Introduction
La situation
Le Comte apparaît pour la première fois dans la scène 8. Il se montre conforme à la description qu’en font Suzanne, Marceline et Figaro.
Situation pénible, rendu comique par le fait que Chérubin est derrière le fauteuil (surpris par le Comte chez Fanchette la nuit précédente, il veut le chasser).
Le retardement est mis en place par l’arrivée de Bazile.
Rien ne justifie le fait que le Comte se cache, mais le ridicule de la situation est justifié par le Comte lui-même quand il dit : "Voyons un peu comme il me sert".
Situation embarrassante donc pour Suzanne, mais une situation riche de promesses pour le spectateur, qui comme Suzanne connaît la situation. Il est dans un état de plaisir.
Composition de la scène :
1e partie : Dialogue de Suzanne avec Bazile dont on sait qu’il est antipathique à Bartholo et Marceline. On peut voir le portrait de Bazile , propos cynique sur le mariage , Bazile est un espion. Le façon, dont Bazile procède nous le rend antipathique.
Premier coup de théâtre : la sortie du Comte.
2e partie (en deux temps) : Le rôle de Chérubin.
Lorsque Suzanne refuse de s’asseoir.
3e partie : Découverte de Chérubin.
Grande réplique entre le Comte et Suzanne. Le Comte se retourne contre Suzanne , niveau dramatique.
Explication linéaire car cette scène est rythmée par deux rebondissements :
- Une partie sur Bazile
- Une autre sur le fait comique de la situation
- Troisième partie sur la réaction du Comte.
La scène a deux intérêts dominant :
1) L’exploitation de l’effet comique de la situation.
2) La révélation de la personnalité du Comte.
I. Révélation du rôle de Bazile
Révélation du rôle d’espion de Bazile au service du Comte , rôle de corrupteur.
Il utilise la calomnie, son arme.
Il se révèle comme sournois, s’adresse courtoisement à Suzanne, il fausse une courtoisie.
Il nie les sous-entendus de la question.
Suzanne exploite la situation, elle sait que le Compte est présent, Bazile plaide pour la tromperie.
L.57 : "Qui vous permet d’entrer ici ?" , s’adresse aussi au Comte.
Bazile se comporte comme le Comte, il croit qu’il a tous les droits.
II. Le fait comique de la situation
La présence des personnages cachés permet à Suzanne de dire qu’elle n’a pas de liberté , de dire ce qu’elle pense du Comte.
Indirectement Suzanne affirme qu’elle aime Figaro , elle est fidèle. tout cela s’adresse au Comte. L.461 : "Monsieur Figaro" , ironie.
Bazile se sert de Chérubin pour insinuer que Suzanne reçoit le petit page , calomnie de Bazile qui insulte la calomnie de Suzanne.
Remarque : L.463 : "timidement" , à cause du comte , elle a peur que Bazile révèle que Chérubin est ici.
L.464 : Bazile prétends que Chérubin plaît à Suzanne.
L.468 : Suzanne dénonce la calomnie.
Le Comte découvre que Suzanne fréquente Chérubin.
L.470 : Suzanne est coincée.
Elle se défend en défendant Chérubin.
Bazile procède par sous-entendu, ses accusations sont graves.
Suzanne a de la présence d’esprit , elle ne trahit pas la Comtesse , affirme sa fidélité pour Figaro. Elle dit des choses au Comte qu’il ne veut pas dire devant lui.
III. La révélation de la personnalité du Comte
A sa sortie, il donne une image de quelqu’un d’impulsif, jaloux par vanité, sa vanité qui est blessée.
Coup de théâtre pour Bazile qui amène un effet comique.
L.491 : Suzanne se met à repousser le Comte , la situation permet à Suzanne de manifester son refus du Comte , cela se justifie par l’état de trouble.
Beaumarchais veut dire qu’une servante a le droit à une vie privée.
L.486 : Le Comte devient un despote , il est jaloux de Chérubin et de la Comtesse , d’après les suppositions de Bazile.
Lorsque le Comte sort , Bazile recule et bas en retraite. Hypocrisie de Bazile , c’est un instrument dans les mains du Comte.
L.505 : Suzanne attaque le Comte en s’interrogeant sur sa présence chez Fanchette.
L.507 : Le Comte découvre Chérubin , il est maître de la situation , ( on peut dire que Chérubin et le Comte quand il était jeune ) ce qui explique "gaiement".
La feinte devient réalité : talent de Beaumarchais. Réalisation moralisatrice du Comte. L.522 : Le Compte feint de croire à des rapports coupables entre Suzanne et Chérubin , il joue au redresseur de tord. Il montre une insincérité totale pour éviter de parler de lui et sa femme.
Suzanne ne peut pas répondre , ne peut se défendre , mais se défend en défendant Chérubin , elle lui explique ce que le Comte ne comprend pas.
Le Comte est toujours en retard d’un mouvement , c’est une situation d’infériorité qui fait monter sa colère.
Un rythme de répliques s’accélère. Le Comte est désorienté. La scène se termine par l’image d’un homme méchant.
Conclusion
=> Donc , une scène qui développe le portrait du Comte qui est libertin et jaloux , ce qui est contradictoire.
=> Exploitation de Beaumarchais par le comique de la situation . Le spectateur est content de voir le Comte dans une mauvaise posture.
=> Suzanne est une bonne meneuse de jeu , ne trahit ni Figaro ni la Comtesse , la situation est révélatrice que le Comte a des vues sur elle.
=> Deux menaces : Le couple Figaro/Suzanne et Le Comte/La Comtesse.
=> Colère redoutable du Comte qui révèle l’abus de son pouvoir. Le Comte est encore armé d’un pouvoir qui fait de lui un tyran. Il sait qu’il a tous les droits et n’a aucune hésitation à tromper se femme et à convoiter une fiancée , ni à essayer de séduire une enfant. Il se révèle comme un seigneur à qui tout appartient , il vit sur cette illusion.
Quelles sont les autres formes comiques dans la pièce?
Les quiproquos , le bégaiement de Brid’Oison, Figaro prétends ne pas être jaloux et montre ensuite sa jalousie. Le comique est au dénonciation de la société.