Jusqu'au début du XIXe siècle, la philosophie couronnait en quelque sorte l'édifice de toutes les connaissances et pouvait aussi être jugée abusivement comme un savoir regroupant précisément les sciences et l'ensemble des domaines qui s'appliquent à la nature et à l'homme. Ainsi on a pu la considérer comme une forme de "programme" parfait et indispensable.
Mais la science moderne semble dans les deux sens du terme avoir "soulevé" la philosophie, en dotant en particulier la conscience d'une méthode qui pourrait détenir le critère de vérité. Nous envisageons aussi , d'une part les causes qui ont déterminer ce recul de la philosophie dans la période contemporaine, pour montrer qu'une place lui est toujours dévolu et le rôle qu'on peut alors lui attribuer.
I. La science domine la philosophie jusqu'à peut-être la faire disparaître
Si l'on se réfère au passé, c'est à la philosophie que l'on s'adressait pour "déchiffre" le monde. En fait, dans une période alors plus "rudimentaire" du développement des sciences, le philosophe était lui-même un savant et il pouvait revendiquer, parallèlement à sa philosophie, une connaissance à la fois théorique et pratique de la science de son temps (historiquement, de l'Antiquité jusqu'au XVIIe siècle)
Mais progressivement, la division, en même temps que la spécialisation du savoir scientifique ont introduit une nouveauté industrielle. L'essor des sciences au cours du XIXe siècle va produire une quantité considérable de résultats, et face à ce désistement, la philosophie va occuper effectivement une situation diminuée. Dans ce contexte, la tentation sera grande de prélever la validité universelle de la science. On pourrait ici répondre que la réflexion philosophique conservait malgré tout un domaine où la recherche scientifique n'avait pas jusque là, pénétrée : celui de la conscience.
Mais ici encore, c'est l'opposition des sciences humaine (au début du XXe siècle) qui va en quelque sorte repousser la philosophie dans ses derniers retranchements. Par ailleurs, la philosophie ne pouvait plus renouveler l'effort du travail et l'ambition encyclopédique de ses débuts puisque désormais l'acquisition d'une culture à ce point spécialisée devenait une entreprise impossible. Dès lors, la question se posait : quel domaine restait-il à la philosophie ?
II. La philosophie n'a-t-elle pas sa place dans le processus scientifique ?
En réalité, la période contemporaine nous a aussi montré que les sciences n'ont pas échappé à une période d'incertitude : "la crise de la pensée scientifique contemporaine" nous a indiqué en effet que les principes des sciences sont liés à des hypothèses dont la validité est relative à la série des expériences mises en place. ainsi, la réflexion sur la validité des principes était toujours d'actualité, au delà du domaine spécialisé de chaque science, une réflexion sur la nature des théories et sur le sens de la recherche était toujours nécessaire.
Paradoxalement, c'est la science qui a instauré cette nécessité philosophique car la réflexion par les scientifiques eux-mêmes sur les fondements et la formalité de leur recherche institue une véritable "philosophie des sciences". En outre, face aux sciences humaines, bien que la philosophie ne se prononce plus directement sur les faits de conscience, elle peut toujours se prononcer sur le domaine des valeurs (la question éthique).
Conclusion
En définitive, on peut échapper à l'alternative de la science contre la philosophie dans la mesure où la science n'est jamais achevé, elle aura toujours besoin d'une réflexion sur la valeur et sur la formalité de son savoir. Il est vrai, que si de nos jours le scientifique peut élaborer lui-même la philosophie de sa propre théorie, le philosophe quant à lui ne peut plus être un "savant". Cependant, du fait que le champ de notre conscience embrasse de plus en plus de connaissances, l'esprit humain ne peut s'interroger davantage. la philosophie est amenée en particulier à toujours mieux analyser les rapports savoir et pouvoir.