Fénelon fut le précepteur des petits-fils de Louis XIV. Son œuvre majeure, Les Aventures de Télémaque, était destinée à leur éducation. Le passage que nous étudions est un extrait d’une lettre adressée à l’Académie en 1714. Il traite de la querelle des Anciens et des Modernes. Après avoir montré comment Fénelon évoque le classicisme, nous verrons quel est son point de vue.
I. Bilan du classicisme
Fénelon fait le bilan du classicisme. Sa lettre est écrite en 1714, ce qui correspond à la fin de cette école. Il résume sa doctrine en trois mots clés : « simple ... mesuré … borné à l’usage » Il se demande si le classicisme correspond toujours à ses trois mots, et si, après cette période, il va survivre.
De plus, il compare les Anciens et les Modernes. Il utilise pour cela une "espèce d’apologue", d’un autre art, l’architecture, et d’une autre époque, grecque et gothique. Il montre que tout a son utilité dans l’architecture grecque, qui représente les Anciens. Au contraire, l’architecture gothique s’intéresse à la performance : elle symbolise les Modernes.
Enfin, il se demande si toute innovation est forcément meilleure que ce qui la précède. En effet, il commence son texte par une affirmation : "Il est naturel que les modernes (…) se flattent d’avoir surpasser les anciens", qu’il reprend à la fin sous forme interrogative : "N’est-il pas naturel que les premiers architectes gothiques se soient flattés d’avoir surpassé (…) la simplicité grecque ?" . Il montre ainsi qu’il doute de la réponse et soumet cette réflexion à ses lecteurs.
II. Un point de vue nuancé
Fénelon exprime son point de vue sur cette question de querelle de façon très discrète. L’apologue lui permet de faire un raisonnement par analogie entre architecture et littérature sans mentionner les auteurs concernés.
Fénelon adopte, et l’on voit bien là son rôle de précepteur, une attitude pédagogique vis-à-vis de ces lecteurs. Il illustre ces propos par un apologue, il utilise l’injonctif : "Changez" et est très nuancé : "je propose seulement". Il est neutre.
Cet extrait ce termine par l’évocation de la victoire des Modernes "je souhaite (…) de voir les modernes victorieux". Il montre ainsi qu’il a confiance en l’avenir, car le temps est victorieux de toute chose.
Conclusion
Fénelon, intervenant à la fin de la période classique, dresse le bilan du classicisme sans prendre parti pour les Anciens