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En ce début de XX° siècle, Henri Bergson concentre ses recherches sur la conscience. Après la publication, en 1889, de sa thèse intitulée "Essai sur les données immédiates de la conscience" ((à souligner)), il publie alors en 1907 "L'Evolution Créatrice" ((à souligner)), marquant en certains de ses passages la continuité avec son oeuvre de 1889, essayant cette fois-ci d'aller plus loin dans la définition de la conscience, d'approfondir ses travaux tout en essayant de surmonter la notion de dualité entre la matière et l'esprit.
Henri Bergson pose alors le problème de définir qu'est-ce que réellement la conscience?
Ainsi il pense que cette conscience tisse un lien avec l'inconscience, qu'elle résulte de l'écart entre deux fonctions parallèles et fondamentales agissant au sein-même de l'inconscience [[Formulez la thèse avec plus de précision]].
C'est ainsi que, dans l'extrait proposé, l'auteur va arriver à déterminer ce qu'est la conscience en définissant, dans une première partie, l'inconscience et son lien avec la conscience, permettant au final, dans une seconde partie, de mieux se recentrer sur la définition même de la conscience, sur sa raison d'exister.
Henri Bergson en vient d'abord à diviser l'inconscience pour mieux la cerner, et ainsi établir une approche avec la conscience.
En effet, il affirme une distinction, qu'il considère comme trop peu connue, entre une inconscience dûe à une conscience nulle, et une inconscience provenant d'une conscience annulée. Dans le premier cas, l'inconscience n'est révélée que parce que l'objet de cette inconscience n'est pas à même de pouvoir un jour exprimer sa conscience. Cet objet est voué à stagner dans cet état d'inconscience, celle-ci étant par nature nulle est irréversible. L'auteur décrit cette conscience nulle à l'aide d'un exemple: celui de la pierre qui tombe. Ce qui va distinguer la chute de la pierre avec celle d'un Homme, ou tout autre animal, c'est la notion de sentiment. En effet, une absence de ces "sentiments" empêche un objet de se délivrer de son inconscience, étant donné qu'il n'y a nul rempart de conscience donnant alors la possibilité à ce sujet de ressentir sa chute. Henri Bergson compare alors cet exemple à l'approche d'une situation extrême, telle une chute, mais cette fois-ci par un sujet possédant un instinct, et donc une conscience. Cet exemple est mis en forme de la manière d'un questionnement, probablement rhétorique et visant sa propre personne, sa propre pensée. C'est justement cette interrogation qui va conduire la démarche de l'auteur vers la seconde forme d'inconscience: celle fondée sur une conscience annulée [[Expliquez la question]].
La définition, à proprement parlée, de cette seconde perception de l'inconscience, et donc de la conscience, commence par une réponse à sa question, réponse alors imagée par un exemple: celui du somnambule, et par analogie celui de l'action habituelle accomplie machinalement. On admettra alors que l'inconscience sera totale. C'est alors, basé sur cette situation initiale, que l'on va établir les limites de l'inconscience, c'est-à-dire le moment où la conscience reprendra petit à petit le dessus. C'est ainsi qu'Henri Bergson donne une première hypothèse de l'origine même de l'apparition de la conscience. Il définit un acte exécuté, et sa représentation, c'est-à-dire en quelque sorte le mode d'emploi de l'exécution qu'on se fait dans sa tête pour ainsi pouvoir correctement réaliser l'acte, qui est alors, comme le précise Henri Bergson "parfaitement semblable à la représentation". C'est grâce à ce parallélisme entre la représentation et l'exécution que va apparaître la première contrainte empêchant la conscience d'être présente. En effet, l'auteur définit la conscience annulée comme étant la "compensation de deux quantités égales et de sens contraire", d'où l'origine d'une neutralité. Ainsi, avec l'exemple du somnambule, il établit que la représentation est une de ces deux quantités, et l'exécution de l'acte l'autre. Donc un sujet restera dans l'inconscience tant qu'une quantité sera "tenue en échec" par l'autre. Ainsi tout résulte, selon Henri Bergson, dans l'équilibre entre la représentation et l'exécution, entre l'esprit et la matière. Pour lui, un lien existe entre l'âme et le corps, réfutant tout notion de dualité [[Justifiez]]. Or, même si, pour reprendre les mots de l'auteur, "la représentation est bouchée par l'action", la vie est faite de telle sorte que la voie de l'inconscience, fondé par cet équilibre des matières, est parsemé d'"obstacles", d'embuches. Ainsi, chacun de ces obstacles va empêcher l'action de s'accomplir correctement. Ainsi, le parallélisme entre représentation et action sera conservé, mais l'action aura subit un décalage, laissant alors un "vide" permettant à la conscience de s'y infiltrer. On peut imager cela comme deux camions côte à côte sur une route: l'un est l'action, l'autre la représentation. A eux deux ils forment l'inconscience, empêchant le camion de la conscience de s'insérer. Mais un obstacle oblige le camion de l'action à s'arrêter, ou du moins à fortement ralentir. Un espace de plus en plus grand sépare alors les deux camions de l'inconscience, et permet alors à la conscience de prendre le dessus, profitant du déséquilibre. Ainsi donc on peut imager ce qu'est l'inconscience, et donc aussi ce qui est nécessaire [[A préciser]] pour que la conscience surgisse, jusqu'alors présente mais masquée par la complémentarité de la représentation et de l'action. Lorsque l'action n'arrive plus à suivre la représentation, l'adéquation devient inadéquation de l'inconscience devient conscience.
Nous allons donc à présent approfondie le thème de la conscience afin de mieux pouvoir la définir.
Henri Bergson le considère comme la "lumière immanente à la zone d'actions possibles ou d'activité virtuelle qui entoure l'action effectivement accomplie par l'être vivant". Autrement dit, la conscience est une faculté propre à chaque être vivant l'éclairant dans son périple, lui révélant les différents chemins qui lui est possible d'emprunter. Ainsi donc il n'y aura pas qu'une représentation possible. Cela complète ce qui a été dit précédemment: un obstacle entrave la route du sujet, l'inconscience n'est donc plus en mesure d'agir seule, par habitude, l'action physique ne peut plus se résumer en un mouvement habituel, un rituel. L'être vivant a besoin de poursuivre sa route, mais il "hésite"; il doit faire un "choix" pour parer l'obstacle. C'est alors que la conscience intervient, éclairant les différentes possibilités offertes, élargissant le champ d'action du sujet. Certes elle mène cet être vivant au doute, l'obligeant à user de sa réflexion afin de continuer sa route, mais ce passage est nécessaire. Comme le confirme l'auteur, la conscience est intense à partir du moment où le sujet se voit proposé un nombre conséquent d'alternatives, mais il n'arrive cependant pas à se décider. La réflexion est alors intense, à l'image de sa conscience et permet alors de définir que toute conscience casse les habitudes, la routine. Elle offre un panel de choix divers et variés auquel le sujet est confronté. Que choisir? Que faire? sont autant de questions menant l'individu à une réflexion dont l'acte final résultera au préalable d'une décision prise par la pensée. Ainsi donc la dualité est là encore controversées car lorsque l'action physique est entravée, elle ne pourra continuer son chemin que lorsque la pensée sera parvenue à prendre une initiative et aura décidé comment contourner la faiblesse physique. C'est justement à cela que l'auteur oppose l'exemple du somnambule et des actions automatiques. En effet, imaginons une route ayant pour seule direction une unique ligne droite, pas de virages, pas d'intersections. Tout sujet n'aura comme solution que de continuer sa route, allant encore et toujours tout droit. Il sait pertinament qu'il n'a pas d'autres alternatives. Ainsi donc l'inconscience prendra le dessus laissant en marge la conscience. "Après tout, aucun autre choix ne se présente à moi" se dit alors le sujet, abandonnant toute vigilance, toute hésitation, tout réflexion. Le sujet sera alors un somnambule, agissant en toute connaissance de cause, automatiquement comme un rituel perpétré depuis longtemps. La conscience est alors effacée car aucun "obstacle" n'est prévu ni dans la représentation, ni dans l'action. Ainsi cette fragile paroie entre conscience intense et conscience nulle nous permet, avec l'aide de notre savoir sur l'inconscience, d'établir une généralisation de la conscience.
Cette conscience est ainsi toujours présente en chacun de nous, elle fait partie de notre pensée constamment. Mais elle est régit par un fragile équilibre entre la représentation et l'action [[A préciser]]. Chaque acte linéaire est pensé avant d'être exécuté. La conscience est ainsi préparée, dans chaque représentation, à intervenir. L'acte automatique s'avère être, selon Henri Bergson, un enchaînement de mouvements pré-enregistrés grâce à la mémoire. Ainsi les actes d'un somnambule seraient comme une succession de wagons où le premier est le commencement d'un enchaînement. Le second dépendrait alors du premier, le troisième des deux précédents et ainsi de suite. Or, tel l'ADN se copie dans chacune des cellules se dédoublant, tous les wagons issus du premier possèderaient un socle commun permettant au premier de prévoir l'action du dernier, etc. C'est alors un système analogue pour les mouvements systématisés de toute action issue de l'inconscience. Chaque case de cette suite représente, au moindre "obstacle", une opportunité pour la conscience d'intervenir, et d'éclairer les solutions se proposant, alors masquées par l'inconscience régnant dans la pensée du sujet. Quand un obstacle perturbe le flux de l'habitude, alors et seulement à partir de ce moment l'inconscience deviendra conscience. A son tour elle perturbera le flot de la pensée afin que de l'hésitation produite en résulte une solution adéquate. L'auteur finit alors son extrait par la généralisation de ce qu'est vraiment pour lui la conscience, reprenant alors les suppositions de la première partie, appuyées par la seconde: la conscience n'est en fait que l'écart séparant la représentation de l'action. La conscience comble ainsi le vide créé par un obstacle au travers de la voie de l'action. Henri Bergson utilise cependant des connotations scientifiques comme les termes "différence arithmétique" et "écart". Ce rapprochement n'est ainsi peut-être pas dû au hasard, son dessein étant alors de montrer que les sciences ont un étroit lien avec la conscience, avec la rupture de ce qui est habituel. Ainsi donc pourrait-on en déduire que la science a besoin d'obstacles pour exister, et que de ce fait la conscience représenterait la clé pour parvenir à comprendre les sciences. Dans cette continuité pourrait-on alors supposer que l'inconscience n'est que l'ignorance des Hommes, encerclés par les carcans de l'automatisme et de l'habitude.
C'est donc ainsi que nous pouvons en venir à la conclusion que cet extrait appuie fortement la thèse d'Henri Bergson qui admettait qu'un lien unissait la conscience et l'inconscience, et que la conscience ne pouvait s'exprimer que si les entités constitutives de l'inconscience venaient à briser leur équilibre alors fragile. Sa manière de voir les choses est très imagée et très en place. Ses explications, sa manière de voir les choses sont très contestataires par rapport à l'époque, où beaucoup croyaient en la dualité, c'est-à-dire la séparation entre l'esprit et le corps. Face à tous il expose son raisonnement qui reste très plausible: rien n'admet que cette hypothèse théorique soit fausse, malgré que rien n'aille non plus prouver le contraire. La pertinence et l'originalité sont donc convaincantes, notamment qu'il sous-entend une ouverture sur le rapprochement entre la conscience et les sciences. Le débat reste ouvert, notamment que quatre siècles avant lui, Rabelais exprima son célèbre "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" [[A développer]].