Le 17e siècle ou «grand siècle» est une période majeure en ce qui concerne les arts, et notamment le théâtre: des noms comme Molière ou Racine n’échappent, de nos jours, à personne. Pourtant dans cette décennie de drames et de comédies naît un roman historique majeur écrit par la moraliste Mme de la Fayette avec une clarté et une simplicité propre au classicisme et qui suscitera bien des débats. Dans le roman La Princesse de Clèves, publié en 1678, mais dont l’intrigue est située à l’apogée de la renaissance française, à la cour d’Henri II, la jeune princesse de Clèves, mariée par convention, rencontre le grand amour ; ce qui engendrera chez elle un conflit moral.
Le passage proposé est un moment charnière de l’incipit du roman se déroulant avant le premier nœud de l’intrigue, après que le cadre spatio-temporel de la cour grandiose de la renaissance ait été posé, et qui verra par la suite, la première rencontre de l’héroïne et du duc de Nemours. Ici, l’héroïne, encore appelée mademoiselle de Chartres, fait sa première entrée à la Cour sous les regards admiratifs. C’est l’occasion de découvrir le rôle essentiel de sa mère.
À travers ce texte, nous verrons comment l’héroïne est mise en avant lors de son entrée à la Cour. Dans une première partie qui va jusqu’à la ligne 6, la jeune héroïne fait une entrée remarquée, ce qui permet à la narratrice de montrer l’influence de sa mère sur son éducation, de la ligne 6 à 21. Finalement, jusqu’à la fin du texte, nous observerons le portrait élogieux qui nous est dressé de Mademoiselle de Chartres.
I. L'entrée remarquée de Mlle de Chartres
Dès la première phrase, le narrateur met en avant le spectacle qu’offre Mademoiselle de Chartres lors de son entrée dans une Cour réputée.
Ainsi on peut relever la formule impersonnelle « il parut » qui crée un effet d’attente. Conjugué au passé simple, le verbe paraître est un temps du récit qui est utilisé pour une action courte, rapide et de premier plan qui suscite de la surprise. L’occurrence de l’article indéfini aux lignes 1 et 2 « une beauté » aussi nom commun est complété de l’adjectif superlatif et mélioratif « parfaite », ce qui place l’héroïne au sommet des canons d’esthétique. On remarque que la princesse représente une force d’attraction grâce au verbe « attira » employé au passé simple. Dans une description très simple de la cour à la ligne 1, l’hyperbole « tout le monde » représente la cour dans sa génér