Dernière mise à jour : 07/06/2021
• Proposé par: D. Moulinier (professeur)
Texte étudié
Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel. On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. Mais si la machine procure à l'ouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu'aux prétendus amusements qu'un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu'il aura choisi, au lieu de s'en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) à l'outil après suppression de la machine. Pour ce qui est de l'uniformité du produit, l'inconvénient en serait négligeable si l'économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l'ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités.
Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion - chapitre IV
Ce corrigé est disponible sur apprendre-la-philosophie.blogspot.fr, un site externe à 20aubac.
En cas de problème d'accès à la page originale, vous pouvez accéder aux copies enregistrées.
Consultez ce corrigé
Copie archive.org
Copie format PDF