Pendant plus d'un millénaire, on a accepté le système géocentriste de Ptolémée comme le véritable système astronomique expliquant le mouvement des astres. En effet, la méthode d'observation qui avait servi à son élaboration montrait une évidence difficilement réfutable à l'époque : l'univers tournerait autour de la Terre. Le géocentrisme perdura ainsi, jusqu'à ce que la révolution copernicienne amorcée en 1543 ose remettre en cause par la théorie de l'héliocentrisme ce que l'on avait admis pour certitude immuable et authentique. Ainsi ce qui paraît certain n'est pas nécessairement vrai. Cette considération a amené à définir de nouvelles méthodes pour connaître le réel. Avec la théorie de l'héliocentrisme, il n'est pas seulement question de l'effondrement d'une certitude, mais il s'agit aussi d'introduire un nouveau rapport entre l'homme et le réel. L'homme n'est plus réduit être simple spectateur des phénomènes, il lui incombe la nécessité de les soumettre à l'expérience pour les comprendre et les expliquer. À un rapport statique se substitue ainsi un rapport flexible au réel. Si l'homme étudie donc désormais les phénomènes lorsqu'ils sont en interaction avec le réel, c'est dès lors un monde en constant mouvement que l'homme étudie désormais. Comment peut-il alors parvenir à être certain de ce qu'il sait d'un monde qui s'avère être en permanente évolution ? Ses certitudes peuvent-elles constituer une vérité immuable ? Tout d'abord, il s'agit de se demander en quoi la certitude peut-elle avoir une valeur de vérité, avant de considérer deuxièmement sa relativité. Enfin, ce serait peut-être le caractère relatif qui pourrait faire de sa remise en cause un progrès vers le vrai.
I. La certitude, l'aptitude pour discerner ce qui semble vraie
Tout d'abord, quel est le rapport entre la certitude et la vérité ?
Le sujet amène en premier lieu à s'interroger sur la valeur des certitudes, et notamment sur le fait de savoir si leur nature les rend aptes à être authentiques. Par authentique, on entend que leur exactitude, leur fondement soient incontestables. Dans son sens philosophique, la certitude renvoie à un état d'esprit prédisposé à etre assuré de détenir la vérité et les critères qui garantissent qu'il s'agit bien de la vérité, et ce de telle manière que le doute en est exclu. Le fait que la certitude repose sur une assurance souligne donc son caractère subjectif : elle est la conviction qu'une chose est vraie. Les conclusions que l'on tire après