La croyance et la raison appartiennent à deux domaines différents. La croyance n’est pas le fruit d’un raisonnement mais d’une intuition, d’une idée, de quelque chose qui échappe totalement au raisonnement, à la réflexion. Pourtant, si cette croyance est irrationnelle, cela signifie que nos idées ont une expérience. Or, on ne peut connaître que des objets d’expérience possible, ce que les idées ne sont pas. Si c’est le cas, la croyance empiète sur le raisonnement et donc on ne croit plus « en » mais on croit « que », c'est-à-dire affirmer ses propres croyances comme le fruit d’un raisonnement, d’un savoir. Alors peut-on combattre la croyance par le raisonnement, ou bien au contraire, peuvent-ils cohabiter sans empiéter l’un sur l’autre ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans une première partie comment la raison peut-elle reconnaître la croyance comme différente et complémentaire.
On a spontanément tendance à penser que le raisonnement peut combattre une croyance, car celui-ci apporte des preuves tandis que la croyance est une sorte d'adhésion universelle à une idée incertaine. Il semble donc logique de penser que le raisonnement peut combattre des idées incertaines. De plus le mot "combattre" du sujet peut nous conforter sur l'idée même que le raisonnement l'emporte sur la croyance, du moins que toutes deux s'opposent. Cependant, la raison cherche naturellement à connaître, cela procure une sensation de plaisir et cette sensation est en l’occurrence le degré zéro de la connaissance. De plus, toute connaissance commence avec l’experience : cf. KANT « tout ce dont je n’ai pas fait d’objet de l’experience n’existe pas ». La croyance, quant à elle, si l’on fait référence à la religion, ne dispose d’aucune connaissance mais d’affirmation auxquelles n’est rattacher aucune experience. En effet, nous ne verrons personnes ayant quelle preuve que se soit de l’existence de dieu. Cela correspond a l’intérêt spéculatif de la raison et la foi, par exemple, est ni plus ni moins que des affirmations de la raison (intérêt pratique de celle-ci). Mais nous n’opposerons pas foi et raison car le contenu de la foi correspond à des postulats de la raison pratique. Cf. KANT « j’ai du abolir le savoir pour rétablir la croyance » : afin de continuer d’affirmer quelque chose tout en sachant que l’on en a aucune connaissance. Cela permet de garder espoir, de penser que cela puisse changer un jour, cette chose. Ainsi nous n’opposerons pas foi et savoir c