En nous limitant au sens étymologique du concept de philosophie, nous constatons clairement qu'il s'agit d'une tendance vers quelque chose. Ce quelque chose vers lequelle le philosophe tend reste incontestablement la sagesse donc la vérité. Ainsi avec la philosophie, on se trouve en quête permanente de la vérité en philosophie nous devons tendre vers la vérité en se disant que nous l'atteindrons jamais. Dès lors il est impossible de parler de vérité définitive en philosophie si nous nous basons sur l'étymologie du concept. Mais il est bien intéressant de savoir qu'en matière de vérité, il n'y a pas que la philosophie qui s'intéresse.
Cependant le problème qui se pose est de savoir s'il est possible qu'une vérité soit partielle.
Ne pouvons nous pas avoir des vérités définitivement établies? La vérité n'est-elle pas plutôt subjective?
Comme nous venons de le constater dans l'introduction, philosophiquement parlant, on dira non seulement qu'il peut y avoir des vérités partielles mais qu'il n'y a que des vérités partielles. en effet, en philosophie, dès lors qu'on atteint la vérité ou qu'on croit l'atteindre, on sort du domaine de la philosophie parce qu'on n'est plus en quête de la vérité mais on la possède. nous possédons donc la vérité de façon définitive et nous ne pouvons plus philosopher parce que nous ne pouvons pas être en quête d'une chose qu'on possède déjà. Donc, parler de vérités non partielles, c'est parler à contresens de l'étymologie du concept de philosophie.
Quand Leibniz nous parle de vérités de faits, nous constatons qu'il est possible de parler avec lui ou même d'accepter l'existence de plusieurs vérités partielles. En effet, pour Leibniz, les vérités de faits ne sont pas définitivement établies puisqu'il leur manque une relation de similitude, d'identité entre le sujet et le prédicat.
Hume aborde dans le même sens quand il affirme que les vêrités de faits se basent sur l'expérience. Ainsi tant qu'il n'y aura pas d'expérience une vérité ne peut peut pas être affirmer avec certitude. Donnant un exemple concret Hume dira que, la proposition "le soleil ne se lèvera pas demain" n'est pas moins vraie que la proposition "le soleil se lévera demain". En effet selon Hume, personne ne peut démontrer la véracité ou la non véracité de ces deux propositions. La seule solution possible est d'attendre l'expérience c'est à dire de voir le soleil se lever ou ne pas se lever.
La vérité peut être aussi partielle suivant les époques, les sociétés, les lieux où nous vivons.
suivant les époques , l'exemple du géocentrisme de Ptolomée, qui était une vérité établie et qui ne l'est plus à nos jours depuis la révolution copernicienne confirmée par l'héliocentrisme de Galilée en est un exemple patent.
En ce qui concerne les lieux où les sociétés on voit clairement que ce qui est vrai en Chine ne l'est pas au Sénégal et ce qui est une vérité chez les séréres du sénégal ne l'est pas pour les Toutsis du Rwanda. Suivant aussi les différentes réligions, la vérité peut être qualifiée comme partielle puisque ce qui est vrai pour l'une est fausse pour l'autre.
Dire que les vérités de la religion sont dogmatiques ne revient-il pas à dire qu'en religion les vérités y sont définitivement établies?
Dans le domaine de la religion on parle de dogme et le dogme ne peut pas être une vérité partielle mais plutôt définitive. C'est ainsi que le dogme de la Sainte Trinité est une vérité indiscutablement établie dans le Christianisme au point que le chrétien qui le rejetterais serait considéré comme un hérétique.quand le Christ nous dit qu'il est la vérité, comment pouvons nous encore parler de vérités partielles? Si nous sommes chrétiens, le Christ ne peut pas être une vérité partielle c'set plutôt la vérité dans toute sa plénitude.
Contrairement à la philosophie qui ne présente que des vérité partielles, la science est apodictique et présente des vérités généralement définitives. En effet, comme la si bien clairement définit Bachelard "la science c'est l'union des travailleurs de la preuve" Les scientifiques disent toujours"cogitamus"qui signifie nous pensons et non "cogito" comme le disait Descartes et qui signifie je pense . Les scientifiques travaillent donc ensemble pour avoir des vérités objectivement établies.
Quand Leibniz nous dit que les vérités de raisons, contrairement au vérités de faits, sont des vérités établies puisqu'elles se fondent sur le principe de l'identité, il n'était pas très loin des scientifiques. Pour lui, la proposition " le carré de l'hypoténuse est égale a la somme des carrés des deux autres angles dans un triangle" est une vérité universelle et nécessaire puisque le prédicat redit le sujet. C'est une vérité se basant sur le principe de l'identité, on pourrait même dire qu'il s'agit d'une tautologie.
Les vérités générales peuvent aussi être, d'une certaine manière, qualifiées de vérités définitivement établies dans la mesure où ce sont des vérités qui se basent sur le consentement général, l'accord des esprits. Quand nous disons par exemple que le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest, bien que le soleil ne se lève ni ne se couche, on peut accepter qu'il soit une vérités définitive dès lors qu'il est définitivement admis par tous.
De même pour cette vérité générale qui dit que l'eau bout a 100 degré. Elle n'est pas une vérité partielle puisqu'il est universellement accepté que l'eau bout à 100 degré. Les vérités sont dès lors non partielles mais plutôt définitives dans ce cas précis.
Finalement, retenons qu'en matière de partialité ou de non partialité de la vérité, nombreuses et contradictoires peuvent être les interventions. C'est comme ça que l'on verra les uns, suivant la philosophie, soutenir qu'il n'y a que des vérités partielles. C'est ainsi aussi que l'on verra d'autres, se fondant sur la science et la religion, postuler l'existence de vérité définitivement établies. Devons-nous croire les uns au détriment des autres ? Prenons plutôt une position particulière en disant que la vérité n'est ni dans la science , ni dans la philosophie , ni dans la religion mais en nous même, elle dépend de nous. La vérité est subjective, elle jaillit du fond du coeur et comme le dit Pascal: "Le coeur a des raisons que la raison ignore".