Trahir : dénoncer, tromper, divulguer, vendre la mèche, révéler
Superficiel, impersonnel, dénaturent, réducteur, pauvre, singulier…
Introduction
On dit souvent que nos paroles ont dépassée notre pensée, comme si les mots avaient spéculé plus vite que nous ou avaient conçu ce que nous ne voulions pas penser : c‘est par exemple le cas des lapsus, qui se représentent comme des paroles qui trahissent nos pensées, c’est-à-dire des paroles qui révèlent nos pensées. De plus, ce langage nous permet de faire connaître aux autres ce que nous avons à l’esprit. Comment mieux se faire comprendre qu’avec des mots ? Mais avant tout comment nous comprendre nous même si l’on ne peut attribuer à nos pensées une signification, un mot ?
Pourtant, est-il réellement possible de révéler avec exactitude le fond de nos pensées ?On entend parfois dire « je ne trouve pas les mots pour expliquer ce que je pense » ou encore « il n’existe pas de mot assez fort pour traduire mes pensées ». En effet, nos émotions, nos opinions peuvent parfois nous paraître abstraites et ne peuvent alors être assimilé à un mot précis. Aussi, lorsque nous parlons, n’avons nous pas tendance à l’exagération ? Ou, à en rajouter un petit peu pour enjoliver notre récit ?Dans ce cas là, le langage ne trompe-t-il pas la pensée ?
Nous voici donc confronté a un problème : faut-il considérer le langage en tant que miroir de l’esprit, ou au contraire, faut-il concevoir les mots comme superficiels et réducteurs, autrement dit que les mots dénaturent complètement la profondeur et les nuances de la vie intérieures ?
I°- Le langage révèle, divulgue la pensée
1) Définitions
Qu’est ce que le langage ?La définition la plus évidente du langage est de le présenter comme un système de communication, c’est-à-dire comme une faculté d’utiliser des signes pour s’exprimer et pour communiquer. Cela ne renvoie pas forcément à la parole, mais aussi a des gestes, une intonation, un silence, ou encore un dessin. On dit que le langage est universel puisqu’il permet aux Hommes de se comprendre les uns aux autres. Les fondements du langage ont été jetés au début du Xxe siècle par Ferdinand de Saussure, celui-ci distingue dans le langage, la langue de la parole. La première est particulière et sociale, c’est le système de signes que les interlocuteurs ont a leur disposition pour pouvoir parler. Tandis que la seconde est individuelle et dépend des intentions du locuteur.
2) Conséquences
Comment l’Homme peut-il se comprendre lui même sans les mots ?D’après Rousseau, dans Discours sur l’origine de l’inégalité, « les idées générales ne peuvent s’introduire dans l’esprit qu’à l’aide des mots », en effet, sans les mots est-il possible a l’homme de penser ?Ce qui est informe, obscur, inachevé, et informulé, devient clair dès lors qu’on trouve des mots pour le dire. La parole peut ensuite traduire ,avec un ensemble de mots appropriés, ce que l’individu a mis en forme dans sa tête pour éclaircir ses pensées, et les révélées au grand jour.
3) Références
Dans la pièce de théâtre de Nathalie Sarraute, intitulée Pour un oui ou pour un non , les intonations de voix, les silences, les non-dits, les sous-entendus sont autant de systèmes de signes possibles pour exprimer le langage. Chacun de ces signes repose sur des hypothèses et des théories non fondées, mais pourtant tous reflètent une pensée. C’est pourquoi on peut dire les mots ne sont pas les seuls à pouvoir transmettre des messages, du moment qu’il existe des signaux ou des codes(c’est-à-dire un langage), alors il est possible de se faire comprendre, et de faire comprendre le fond de nos pensées.
Transition : En ce sens, le langage serait le reflet de nos pensées, autrement dit les signes que nous employons pour communiquer sont indispensables pour se faire comprendre des autres. Cependant, nos pensées sont parfois sombres et ne valent pas toujours le coup d’être connues, c’est pourquoi le langage n’est-il pas aussi un moyen détourné pour cacher et déformer le fond de nos activités intérieures ?
II°- Le langage trompe la pensée
1) Exemple
Lors d’une soirée dans une boite de nuit, une jeune femme est assise seule au comptoir, buvant un verre. Elle est vêtue d’une robe noire en satin, mettant en valeur ses atouts, et coiffée d’un dégradé tout fraîchement taillé. Un homme l’a repère et se met en tête de la mettre dans son lit ce soir. Il possède une facilité dégradante à jouer avec les mots, et en un tour de main, réussi à lui faire le grand jeu, sans qu’elle ne se doute de rien. Quelques temps plus tard il se propose de l’a ramené chez elle…
2) Analyse
A partir de cet exemple, nous voyons bien que le langage peut aussi être utilisé, de manière dérivée pour atteindre un but précis, dans ce cas là, il s’agit d’utiliser la femme comme un objet sexuel. On voit bien que le langage est un outil de séduction, plus qu’un moyen de communication, et les pensées de ce Don Juan sont absolument en contradiction avec ces mots doux. En effet, il n’a aucune envie d’établir une relation avec elle, de la connaître, de rencontrer ses amis, sa famille, mais juste d’embobiner une jeune fille fragile.
3) Conséquences philosophiques
A ce titre, les mots peuvent aussi nous mentir, du moins, mentir aux autres. Ils peuvent être utilisés a des fins frauduleuses, et néfastes pour satisfaire un but personnel et hypocrite. Le langage n’est plus alors un moyen de mettre en forme nos pensées, mais au contraire, de les déformer et de les rendre plus acceptables. De plus, les mots ne sont-ils pas en perpétuelle évolution ? N’inventons nous pas de nouveaux mots ?N’est-il pas possible que la pensée précède les mots ? Pour inventer de nouveaux mots, ne faut-il pas d’abord les avoir penser ?
Transition : Nous avons vu que les signes utilisés pour communiquer pouvaient aussi tromper et se détacher de la pensée, mais est ce leur seule limite ?Y a-t-il d’autres dangers dans le langage ?
III°- Réponse finale
1) 1e étape arg.
Le langage en tant que moyen de communication entre les individus, fige et dénature totalement ce qui est présent à notre conscient. Il attribut un sens précis a ce que notre esprit ressent, sans se soucier des éléments complémentaires, antérieurs et émotionnels. Toute personne a un passé, des souvenirs, et une vie différente, c’est pourquoi tous les mots ne représente pas la même chose pour tous. Or dans le langage, les mots sont dépourvus de singularité, ils sont réducteurs et pauvres.
2) 2e étape arg.
Ensuite, nous avons vu que le langage était commun à tout Homme pour leur permettre de se comprendre. Chaque mot ayant une signification bien précise, et instituée dès le plus jeune age à tous. De ce fait, l’universalité du langage, impersonnalise la réelle valeur de la pensée. Par exemple, deux personnes qui voient le même tableau, les deux diront qu’il est magnifique, mais chacune n’attribuera pas la même intensité de sens a ce mot. Les mots sont trop généraux et particuliers, tandis que la pensée est singulière.
3) 3e étape arg.
Enfin, notre pensée étant contenue, elle ne peut donc se manifester qu’a travers des signes pour être extériorisée. Mais le langage fait écran à l’intérieur de nous même. En effet, les mots nous subtilisent notre moi jaillissant et vulnérable afin de l’objectiver et le déterminer. Ainsi, les mots construisent une sorte de « second moi », social et superficiel, un moi qui n’est plus moi. Le langage a une fonction sociale et utilitaire mais échoue à saisir l’originalité de l’individu.
Conclusion
Nous avons vu au long de ce devoir que le langage nous permettait non seulement de nous comprendre nous même mais aussi de nous faire comprendre aux autres, en effet le mécanisme linguistique reflète la réalité psychologique. Nous avons objecté par la suite, que les paroles et les mots pouvaient aussi nous mentir, du moins ne pouvaient pas précisément représenter le fond de notre esprit et de ce fait nous en sommes arrivés a dire que le langage n’était rien autre qu’un outil singulier et impersonnel commun a tous pour communiquer.