Introduction
Dés lors qu'on parle "d'objectivité", cela suppose qu'il y ait "impartialité". Cependant l'historien, même intègre et de bonne foi, ne peut-il se laisser influencer par ses propres opinions, faussant ainsi son interprétation ? On pourrait poser ainsi la question: "l'objectivité de l'histoire suppose-t-elle toute l'impartialité dont est capable l'être humain qu'est l'historien?"
Une chose est certaine: L'historien a un devoir de vérité, un devoir de mémoire, un devoir de justice.
I. L'historien se doit d'être objectif
Oui, l'historien se doit d'être objectif, et donc, le plus impartial qu'il lui soit possible de l'être. Il a un devoir de vérité: Nous entendons encore diverses versions sur les évènements du 11 septembre 2001. Trop d'information tue l'information. Seul un immense travail de recherche, basé sur des documents vérifiés, sur des images,assorti d'une enquête scrupuleuse peut affirmer la véracité des faits. L'historien connu le plus ancien, Hérodote, (V°s avant J.C )reste toutefois un conteur de mythes. Ce n'est que vingt ans après, que Thucydide introduisit la méthode critique. L'histoire n'est pas une science exacte, mais une science humaine. Elle ne peut être expérimentée. Seule une sélection rigoureuse des documents, témoignages, mis à la disposition de l'historien, peut relater les faits au plus près de la vérité. Au plus près, car qui dit choix des documents par l'historien, dit subjectivité de sa part.
Difficile d'être tout à la fois objectif et subjectif! Pour toutefois rester le plus impartial possible, il devra comparer de nombreux documents, en vérifier les sources, et rester auto-critique en permanence.
II. Mais celui-ci reste humain malgré lui, avec toutes les difficultés que suppose l'histoire
Paul Valéry à écrit: "L'histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l'intellect ait produit".
En effet, il existe des "historiens" peu scrupuleux, qui nient l'histoire: les négationnistes. Ces "Assassins de la mémoire" écrit Vidal-Naquet.
Or, nous avons nous-mêmes un devoir de mémoire envers ceux qui se sont battus pour une idéologie, une vision meilleure du monde (les philosophes des lumières, par exemple), et ce devoir de mémoire, nous ne pouvons le mener à bien que si l'historien nous livre la vérité dans sa totalité. Sans nier le moindre fait, et sans cacher quoique ce soit. Encore faudrait-il posséder tous les documents. Il n'existe par exemple, presque pas de documents concernant l'esclavage dans l'Antiquité.
D'autre part, l'historien, en tant qu'être humain, aura tendance à projeter dans le passé historique certains évènements contemporains, semblables en apparence. Ce qui faussera forcément son point de vue sur les faits et, à travers lui, le nôtre.
III. Malgré toutes les difficultés, il en va de la vérité, mais aussi de la justice
La vérité, la mémoire, pour connaitre notre passé, celui de notre pays, mais aussi celui du monde. Cependant ce devoir de l'historien va plus loin: il se doit, en relatant les faits tels qu'ils ont été, de rendre justice. Justice à ceux qui ont été tués lors du génocide de la seconde guerre mondiale par exemple. Justice aux étudiants massacrés lors de la manifestation du 4 juin 1989 à Pékin, sur la place Tian'anmen, car n'oublions pas que les autorités sur place censurent toujours toute information sur ce qui s'est passé. La plupart des jeunes de vingt ans ignorent les faits.
Aujourd'hui encore, des criminels de guerre, des soldats nazis sont arrêtés, jugés. Cela n'aurait pas été possible si le génocide allemand n'avait été révélé par les historiens,ou encore si nous n'avions eu à lire que des ouvrages écrits par des négationnistes.
Conclusion
L'histoire doit être racontée de manière objective, et donc, en toute impartialité. L'historien doit faire fi de ses opinions personnelles en menant une enquête la plus approfondie possible, afin de faire son devoir qui est celui de mémoire, de justice et de vérité.
Gardons toutefois à l'esprit, que l'histoire n'étant pas une science exacte, et l'historien qu'un être humain, il est difficile de dire que l'impartialité totale existe dans les écrits historiques.