Introduction
Le sujet présenté ici questionne sur « l’opinion », il est important de distinguer deux définitions possibles. Il y a la définition classique celle qu’utile le sens commun qui revient à dire qu’une opinion est l’avis personnel que chacun est libre de formuler. Mais dans un sens philosophique l’opinion est traditionnellement dévalorisée et opposée au savoir , en effet, elle est versatile,superficielle et repose la plupart du temps sur un assentiment immédiat validé par une croyance ou un désir et non par l’exercice de la raison. Si la question posée nous demande de nous interroger sur l’opinion et sa légitimité, cela nous laisse présupposer qu’il pourrait y avoir une vision de l’opinion « respectables » et une autre non.
La question nous permet d’affirmer tout d’abord que certes l’opinion peut être méprisable. Puis par la suite que néanmoins elle peut avoir des fins correctes. Mais pour finir nous pourrons tout simplement nous demander si réellement nous pouvons juger une opinion en tant que telle.
I) Certes, l’opinion peut être méprisable
En philosophie « opinion » reste un terme à connotations péjoratives, puisqu’elle ne relève que de l’abstrait.
A. Opinion compromet la recherche de la vérité
L’opinion peut être considéré comme radicalement opposé au savoir, puisqu’elle relève d’avantage de la croyance que de la connaissance. Mais il est important de marquer la distinction entre ces deux termes malgré le fait qu’ils relèvent tout deux du champ lexical de la conviction. Croire est un assentiment qui n’est pas fondé sur la connaissance mais sur l’affecte c’est-à-dire le mouvement de la sensibilité, une croyance peut être vraie ou fausse. En revanche Savoir est une connaissance vraie, c’est un pouvoir coercitif. Croire est inévitablement un réconfort puisqu’il ne demande pas l’effort de la recherche de la vérité. C’est un peu ce qu’affirme Platon quand dans Apologie du discours, il se demande pourquoi est-il difficile de chercher la vérité ? Ce qui tend à montrer qu’une opinion qui relève de la croyance a des conséquences directes sur la recherche authentique de la vérité, puisqu’elle l’entrave.
B. Opinion = illusion = désir
Comme nous l’avons indiqué auparavant l’opinion est un avis qui s’apparente à un jugement mais qui n’a pas forcement était conçu par la réflexion critique. C’est-à-dire qu’on pourrait affirmer que l’opinion fausse relève de l’illusion. Car l’illusion est une sorte d’aveuglement, elle renvoie à un désir de croyance. En clair se faire des illusions c’est préférer croire ce qui nous arrange, nous réconforte. C’est-à-dire que l’illusion et en parallèle avec l’affecte. Ce qui nous pousses à nous demander si l’Homme de manière générale est capable de préférer la facilité de l’opinion à la lucidité de la vérité. Ce qui suppose que l’homme trouve un meilleur confort dans l’illusion que dans la vérité. C’Est-ce qu’avance la psychanalyse et plus particulièrement Freud dans L’Avenir d’une illusion quand il affirme « l’illusion elle-même renonce à être confirmée par le réel » ce qui montre bien que nos opinions qu’elles soient préjugés ou vraies reflètent nos désirs. Et sont mauvaises pour la réalité.
C. Opinion = ignorance car non fondée sur la Science
Le sens commun associe vérité, réalité avec la Science qui représente le savoir donc la connaissance. On peut penser que l’opinion est directement source d’ignorance puisqu’elle ignore la vérité pour se contenter de l’idée. L’idée peut être considérée comme perfide car ce sont-elles en fait qui nous font porter des jugements sur les choses et qui donc les rends vraies ou fausses. L’allégorie de la caverne de Platon reste l’exemple type pour démontrer la facilité de l’ignorance sur la recherche de la vérité.
C’est-à-dire que les prisonniers préfèrent rester dans la caverne qui représente le monde des apparences, avec leur chaîne en guise d’ignorance et pour finir leur reflet qui désignent de façon explicite l’opinion, plutôt que de vouloir gravir le chemin escarpé de la connaissance et du travail sur soi pour accéder au monde extérieur autant dire à la connaissance et à la liberté. Comme l’a sous entendu Bachelard, l’opinion traduit l’ignorance puisqu’elle n’est fondée que sur une vague idée de la réalité c’est à dire sur les apparences.
II) Néanmoins, une opinion peut être estimable
Nous, nous devons de nuancer notre propos car même si une opinion ne fait pas appel à la raison à proprement parler, elle utilise tout de même la réflexion et peut s’avérer estimable comme nous le laisse entendre la double entrée de la question.
A. Opinion engendre le doute bénéfique
Nos opinions nous viennent pour la plupart de l’extérieur et souvent nous sommes influencés par notre enfance. Donc d’après la théorie de Descartes il faudrait faire « table rase » de nos anciennes opinions pour avec l’usage de la raison s’en forger de nouvelle, ce qui suppose que le doute c’est-à-dire l’usage de la raison, en vue d’une remise en question est bénéfique puisqu’il permet de ne rien laisser de côté. L’opinion sera donc dans cette optique mûrie et réfléchie elle relèvera d’avantage de la conscience car la personne en assumera l’entière responsabilité ce qui lui permet de suspendre son jugement à sa guise. Ce qui nous montre que l’opinion après ce doute ne dépend plus que de la volonté. Donc Croire en une opinion c’est accepter de croire.
B. Nos opinion valent plus que des connaissances dites « certaines »
Ce que nous avons exploités auparavant nous montre bien que rien ni personne ne peut nous forcer à croire (hypothèse du Malin Génie), comme l’a affirmer Alain « Penser c’est dire non » .Même pas l’opinion publique avec ses connaissances dites certaines. Même si il est vrai que douter par exemple des certitudes mathématiques relève de l’irrationnel. Il n’y a rien de pire que les évidences. Il vaut mieux se tromper sur nos propres opinions que être tromper par l’opinion des autres. Cela nous permet donc de vivre sans remords et sans regrets. Notre opinion peut être un moyen de défense contre les préjugés de la société. Comme l’a écrit S.Mill dans De la liberté « Il faut aussi se protéger contre la Tyrannie de l’opinion » (mené par la société).
C. Opinion peut être un bien si l’on en fait bon usage
Une erreur de jugement ou autre est due à un mauvais usage de la volonté, donc nous pouvons déduire que si nous faisons chacun un bonne usage de notre volonté, nos opinions seront d’autant plus « respectables ». Ce qui renvoie au fait que ces opinions sont biens pour nous car elles nous permettent d’utiliser une pensée autonome et non par autrui et elles nous invitent à adopter un point de vue c’est-à-dire une posture critique. Il y a beaucoup de choses considérées comme indubitables qui ne le sont pas , comme par exemple au niveau scientifique les sens et plus particulièrement la perception , qui peut nous faire plonger dans l’illusion sensible , sans après pouvoir réellement distinguer le faux du vrai. Ce qui nous laisses entendre que rien n’est plus certains qu’une conscience individuelle responsable de sa pensée. C’est-à-dire une personne qui a une opinion , mais qui sait la raison qui la pousse à croire en cette idée.
III) Mais réellement peut-on juger une opinion
Ce débat nous met dans une position plutôt antinomique, car il fait appel à un jugement de valeur. Mais réellement nous pouvons nous demander si une opinion mérite ce jugement de valeur.
A. Respecter opinion autrui car sinon plus de dialogue
Dans la société nous nous devons de prôner le principe de tolérance dans le fait que autrui reste indispensable dans la construction du dialogue et par la même occasion le dialogue est essentiel à la survie d’une opinion. Comme l’a écrit Merleau-Ponty dans Phénoménologie de la perception « mes pensées ne prennent vraiment forme que dans la confrontation avec celles d’au moins l’un de mes semblables. » La confrontation d’opinion avec autrui permet d’être plus juste, c’est également la théorie de Karl Popper. Il faut respecter l’opinion d’autrui car il a la même démarche que nous c’est-à-dire que c’est un Homme qui est capable de se déterminer par la raison.
B. Opinion bonne = apporter vérité Opinion mauvaise = tirer profit erreur
L’opinion émise par un individu est en fait une sorte de réponse à un problème posée.
Ce qui veut dire que cette réponse peut être erronée. Mais il ne faut point se retenir de formuler son opinion puisque s’il s’avère qu’elle est fausse cela nous permet de réparer notre erreur par un usage de la raison afin d’éliminer le préjugé. Et si cette opinion est vraie elle permet d’amener la vérité à autrui par une démonstration. Comme écrit John Stuart Mill dans De la liberté « l’erreur pour la vérité ».L’échec fait donc partie de la dure recherche de la vérité.
C. Liberté opinion importante car = liberté de penser
La liberté d’opinion et en sorte la liberté d’expression qui renvoie à la liberté de penser. C’est-à-dire que tout Homme à le droit de penser ce qui lui plait sans que ni loi, ni puissance supérieure ne puisse régir sa conscience. C’est la seule chose qui fait un homme libre. Alors juger une opinion serai mettre une loi ou une barrière dans l’esprit humain. Comme s’est exprimé Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ».
Conclusion
Nous avons commencer par examiner la première entrée de la question c’est-à-dire le fait que l’opinion peut être considérée comme « méprisable » car elle compromet la recherche de la vérité dans le fait qu’elle est ignorance et ne repose sur aucun savoir , elle est de l’ordre de l’affecte et de la croyance illusoire. Elle ne peut être considérée que comme insignifiante. Mais nous avons trouvé en nuançant notre propos que par son incertitude elle permet une remise en question avec une réflexion qui élimine le préjugé et qui nous permet de faire usage de notre raison à bon escient. Cela nous a fait prendre conscience du dernier problème peut-on accorder un jugement de valeur à une opinion ? Dans la mesure ou elle permet la confrontation avec autrui en apportant la vérité à l’autre ou à soi-même , l’opinion est la liberté de penser.
L’opinion doit donc être utilisée avec précautions car elle peut s’avérer néfaste malgré le fait qu’elle représente la pensée autonome.
Ce qui nous permet d’affirmer que toutes les opinions ne peuvent être envisagée comme « respectables ».