Epictète, Manuel: le double rôle de la Philosophie

Ceci est le corrigé rédigé d'un élève ayant obtenu 13.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: alyna (élève)

Texte étudié

«Comment se fait-il donc que j'aie écouté les discours des philosophes et leur aie donné un plein acquiescement, et que, dans la pratique, je ne me sois en rien libéré plus entièrement ? Serais-je par hasard d'une nature si ingrate ? Pourtant, dans les autres matières, dans toutes celles dont j'ai voulu m'occuper, on ne m'a pas trouvé trop mal doué, mais j'ai appris rapidement les lettres, la lutte, la géométrie, l'analyse des syllogismes. Serait-ce alors que le système philosophique ne m'a pas convaincu ? En vérité, il n'est rien qui m'ait plu davantage et que j'aie mieux aimé depuis le début et à présent je fais des lectures sur ces doctrines, je les entends exposer, j'écris sur elles. Nous n'avons pas jusqu'ici trouvé de système plus fort. Qu'est-ce donc qui me manque ? Ne serait-ce pas que les jugements contraires n'ont pas été extirpés ? Que les pensées elles-mêmes n'ont pas été mises à l'épreuve, qu'on ne les a pas habituées à faire face aux réalités, mais que, comme de vieilles armures mises de côté, elles se sont tachées de rouille et ne peuvent même plus s'adapter à moi ?»

Epictète, Manuel

Le texte d’Epictète aborde le thème de la philosophie en elle-même, plus précisément du double aspect qu’elle comporte : la théorie et la pratique. Ces termes théorie et pratique sont étroitement liées au point d’être complémentaires mais en même temps ils sont aussi contradictoires car il u a un grand décalage entre théorie et pratique. A propos de cet extrait du Manuel, l’auteur pose la problématique suivante « comment concilier théorie et pratique ? ». L’auteur tente d’y répondre en envisageant trois hypothèses successives. Epictète expose sa thèse en ne retenant que sa dernière hypothèse : l’exercice permet de concilier théorie et pratique, il est le principal moteur dans le passage su savoir à la sagesse. Dès la 1ere phrase de cet extrait Epictète souligne la contradiction entre l’ordre du discours et celui de la pratique. Pour expliquer ce paradoxe, il propose 3 hypothèses:
- serait ce dû à l’insuffisance de des sons naturels ?
- à un manque de conviction ?
- à un manque d’exercice ?
Epictète récuse les 2 premières hypothèse et conclut que l’exercice a un rôle fondamental dans le passage du savoir à la sagesse.

La première étape correspond à la première phase du teste qui annonce la problématique, elle signale la contradiction entre l’ordre du « discours » (l.1) et celui de la « pratique » (l.3). L’auteur s’intéresse à la philosophie, il la trouve intéressante, il la comprend, elle est facile à admettre mais à exercer dans la pratique, elle devient bien plus compliquée. Epictète est en accord d’un point de vue théorique puisqu’il donne « un plein acquiescement » en faisant confiance « aux philosophes ». La philosophie fait part d’une certaine sagesse et d’amour, elle n’est pas uniquement une connaissance du monde se basant sur des principes fondamentaux, elle implique également une manière d’être. Le philosophe est un être abordant différemment les évènements de la vie car il est détaché et serein. Le savoir du philosophe juge les instants quotidiens et par la suite, la totalité de ses actes. Epictète désigne à la troisième ligne, cette pratique de la philosophie comme une libération, mais pourtant lui n’arrive pas à être « libéré plus entièrement ». Pour l’auteur, mettre en pratique la philosophie équivaut à se délivrer, dans notre manière habituelle de réfléchir, de penser, de sortir des préjugés.
Pour répondre à son problème, Epictète envisage une 1ère hypothèse qui serait que l’inefficacité de la philosophie proviendrait de sa nature,

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