Introduction
Qu’est ce qu’être soi-même ? Peut-on vraiment être autre chose que soi-même ? L’expression est paradoxale. Etre soi-même, c’est d’abord être son être propre, authentique sans copier ni imiter autrui. Quoique l’on fasse, n’est-on pas toujours soi-même ? Derrière les notions de « suivre ses désirs » ou bien de les « combattre » se cache le combat entre l’épicurisme et le stoïcisme. Mais est-ce aussi simple ? Peut-on être soi-même en suivant ses désirs, en satisfaisant ses désirs apparemment nécessaires ou bien regarder dans une direction diamétralement opposée en renonçant aux désirs et même, les combattre ?
Ainsi, suivre ses désirs avec tout ce que cela implique, est-ce mieux pour être soi-même ou bien est-ce le contraire, c'est-à-dire combattre ses désirs ?
Développement :
Si l’on répond toujours favorablement à ses désirs, ne s’enferme-t-on pas dans une logique de soumission ? En effet, si l’on suit ses désirs, on obéit à l’emprise qu’ils ont sur nous. On est soumis, enfermé dans des plaisirs éphémères qu’entrecoupent des périodes de manque. En considérant qu’être soi-même est un engagement pour des valeurs qu’on a fait siennes, cet engagement, cette existence peut-être rompue au profit d’un engagement opposé invisible. On table alors sur le fait que le désir peut nous transformer, nous bouleverser et modifier ce que nous sommes et ce que nous serons. Imaginons, par exemple, un homme politique ayant de hautes fonctions. Il est honnête mais tend à s’enrichir. Son poste le met en contact avec de grandes sommes d’argent qu’il pourrait aisément détourner. Cette action qui peut-être un désir (être plus riche) briserait alors l’engagement qu’il aurait avec lui-même, en le mettant dans la position opposée de malhonnête.
De plus, dans notre sujet, suivre ses désirs signifie suivre tous ses désirs qui se présentent à nous. Or, être soi-même implique d’être en paix avec soi-même ce qui peut-être incompatible. En effet, en suivant tous nos désirs, on est tiraillé, passant de désirs en désirs sans satisfaction permanente. La société peut jouer un rôle dans notre sensation de manque : elle doit susciter constamment de nouveaux désirs, en tant que société de consommation. On arrive alors à une contradiction : en obéissant à ses propres désirs formatés par la société, on en vient au conformisme comme le témoigne de nos jours la mode à outrance. Cette ressemblance des individus vient effacer le soi, en renonçant à sa liberté