Spinoza, Pensées Métaphysiques: Le Vrai et le Faux

Commentaire rédigé par un élève de terminale, en voies générales, à l'occasion du premier bac blanc. Les remarques du correcteur y ont été intégrées.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: Zou_Zou (élève)

Texte étudié

La première signification donc de Vrai et de Faux semble avoir tiré son origine des récits; et l'on dit vrai un récit quand le fait raconté était réellement arrivé; faux, quand le fait raconté n'était arrivé nulle part. Plus tard les philosophes ont employé le mot pour désigner l'accord ou le non-accord d'une idée avec son objet; ainsi, l'on appelle Idée Vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même; Fausse celle qui montre une chose autrement qu'elle n'est en réalité. Les idées ne sont pas autre chose en effet que des récits ou des histoires de la nature de l'esprit. Et de là on en est venu à désigner de même par métaphore des choses inertes; ainsi quand nous disons de l'or vrai ou de l'or faux, comme si l'or qui nous est présenté racontait quelque chose sur lui-même, ce qui est ou n'est pas en lui.

Spinoza, Pensées Métaphysiques

Dans Pensées métaphysiques, Spinoza aborde les notions de Vrai et de Faux. Ainsi Spinoza va soutenir le fait que ces termes sont employés pour désigner l'accord ou le non-accord d'une idée avec son objet (c'est-à-dire qu'une idée est dite vraie lorsqu'elle montre une chose comme elle est en elle-même, et fausse lorsqu'elle montre une chose différemment de ce qu'elle est en réalité). De plus l'auteur défend le fait que les idées ne sont rien d'autre que des récits ou des histoires "de la nature de l'esprit". Enfin il insiste sur le fait que nous utilisons désormais les notions de Vrai et de Faux afin de désigner (par métaphore) des choses inertes.

Sachant que les idées ne sont pas autre chose que des récits et des histoires de la nature de l'esprit, pourquoi nous efforçons-nous de les rattacher aux notions de vérité et de fausseté? De plus en appliquant les notions de Vrai et de Faux aux choses inertes, ces notions ne perdent-elles pas tout leur sens? Enfin en admettant que la notion de Vrai s'applique à un fait raconté qui s'est réellement passé, n'y a-t-il pas là une limite par rapport au fait que l'on ne puisse pas toujours vérifier si le récit s'est réellement produit? Spinoza grand auteur de son époque, invite donc le lecteur à comprendre que les notions de Vrai et de Faux ont leurs limites et comment nous en sommes arrivés à assimiler ces termes à des choses inertes.

I. Les notions de Vrai et de Faux se sont appliquée en premier lieu aux récits

Afin de comprendre les notions de Vrai et de Faux, l'auteur, en employant l'expression "la première signification" et le substantif "origine", marque sa volonté de montrer l'évolution sémantique de ces deux notions. Cependant en employant le verbe "semble(r)", Spinoza montre bien qu'il n'est pas sûr de l'origine réelle des termes et admet donc en quelques sortes cette origine telle un présupposé. De plus l'emploi du terme "récits" ne fait pas référence au concret; en effet on peut se trouver soit dans le réel soit dans l'imaginaire.

En donnant la "signification première" de Vrai et de Faux, Spinoza admet donc une règle qui a été établie et qui ne peut être autrement et permet donc aux lecteurs de comprendre en quelque sorte l'étymologie des termes Vrai et Faux. Pour continuer à faire comprendre aux lecteurs comment nous en sommes arrivés à utiliser les termes Vrai et Faux pour des choses inertes, Spinoza fait référence au sens donné par les philosophes a

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