a) Intérêt du texte
La distinction entre l’homme et l’animal suscite bien des réflexions. Il paraît difficile d’établir une distinction tranchée entre les animaux et nous : sont-ils dépourvus de toute forme de pensée ? de toute forme de sentiment, ou de conscience ? Nous obtenons une réponse plus claire en nous intéressant à la connaissance, et à son mode d’acquisition. À la différence de l’animal, qui paraît capable de faire spontanément ce qui est utile à sa survie, l’homme doit tout apprendre. Ne pourrait-on définir l’homme comme un animal qui apprend indéfiniment ?
b) Problématique
L’animal sait faire ce qu’il sait faire parce que la nature le lui enseigne. Mais que peut-on penser d’un mode de connaissance qui ne serait pas conscient ? Par contraste avec les modalités de la connaissance animale, comment peut-on caractériser la connaissance humaine ? Avec Blaise Pascal, mathématicien et philosophe du 17ième siècle, nous verrons que la connaissance humaine fait toujours l’objet d’un apprentissage, et que l’homme, par conséquent, est toujours capable de progresser.
Autres pistes pour la problématique: ce qui fait la beauté ou la perfection d’une production, est-ce la souveraineté de la nature, comme chez les animaux, ou l’apprentissage sans limite des connaissances, comme chez l’homme ? (Gey). On peut se demander en quoi l’espèce humaine est différente des autres espèces d’animaux en termes d’apprentissage et de savoir (Fabre).
c) Annonce du plan
Dans un premier temps (l. 1-12), Pascal montre que les connaissances des animaux n’évoluent pas dans le temps : la nature leur a fixé des bornes qu’ils n’ont pas les moyens de dépasser. La situation de l’homme, qui ne sait rien naturellement (l. 12 à fin), est à l’opposé de celle de l’animal : tout ce que nous savons, nous avons dû l’apprendre. Que veut dire le fait que l’homme soit toujours capable d’apprendre ?
Autre possibilité de plan (Vermot-Desroches): « dans un premier temps (ligne 1 à 6), jusqu’à « les besoins qu’ils en ont », Pascal évoque l’absence d’évolution et de progrès chez les animaux. Il commence par illustrer son point de vue avec l’exemple des abeilles, puis il généralise cette situation à tous les animaux et implique la nature dans ce phénomène. Dans un second temps (l. 6 à 13, de « comme ils la reçoivent (…) » jusqu’à « leur a prescrite »), il montre les limites que la nature assigne aux animaux. Pour finir (de la ligne 13 à la f