On connaît tous le principe qui dit que l'amour fait faire des folies. Par amour pour quelqu'un ou quelque chose, nous sommes capable d'accomplir des choses irrationnelles. Par exemple, un homme amoureux céderait aux caprices de celle qu'il aime, comme le fit Don Guritan pour la reine dans la pièce de théâtre "Ruy Blas" de V.Hugo. Ou bien, un homme gourmand de sucre deviendrait diabétique. Donc par plaisir il s'auto-détruirait. Ces exemples nous amènent à la question : " Pour bien penser faut-il ne rien aimer ?" Cette question sous-entend le problème du corps et de l'esprit ou autrement dit les sentiments sont-ils une limite à la raison.
On dit souvent que l'amour rend aveugle. Quelqu'un d'amoureux ne voit pas les défauts de l'autre. On a tendance à idéaliser l'être aimé. Stendhal lui parlait de cristallisation. L'amour pour quelqu'un développe en nous une sorte d'autisme. On se trouve dans une sorte de bulle imaginaire ou l'opinion des autres ne nous pas. On perd en quelque sorte notre capacité de raisonnement puisqu'on est subjugué par notre amour. On se construit un rêve avec la personne qu'on aime dans lequel on se plait et dans lequel on aimerait rester. Cet autisme nous empêche donc de raisonner convenablement car sur ce principe on ne voit que ce que l'on veut voir. Donc de ce point de vue effectivement, on pourrait penser que mieux vaut de ne pas aimer pour bien penser.
Aimer c'est aussi un sentiment. Il rejoint la notion de plaisir et de désir. Ces trois sentiments ne sont pas incompatibles car par définition ils sont complémentaires. Aimer c'est aussi le désir et le désir implique le plaisir et les excès. Mon exemple de l'homme qui néglige sa santé par amour pour le sucre le prouve. Une femme qui aime les bijoux a du plaisir à les porter et son seul désir est d'en avoir de plus en plus, d'où ma notion d'excès. Pour satisfaire nos désirs on n'utilise ni réflexion ni modération. On peut dire que le corps gène l'esprit dans sa recherche de la raison et de la vérité.
Mais est-ce la même chose pour tous les cas? Les sentiments ne pourraient-ils pas aussi permettre de bien penser? Il y a aussi la curiosité, la détermination, la volonté et l'amour c'est aussi le dévouement et la passion. Ces sentiments là ne sont pas incompatibles avec la raison et la recherche de la sagesse. Ils sont même nécessaires. Raisonner c'est aussi la recherche personnelle et l'esprit critique. La passion a aussi un rôle à jouer dans cette quête. Hegel a dit : " rien de gra