Le Mariage de Figaro : publié en 1785, c'est l’œuvre la plus importante de Beaumarchais dans la mesure où elle est un point d’aboutissement de son théâtre : elle comporte toutes les idées révolutionnaires, le génie créatif et subversif de Beaumarchais. Il s'agit du deuxième volet d’une trilogie composée du Barbier de Séville et de la Mère coupable, cette pièce est composée de cinq actes.
Situation de la scène dans la pièce (Acte II): La comtesse est lassée des frivolités de son mari. Chérubin est introduit dans les appartements de la comtesse. La comtesse et Chérubin ont une conversation, lorsque le comte apparait, ce qui conduit Chérubin à se dissimuler dans le cabinet, pour éviter la jalousie et la colère du Comte. La comtesse prétend que c’est Suzanne qui s’y trouve. Le comte demande à voir celle-ci.
I. Une description des pouvoirs du Comte
a) Le statut de mari
Le comte a également un statut de mari vis à vis de la comtesse. Il est cependant peu exprimé : pas de tendresse conjugale ni de sentiments apparents entre les deux personnages. Au contraire le mari dispose d’une autorité que la comtesse ne peut contester : le comte investit sa chambre, territoire féminin pourtant « sacré ». Il défoncera la porte du cabinet dans la scène qui suit.
Le comte ne respecte pas réellement sa femme : il l’interrompt et la force à le suivre, captive, à la fin de la scène. Les « Monsieur »-« Madame » semblent éloigner les deux personnages. Seul, le symbole de la clef et de la serrure, à connotation sexuelle, témoigne de la relation existant entre eux.
b) Le statut de maître
Le comte apparaît clairement comme le maître absolu des lieux :
- il commande partout : même chez sa femme : « je vous l’ordonne ! ».
- il commande tous ceux qui habitent dans son domaine : « je vous l’ordonne ! » « Sortez ».
- il dispose d’une force armée à sa disposition : « Holà ! Quelqu’un ! ».
c) La certitude de soi
Le comte semble être très sur de lui dans cette scène ; maître incontesté du château, l’issue de la scène lui paraît évidente et en sa faveur. Il a d'ailleurs le dernier mot, répliquant avec assurance à sa femme : « et moi je… ».
Son discours est ironique : « cette Suzanne mystérieuse », « pour que vous soyez pleinement justifiée ». Enfin son ton est plutôt arrogant : bien que dans une situation délicate, il se sent en supériorité et garde un ton courtoi