Peut-il y avoir un mauvais usage de la raison ?

Copie d'un élève en classe préparatoire.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: Vyse (élève)

Il est d’usage de considérer la raison, c'est-à-dire la faculté de juger, de discerner le vrai du faux, comme n’étant pas infaillible, en attestent nos éparses fautes de raisonnement. Il semblerait alors, à première vue, qu’indépendamment même de son dessein, l’Homme fasse parfois mauvais usage de la raison, pourtant propre à sa pensée. En effet, bien que la raison soit une des caractéristiques fondamentales de l’intellect humain, n’est-elle pas trop souvent précipitée et forcée dans les chemins hasardeux de la pensée ? Si l’Homme est bien un animal raisonnable, n’en demeure-t-il pas moins qu’il doit apprendre à utiliser ce qui lui est inhérent, et se réapproprier la raison comme outil d’intellection sûr ? Un mauvais usage de la raison est donc envisageable, à moins d’établir certaines règles pour diriger et construire la rationalité humaine. De fait, s’il peut y avoir ordre et méthode, la raison peut trouver sa justesse, et son usage en devient alors tout à fait contrôlé. Quelles seraient alors les règles nécessaires à l’épanouissement correct de la rationalité humaine ? Enfin, si appuyée par ces règles, elle est cohérente et que l’Homme s’en sert bien, ne peut-il pas y avoir quand même un mauvais usage de la raison ? Qu’en est-il des fonctions de la raison ? C’est donc d’un enjeu éthique et moral qu’il s’agit ici, en tant que la raison ne vise pas forcément ce qui est bon. Finalement, la question est de savoir si, indépendamment de la façon dont on utilise la raison, celle-ci n’est pas parfois un prétexte pour s’affranchir d’un souci de moralité.

I. La raison peut faillir

Tout d’abord, la raison est un des outils premiers de la pensée humaine, et il semblerait qu’on ne puisse en faire bon usage naturellement. En effet, nous croyons nos chaînes de raison totalement valides, mais qu’en est-il réellement ? L’Homme peut faire des erreurs de jugement, en témoignent les syllogismes et paralogismes qui trompent la rationalité humaine, tel un mirage trompe l’œil. Dans son ouvrage, Discours de la méthode, Descartes donne un nom à cette raison: c’est la lumière naturelle, appelée également le bon sens. Le bon sens, selon Descartes, est la faculté donnée par Dieu de percevoir le vrai, et il est donné à chaque homme sans degré. Ainsi, comment expliquer la diversité des opinions et des valeurs, sinon par l’usage que chaque homme fait de ce bon sens ? En fait, la raison ne diffère pas d’un individu à un autre, mais l’usage que l’on en fait dépend

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