Faut-il renoncer à faire du travail une valeur ?

Corrigé d'un élève en trois parties:
I. Non, il ne faut pas renoncer à faire du travail une valeur,
Il faut renoncer à faire du travail une valeur en soi,
III. Il faut renoncer à faire du travail productif, non du travail créateur, une valeur.

Dernière mise à jour : 26/04/2021 • Proposé par: docdeath (élève)

Introduction

On serait tenté de faire du travail une source d'épanouissement, le moyen de s'affirmer et d'exister socialement, par temps de chômage tout particulièrement.

Le travail désigne en effet une activité consciente et volontaire, d'utilité commune. Il a, comme telle, une valeur à la fois sociale et morale.

Toutefois, il semblerait qu'une telle valeur ne puisse être assignée qu'à une forme particulière de travail, non au travail en général : d'une part, en effet, le travail salarié recouvre une période historique limitée, pour autant qu'il n'a pas toujours existé (comme en témoigne l'esclavage, dans l'Antiquité), et n'existera pas toujours. D'autre part, le travail peut n'avoir qu'une valeur économique et marchande, ce qu'atteste le cas du travail aliéné, travail mécanique, répétitif, appauvrissant.

Alors, faut-il renoncer à faire du travail une valeur en soi ? Sous quelle forme le travail peut-il conserver une certaine valeur ?

I. Non, il ne faut pas renoncer à faire du travail une valeur

a) Le travail a une valeur sociale

Le travail exige un effort et une tension de la volonté : par lui, l'homme exploite ses capacités individuelles et canalise l'énergie de ses passions (son ambition, son désir d'acquérir ou d'être reconnu par exemple), dans un but d'utilité commune. Ainsi, quelle que soit la nature du travail fourni (intellectuel, manuel, technique), l'individu apporte-t-il sa contribution à l'économie comme à la culture d'une société. Ce faisant, il établit un mode de rapport rationnel, et non plus seulement affectif, avec les autres, et se socialise.

b) Le travail a une valeur morale

Précisément, en soumettant ses appétits et désirs immédiats au pouvoir de sa volonté, l'homme au travail apprend à les dominer : ainsi le commerçant devra-t-il faire preuve de diplomatie et de patience s'il veut conserver ses clients. Patience, sociabilité, continuité dans l'effort, telles sont les qualités individuelles généralement requises pour travailler. C'est donc parce que le travail implique nécessairement la maîtrise des passions, et en ce sens, la soumission à certaine discipline, qu'il prépare l'individu à la moralité. Certes, il ne sera pas exigé d'un ébéniste, d'un boulanger ou d'un ingénieur d'être « vertueux », et s'ils agissent, c'est nécessairement dans leur intérêt propre, non par philanthropie : il reste que les vertus que l'on acquiert par son travail rendent plus à même de se comporter mo

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