », « vous doutiez ». Ensuite, comme vu précédemment, il souhaite se marier avec elle et donc ne pas respecter la tradition selon laquelle un noble doit épouser une noble. En effet, il lui propose très vite de se marier sans prendre le temps de réfléchir aux difficultés qui pourraient être rencontrées à la vue de leur si grande différence sociale. Charlotte peut donc l’entendre comme un véritable gage d’amour. Il témoigne qu’il n’a « point d’autre dessein que de [l’] épouser » alors même qu’il rappelle lui-même qu’ils viennent de se rencontrer « Charlotte, je vois bien que vous ne me connaissez pas encore ». Enfin, Dom Juan s’adresse à elle en lui disant à deux reprises : « une personne comme vous », « faite comme vous ». L’expression est effectivement assez vague, mais Charlotte devrait y voir un compliment dans lequel Dom Juan ne trouve plus les mots pour la décrire. Elle doit avoir l’impression qu’il s’adresse à elle comme quelqu’un qui est même supérieur à lui. Ainsi, le protagoniste tente de la séduire en la ramenant à un niveau social qui n’est pas le sien et qui est censé la glorifier. Dom Juan incarne alors l’archétype du séducteur en utilisant ces procédés.
Nous avons donc vu que Dom Juan couvre de compliments Charlotte, mais une étude plus approfondie de ses répliques nous permet de nous rendre compte qu’un stratège machiavélique se cache sous le masque du gentil séducteur.
II. Une prise de parole qui relève de la manipulation
Dom Juan est finalement beaucoup moins respectueux de Charlotte qu’il ne le lui a laissé entendre.
Tout d’abord, Dom Juan monopolise la parole afin de l’étourdir. Il sait complètement maîtriser l’art oratoire. En effet, lors d’une vue d’ensemble, on remarque que les répliques de Dom Juan sont largement plus longues que celles de Charlotte. Celles-ci sont quasiment trois fois plus importantes que celles de la jeune paysanne. Par ailleurs, c’est lui qui mène le dialogue en posant nombre de questions, nous pouvons en compter cinq. Par exemple, en une seule et même réplique, il lui pose plusieurs questions directes : « et je vous réitère encore la promesse que je vous ai faite, ne l’acceptez-vous pas ? et ne voulez-vous pas consentir à être ma femme ? ». À travers les questions, Dom Juan oriente la discussion comme il le souhaite et donne la parole, alors qu’il était supposé la traiter comme une personne de son rang. Elle ne s’autorise à la prendre d’elle-même seulement une fois lorsqu’elle le coupe à la fin de l’extrait : « Mon Dieu, ne jurez point, je vous crois ». C’est effectivement lui qui distribue les interventions notamment avec celle de Sganarelle, son valet. En effet, c’est lui qui lui propose et qui l’incite à parler en disant : « et je prends à témoin l’homme que voilà de la parole que je vous donne ». Cette fin de réplique est immédiatement suivie par celle de Sganarelle. On remarque également qu’il ne lui parle pas directement et que le droit qui lui accorde à parler est implicite. Ainsi, Dom Juan mène complètement l’échange et laisse peu de place aux autres personnages, principalement à Charlotte qu’il est censé traiter d’égal à égal.
Par ailleurs, le stratège est perceptible dans ses nombreuses descriptions. En effet, Dom Juan essaie de faire croire qu’il se démarque des séducteurs fourbes en décrivant ce qu’il ne serait pas. On relève plusieurs termes qui correspondraient parfaitement à décrire un goujat : « déshonorer», « fourbes », « abuser », trahir ». À chaque fois, Dom Juan veille à faire croire que ces termes ne le définissent pas alors que c’est précisément le cas. Il recourt souvent à la question rhétorique : « Moi, j’aurai l’âme assez méchante pour abuser une personne comme vous, je serais assez lâche pour vous déshonorer ? ». Il est particulièrement habile puisqu’il tourne la question de manière à ce que l’on ne se doute pas qu’il se décrit et que Charlotte réponde par la négative. Nous relevons aussi la phrase : « et s’il y a des fourbes dans le monde, des gens qui ne cherchent qu’à abuser des filles comme vous, vous devez me tirer du nombre ». Une proposition subordonnée hypothétique est supposée la rassurer sur la possible existence de personnes malveillantes : il n’existe pas forcément de fourbes et de toute façon, s’ils existent, il n’en fait pas partie. L’injonction « vous devez » insiste sur le fait qu’il n’a pas à être assimilé à ces personnes-là. Et cette fois, il ne laisse pas à Charlotte le choix de la réponse. Tous ces exemples nous mènent à la même conclusion : il la met en garde contre exactement ce qu’il est et se moque implicitement de Charlotte.
Enfin, Dom Juan n’hésite pas à se poser en victime, ce qui est aussi une technique de manipulation. Nous pouvons le constater lorsqu’il dit : « je me percerais le cœur de mille coups si j’avais eu la moindre pensée de vous trahir ». Nous relevons une hyperbole dans « mille coups » et un contraste fort avec la minimisation, « la moindre pensée » qui confirme le fait qu’il ne s’autorisera aucun écart. Il sera prêt à se faire du mal pour elle. Nous relevons, vers la fin de l’extrait, deux questions qui ont pour but d’inspirer la pitié à Charlotte : « Comment, il semble que vous doutiez encore de ma sincérité ? Voulez-vous que je vous fasse des serments épouvantables ? ». Le manipulateur utilise le pronom interrogatif « comment » pour traduire sa supposée surprise en réaction au fait qu’elle ne le croit pas. Dom Juan utilise également l’adverbe « encore » qui appuie le fait qu’en s’obstinant dans ses doutes, elle lui prête de mauvaises intentions et le blesse. Il veut lui faire comprendre que c’est à cause d’elle qu’il en vient à des moyens extrêmes, notamment avec des « serments épouvantables », l’adjectif connotant le mal. Il tente d’échanger les rôles et de la mettre dans une situation embarrassante. Ainsi, Dom Juan manipule Charlotte en essayant d’attirer sa bonté envers lui, lui prouvant que c’est elle qui ne le croit pas alors que ce n’est qu’un homme bon, ce qu’il n’est en réalité pas.
III. Son interlocutrice, une proie facile
Nous avons ainsi vu que ce si gentil séducteur peut s’avérer un manipulateur hors pair maîtrisant la rhétorique. Son stratagème est d’autant plus efficace que son interlocutrice est une jeune femme naïve. Charlotte peut en effet à certains moments faire preuve de clairvoyance, mais son niveau social en fait vite une proie facile.
Dans un premier temps, elle essaie de marquer une distance avec Dom Juan. En effet, elle l’appelle Monsieur à deux reprises « voyez-vous monsieur » et « ,Mais au moins, monsieur ». Dom Juan avait pour dessein de ne pas tenir compte des différences sociales, mais Charlotte n’oublie jamais son infériorité. Charlotte se montre également méfiante et réservée. Effectivement, elle connaît son faible rang social et il semble qu’elle soit mise en garde contre le genre de séducteur qu’est Dom Juan. Cela se vérifie dans sa première réplique : « il n’y a pas plaisir à se laisser abuser, je suis une pauvre paysanne, mais j’ai l’honneur en recommandation ». Elle est consciente de la différence sociale qui les sépare, elle « pauvre paysanne ». Malgré son rang, elle ne souhaite pas être déshonorée. Nous remarquons qu’avec le terme « plaisir » elle comprend que ce peut être un jeu pour certains hommes, elle n’espère pas pour lui. Elle ajoute ensuite « et j’aimerais mieux me voir morte que de me voir déshonorée » ce qui constitue une hyperbole avec « me voir me morte » qui traduit le fait que c’est inconcevable pour elle de se faire discréditer. Lorsqu’elle parle de recommandation, on comprend qu’elle a été éduquée dans le respect de certaines valeurs. Malgré tous les arguments de Dom Juan, Charlotte reste sur ses gardes : « ne m’allez pas tromper ». En employant le verbe tromper, on comprend qu’elle n’a pas été totalement convaincue et qu’il demeure des restes de soupçons en elle. Mais la réplique qui traduit le plus sa peur est au début de l’extrait et on remarque bien qu’au fur et à mesure Charlotte perd de sa vigilance et devient de plus en plus manipulable. Ainsi, Charlotte se méfie, ce qui prouve qu’elle n’est pas complètement naïve.
Seulement, Charlotte peut se laisser prendre au piège de Dom Juan. En effet, elle ne maîtrise pas aussi bien l’art de la parole que lui et se perd quelques fois dans ses dires. Dès lors que Dom Juan commence à argumenter, elle n’intervient plus, il lui pose pourtant des questions et finalement elle n’y répond pas vraiment. Certes il ne lui laisse pas le temps de le faire, mais elle n’arrive pas non plus à s’imposer réellement. Elle réussit cependant à lui dire, par exemple : « Mon Dieu, je ne sais si vous dîtes vrai ou non ». Nous comprenons alors qu’elle ne saisit pas tout ce que Dom Juan lui dit, étourdie par ses nombreuses paroles, comme vu précédemment. En outre, la réplique « je ne sais si vous dîtes vrai » aurait pu suffire, mais Charlotte prend la peine de rajouter « ou non », ce qui appuie sur le fait qu’elle n’est pas sûre des propos que Dom Juan lui dit. Alors qu’il était censé la rassurer, mais elle est finalement perdue. La jeune paysanne n’a sans doute jamais eu l’occasion d’entendre quelqu’un parler de la sorte. D’ailleurs, juste après cette réplique, elle ajoute « mais vous faites que l’on vous croit ». Dom Juan est sujet grammatical dans la proposition principale, ce qui confirme que c’est lui qui oriente la conversation. Le sujet du verbe croire, dans la proposition subordonnée, est quant à lui « on ». Cela montre que personne ne pourrait résister à son talent. Sa phrase lui donne un grand pouvoir. Ainsi, Charlotte, malgré sa vigilance, tombe dans le piège de Dom Juan à cause de sa difficulté à comprendre ses dires.
Enfin, Charlotte n’est pas réellement indépendante. Effectivement, elle n’arrive généralement pas à s’affirmer et à exprimer son opinion d’elle-même. Dans un premier temps, Dom Juan lui propose le mariage et elle semble, à force d’argumentation de la part du séducteur, assez d’accord. Mais elle a besoin de l’accord de sa tante : « Oui, pourvu que ma tante le veuille. ». Nous relevons la locution conjonctive « pourvu que » qui montre que de son côté elle est consentante, ce qui est souligné une première fois par l’adverbe « oui ». Elle est alors dépendante de l’avis de sa tante pour tout ce qu’elle doit entreprendre, ce qui est normal pour l’époque si elle n’a plus ses parents, comme on peut l’imaginer. Elle n’a aucune autonomie. Nous pouvons également remarquer qu’elle possède une certaine crainte envers la religion. Notamment, quand, à la fin de l’extrait, elle dit : « Mon Dieu, ne jurez point, je vous crois. ». Cette réplique est en réponse à celle où Dom Juan commence à jurer au nom du Ciel. La structure négative à l’impératif est une preuve de la grande peur que lui inspire le fait de jurer. Ainsi, Charlotte n’est point indépendante et ne semble pas capable de s’émanciper des différents poids que sont la famille et la religion.
Nous avons alors pu voir que Charlotte représente une proie facile étant donné qu’elle ne saisit pas tout ce que ce beau parleur lui dit, sûrement en raison de son faible rang social, mais également, elle n’est indépendante et cela lui créer un nouvel obstacle. Cependant, elle en est consciente et essaie du mieux qu’elle peut de ne pas se faire prendre au piège par ce genre de séducteur. Malheureusement pour elle, Dom Juan bien trop rusé.
Conclusion
Finalement, Dom Juan n’a, malgré ses apparences de bonne personne bienveillante, aucune limite et conscience. Il s’attaque à une jeune paysanne, fiancée de celui qui vient de le sauver. En effet, derrière ses flatteries, sa volonté de la rassurer, on trouve un homme pressé d’arriver à ses fins. D’ailleurs, il demande très vite un baiser au terme de ce dialogue. C’est un manipulateur qui veut à tout prix arriver à son but quitte à se moquer d’elle à travers des phrases dont elle ne comprend pas le sous-entendu.
De son côté, Charlotte comprend parfois que Dom Juan n’est pas aussi bon qu’il le prétend et se montre distante, mais sa difficulté sociale la fragilise et ce manipulateur n’hésite pas à s’en servir. Finalement, ce texte aura pu nous démontrer les dangers de la parole. L’art de la rhétorique, mis entre de mauvaises mains, va inéluctablement devenir une arme dangereuse, comme en témoignent les discours de certains dictateurs.