La bruyère, un moraliste
La Bruyère est un moraliste du XVIIème siècle qui s'exprime par le genre du portrait. Il naît à Paris en 1645 dans une famille de la petite bourgeoisie, poursuit comme tout le monde des études de droit. Ils achètent une charge de magistrat attente.
Il est nommé précepteur du Duc de Bourbon, et ainsi pénètre à la Cour, un vaste champ d'observation. En 1688, il publie Les Caractères, qu'il qualifie de " revanche du talent et de l'esprit sur la naissance et la fortune " .
Il s'impose comme un moraliste, un critique, mais aussi un grand styliste. Il révèle des qualités d'analyse, suite de portraits, mais on pourrait lui reprocher de manquer de synthèse : absence de regroupement, il ne dégage pas de principes généraux.
La morale, chez lui, est toujours implicite, et se diversifie de portrait en portrait. Cependant, on admirera un art classique très maîtrisé chez lui, autant dans les structures d'ensemble, que dans l'usage des diverses formes de rhétorique.
Annonce de la problématique et du plan
Le titre annonce un portrait double ainsi que la structure choisie : opposition de deux personnages de conditions différentes, Giton le riche, Phédon le pauvre.
Pour cela le moraliste développe un diptyque, 2 parties descriptives symétriques, surtout dans la structure.
Au niveau du portrait :
- physique,
- psychique,
- social (comportemental, relationnel).
La problématique pourrait être : " Comment une morale implicite peut-être révélée par une composition habile ? "
On développera un commentaire méthodique en 3 axes :
- l'analogie des structures,
- le décalage des contenus,
- un texte culpabilisant.
I. L'analogie des structures
On remarquera des effets de symétrie.
Il y a la même progression dans la composition :
- personnages nommés au début,
- la clé du portrait est livrée à la fin,
- entre les deux, nous avons la même évolution.
" Giton a " + suite de compléments, suivi d'un " il " omniprésent avec de nombreux verbes.
D'abord le personnage est caractérisé, ensuite il s'anime.
Ensuite intervient le cercle social, avec le pronom " on " .
Trois petites nuances au niveau de la structure :
- Phédon, quantitativement plus approfondi, signe peut-être d'une plus grande complexité.
- Le pronom " on " , social, présent 6 fois chez Giton, 2 fois chez Phédon: l'un att