L’homme est le seul animal, connu à ce jour, à posséder une conscience. Cependant il lui arrive de faire des choses sans s’en rendre compte au moment où il le fait. Ce n’est parfois que plus tard que l’homme prend conscience de ses actes. Mais cette prise de conscience est elle toujours libératrice ? Se rendre compte de quelque chose à laquelle on ne pensait pas libère-t-il toujours ? Libérer ? Mais libérer quoi ?
Dans une première et courte partie nous verrons le terme « libérer » comme un synonyme de « dégager » en se demandant si toute prise de conscience provoque une réaction, un dégagement de sentiments. Dans une partie plus longue et plus précise nous verrons si la prise de conscience « libère » toujours l’esprit, le soulage d’un poids, d’une entrave ou si au contraire elle lui rajoute un poids.
I. Toute prise de conscience dégage l'esprit
Prendre conscience de quelque chose c’est accepter cette chose que l’on ne connaissait pas, c’est donc un apprentissage. Hors tout apprentissage provoque un point de vue, un ou des sentiments, en bref une réaction par rapport à ce que l’on apprend. Si l’on se place dans cette optique la, on peut en conclure que toute prise de conscience provoque une « libération » de sentiments et de réactions, et que donc toute prise de conscience est libératrice. Prendre conscience d’une erreur peut entraîner plusieurs réactions, comme un sentiment de culpabilité, un sentiment d’étonnement, de rejet ou bien d’autres, mais entraîne toujours une réaction, une libération de sentiments.
Une prise de conscience provoque une réaction certes, mais libère elle l’auteur d’un poids, le soulage-t-elle ? Si l’on reprend l’idée qu’une prise de conscience est l’acceptation d’une chose que l’on ne savait pas, qu’un doute est une entrave à l’esprit alors cela veut dire que lorsque l’on prend conscience d’une vérité on arête de se questionner sur cette vérité, puisque dans notre esprit nous savons maintenant qu’il s’agit de la vérité. La prise de conscience apporte en ce sens des réponses à nos questions, et nous soulage, nous libère de nos doutes. Lorsque quelqu’un prend conscience de sa place, dans la société, le travail ou le sport, il arrête de se demander quel est son niveau puisqu’il vient d’en découvrir la réponse. De ce fait la prise de conscience libère toujours l’esprit de questions en y apportant des réponses. En ce sens toute prise de conscience est libératrice.
II. Mais toute prise de conscience ne soulage pas pour autant l'esprit
Toute prise de conscience apporte des réponses aux questions posées, libérant ainsi l’esprit de quelques doutes, mais ces réponses n’entraînent-elles pas d’autres questions ? Ne dit-on pas que le savoir appelle le savoir ? Que les questions entraînent d’autres questions ? La prise de conscience permet certes de répondre à une question, mais en faisant cela elle oblige parfois à s’en poser encore plus, l’esprit ne s’en trouve donc pas libéré, mais parfois encore plus entravé. On peut prendre conscience de l’imminence de sa mort, accepter le fait qu’on va mourir, mais de cette acceptation se demander pourquoi on doit tous mourir, qu’est ce qu’il y a après la mort, etc.… Finalement, la prise de conscience n’aura pas soulagé l’esprit, mais au contraire elle l’aura perturbé et entravé. Il arrive donc que la prise de conscience entrave l’esprit au lieu de le libérer en apportant d’autres questions au lieu d’y répondre. Mais elle peut entraver l’esprit d’une autre manière.
Parfois il y a des choses que l’on préfère ignorer, des choses qui demandent qu’on les combatte quand on prend conscience de leur existence. Il existe des choses qui choquent et qui demande des actes, prendre conscience de l’existence d’un mal ne sera pas perçu comme une libération, car celui qui prend conscience est quelque part responsable. Si nous nous rendons compte soudainement de la misère du monde, notre morale va nous pousser à agir quand nous ne le pouvons pas forcément, notre responsabilité sera accrue puisque nous serons au courant du mal, et finalement nous pouvons être en proie à des sentiments de culpabilités ou de doutes. Car nous aurons la capacité d’agir, « un grand pouvoir entraîne de grandes responsabilités » comme aime à dire notre ami l’araignée et de grandes responsabilités entraînent de grandes décisions et encombrent l’esprit plus que ne le libèrent.
Conclusion
Finalement, afin de clore cette étude succincte dans laquelle nous avons vu que la prise de conscience pouvait ou non être libératrice selon le sens et la situation, que la prise de conscience libérait toujours des sentiments, mais qu’elle ne soulageait pas forcément l’esprit l’entravant parfois par le doute ou l’obligation de faire des choix. Nous pouvons en déduire que cette dissertation peut trouver plusieurs réponses différentes selon le sens que nous donnons à nos mots et en particulier au mot « Libérer ». Mais que dans le sens le plus évident qui est de considérer « libérer » comme synonyme de « soulager », alors certaines prises de conscience sont libératrices, mais hélas certaines ne le sont pas. Donc toute prise de conscience n’est pas libératrice. Mais existe-t-il seulement une chose qui est toujours libératrice ?