La réponse est pour ainsi dire incluse dans la question. On s’attend à une réponse négative. Car répondre par oui reviendrait à obéir aveuglément. La personne s’effacerait. Il y aurait une absence de volonté, de personnalité et de choix.
La personne agirait sans faire intervenir sa conscience, elle agirait comme un automate.
Dans un premier temps le problème est analysé sous l’angle de l’obéissance aveugle. Puis dans un deuxième temps, nous allons aborder le sujet dans la perspective du sens du devoir. Finalement dans un troisième temps j’envisage de traiter cette thématique au niveau du choix de la « bonne » action, de la « bonne » conscience.
Il convient alors de faire une distinction entre les différentes situations dans lesquelles on affirme : « Je ne fais que mon devoir ». Tout d’abord nous pouvons citer le cadre militaire, dans lequel on est quasiment obligé de l’affirmer. On n’a pas le choix, on est astreint à faire son devoir par la discipline. En second lieu, on pourrait se référer au cadre professionnel. On pourrait citer l’exemple où l’employé doit accomplir une tâche à contrecœur. Sinon il risquerait d’être licencié. Prenons l’exemple d’un supérieur qui insinuerait subtilement à un employé à prétendre qu’un collègue de celui-ci a commis un acte illicite afin de se débarrasser de ce dernier. Ceci m’amène à me demander si j’ai le droit de refuser de collaborer pour une entreprise que je juge contraire à ma morale. Par exemple dans la période nazie, les civils soumis aux régimes fascistes avaient la possibilité de refuser de coopérer à des mesures visant à anéantir les Juifs. La question fondamentale est donc de se demander si j’ai le droit de ne pas faire mon devoir. Dans quelles situations ai-je le choix ? Dans lesquelles ne l’ai-je pas ?
Si l’on m’ordonne d’agir de telle ou telle manière et que ma conscience s’y oppose, cela provoque en moi un conflit intérieur. Faut-il obéir à un ordre ou faut-il obéir à ma propre conscience ? Cette réflexion est également faite dans le passage de Kant, intitulé Critique de la raison pratique (scolie du paragraphe 6), lorsque la personne considérée est intimée par son prince, sous menace de la mort, de porter un faux témoignage contre un homme honnête que ce dernier voudrait bien perdre pour de quelconques prétextes. Elle n’ose peut-être assurer si elle le ferait ou non mais elle devra admettre sans hésitation que cela lui est possible. Elle admet qu’elle peut faire quelque chose parce qu’elle a conscie