Blaise Pascal est un mathématicien, inventeur, physicien, moraliste, théologien et philosophe français, qui s'inscrit dans le jansénisme au 17e siècle. Le jansénisme est une doctrine théologique à l'origine d'un mouvement religieux, puis politique et philosophique. Les premiers travaux de Pascal concernent les sciences naturelles appliquées, il a été un auteur prolifique, mais son plus célèbre livre est Les Pensées publié en 1670. Cette œuvre est constituée de notes, destinées à faire l'apologie de la religion chrétienne à laquelle Pascal se consacra pendant les dernières années de sa vie. Dans cet extrait, l’objectif était de ramener les incroyants à la religion en humiliant la raison de l’homme et en effrayant son imagination.
Nous verrons comment Pascal invite les hommes à voir l’univers autrement, et à reconsidérer leur place dans celui-ci. Dans un premier temps en analysant l’exposition de la condition humaine selon lui et dans un second temps en nous demandant comment Pascal nous guide vers un dieu caché.
I. L'exposition de la condition humaine
Pascal commence son propos par une phrase adressée à l'homme sur un ton supérieur : “L’homme étant revenu à soi considère ce qu’il est au prix de ce qu’il est”, il dit que l’homme est étourdi par la grandeur de l'univers et qu’il faut qu’il s’estime à sa juste valeur. Il adopte ensuite une double stratégie, d’abord il nous parle de ce que l’homme peut voir avec une énumération “...la terre, les royaumes, les villes, les maisons…”,et ensuite de ce que l’homme peut imaginer, il faut que l’homme modifie son point de vue par rapport à l'univers. Pascal nous dit la, que quelque que soit leur taille ou leur importance tous les êtres seront plus grands ou plus petits par rapport a d’autre, car tout est une question de point de vue. Il recentre et montre l'insignifiance des hommes avec cette question rhétorique “Qu’est-ce qu’un homme, dans l’infini ?”. Avec la comparaison de l’homme à un ciron c’est-à-dire un minime acarien, il souligne le paradoxe que l’homme est à la fois grand et misérable.
Sans suit une gradation visant à montrer que l'homme n'a pas d’emprise et quelque chose le dépasse. Comme l’imagination de l’homme est infinie contrairement à la raison, il faut utiliser des arguments rationnels, mais aussi faire jouer les émotions du lecteur. Avec cette gradation on voit que Pascal se positionne comme un scientifique et tente de nous expliquer quelque chose d'irrationnel avec des faits rationnels. Pascal utilise les mêmes mots pour décrire l’infiniment petit et l’infiniment grand, ce qui déstabilise le lecteur et, déstabilisé entre les deux infinis, le pousse à chercher du réconfort.
II. Une puissance divine
Vers la fin du texte, Pascal ne cherche plus à convaincre, mais à émouvoir le lecteur d'où le paragraphe sur l'être humain perdu entre deux infinis. Il utilise une accumulation et une répétition de “que” pour montrer l'infinité de l’univers et grâce à son ton solennel donne à son texte une force, comme une prière. Avec son énumération “une infinité d'univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible…” il nous montre que la vie est complexe et que chaque être sur terre et dans l’univers est un tout qu’ils sont tous imbriqués les uns dans les autres comme des poupées russes.
Le lecteur est complètement immergé et se laisse accompagner. Pour se faire, il utilise l'exagération en dramatisant en utilisant des questions rhétoriques dont il n’a pas forcément la réponse. Pascal veut susciter la foi chez ses lecteurs en nous exposant l’homme comme insignifiant et perdu et que seule la foi a une réponse à toutes ses questions imperceptibles par l’homme seul. Avec cette phrase “que sa curiosité se changeant en admiration…” , il souligne le fait que l’homme devrait craindre Dieu et se considérer seulement comme créature de Dieu. On comprend que pour Pascal c’est la petitesse de l’homme qui peut lui permettre de comprendre l’existence de Dieu dans l’univers.
Conclusion
En conclusion, Pascal par le biais d'anaphores, d'énumérations, de gradation, de questions rhétoriques,etc., nous montre son art de persuasion et remet en question la conscience du lecteur en exposant la disproportion de l’homme face à l'univers et pour finir l'incite à se réfugier dans la foi.