Dans ce texte Bergson s’interroge sur le langage. D’ailleurs c’est un sujet qui fait l’objet de discussions philosophiques depuis l’Antiquité puisque Platon l’abordait déjà dans le Cratyle. Selon notre auteur, le langage est une sorte d’écran entre nous et le monde mais également entre nous et nous-mêmes. Par les mots, nous collons des étiquettes sur les choses au point semble t il de noyer certains sens, ceux qui ne rentrent pas dans un genre, un concept, une idée générale. Il y aurait donc une ambiguïté dans le langage qui serait tout à la fois un instrument nécessaire pour la pensée et un obstacle possible. Cependant sans le langage la pensée n’est qu’un rêve ; mais le langage peut trahir la pensée qui l’exprime, aboutir à un système de symboles qui se substituent à la pensée vivante et lui deviennent étrangers. C’est le risque toujours couru par l’esprit lorsqu’il incarne dans ses expressions et dans ses œuvres. Pourtant nous vivons dans un monde entièrement structuré par le langage et c’est lui qui rassemble et unit. Alors comment se pourrait il qu’en même temps le langage nous éloigne du monde et de nous même ?
Bergson déclare que « nous ne voyons pas les choses mêmes » c\'est-à-dire que notre vision du monde n’est pas complète. Certes je perçois mon environnement mais pas dans son identité totale dans ce qu’elle l’aurait d’originale et de singulier. Dès lors que voyons nous ? Il semble que ce que nous pouvons percevoir c’est ce que nous pouvons comprendre, ce qui a une signification pour nous. Cette compréhension se fait par la signification, par le sens et donc le signe. Or le propre du signe c’est de ne pas être compréhensible immédiatement, il faut l’interpréter et donc le penser. D’ailleurs une chose existe que si une pensée la pense.
De plus « nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles ». L’homme s’arrête à ce que l’objet a de plus général, de plus commun. Quand je dis que tel personne à de belles fleurs dans son jardin je n’aie pas besoin de dire que je parle des roses aux nuances orangées qui se trouvent devant le petit muret entre les géraniums et les hortensias. Je parle des fleurs dans ce qu’elles ont de plus communs et du coup je catégorise l’objet, je lui colle « une étiquette ». Donc il semble que nous nous satisfaisons du sens communs des choses sans chercher à les examiner ou bien nous pensons que chaque objet n’a qu’un seul sens, un sens convenu, un sens commun.
D’après notre auteur si l’homme p