L’homme peut-il apprendre à penser ?

Voici la dissertation, réalisée par mes propres soins, grâce à laquelle je me suis vu attribuer la note de 14/20, avec un professeur assez sévère.

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: marchenri (élève)

L’homme, à partir de sa naissance, apprend à réaliser un certain nombre de fonctions, comme marcher, courir : il développe ainsi une faculté d’apprentissage. Pouvons-nous considérer pour autant toutes les fonctionnalités humaines sur ce plan ? Ainsi, la pensée peut-elle être prise en compte comme une fonction de ce type ? ou ne faut-il pas lui accorder une certaine spécificité, compte tenu notamment de son caractère abstrait et polysémique ? En ce sens, est-il réellement possible d’apprendre à penser ? Si l’on adopte le simple sens lié au contenu de pensée, alors la question ne se pose pas. Mais, si l’on prend en considération la variété sémantique, la question cesse alors d’être provocante. En ce cas, le verbe pouvoir ne suggère-t-il pas l’existence d’entraves ? ou le mot apprendre permet-il d’ouvrir sur des moyens qui dégageraient l’homme des obstacles ?

Tout d’abord, il convient de voir dans quelle mesure cette question peut nous paraître étrange. En effet, le verbe penser revêt plusieurs significations, qui amènent à concevoir cette activité de façons différentes : il s’agit de former dans son esprit, de réfléchir et raisonner, et de juger. Dans le même temps, l’action de penser est, en partie, abstraite et donc, difficile à appréhender. Autant il est facile d’apprendre à marcher pour un enfant qui coordonne ses gestes, et d’apprendre une leçon, en s’appuyant seulement sur le sens transitif du verbe, autant il semble beaucoup plus complexe d’élaborer une pensée, même si l’homme dispose, à sa naissance, de tout l’équipement psychophysiologique. La question est alors de savoir si la pensée se situe déjà dans l’équipement, comme des jambes pour apprendre à marcher, ou si, quelque chose comparable aux jambes, et présent dans l’équipement va permettre l’apprentissage de la pensée. Par ailleurs, la pensée se définit comme un mouvement très rapide et subtil, venant se joindre aux évidences de la perception. Comment définir alors ce mouvement sans l’immobiliser ?
S’il s’agit d’un processus aussi délicat, on peut, par ailleurs, mettre en valeur le fait qu’apprendre à penser présuppose des moyens mis à la disposition des hommes. Or, dans un certain nombre de sociétés, l’accès à l’éducation n’est pas réalisé, ce qui amène à voir un obstacle qui n’est pas de même nature que le précédent puisqu’il n’est pas insoluble, mais qui, à l’heure actuelle, reste important, compte tenu du coût lié à l’éducation.
Egalement, l’énoncé peut sembler paradoxal : po

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