Lorsqu’un enfant vient au monde, l’enfant ne cesse de grandir et d’être passionné. La passion, c’est un état affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie mentale. À ne pas confondre avec les passions, qui désignent toutes les affections de l’âme comme l’émotion et le sentiment. Vivre est un cadeau, la possibilité d’expérimenter, de ressentir, de se construire. Mais vivre avec des passions est un choix. La passion n’engendre pas toujours du plaisir pour chaque personne. En effet, l’étymologie du mot « passion », du latin patio signifie « la souffrance », le « supplice », « l' état de celui qui subit », désigne l'ensemble des pulsions instinctives, émotionnelles et primitives de l'être humain qui, lorsqu'elles sont suffisamment violentes, entravent sa capacité à réfléchir et à agir de manière raisonnée.
C’est pourquoi il semble nécessaire de se demander, si pouvons-nous bien vivre sans passion ? Afin d’analyser ce problème, nous verrons dans un premier temps que la passion est essentielle à la vie. Puis dans un second temps, que si la passion est trop présente, elle peut au contraire devenir une maladie de l’âme.
I. La passion, moteur essentiel à la vie
La passion est essentielle à la vie, elle nous comble de bonheur. La passion est imprévisible, c’est le fait qu’on va ce lancer dans un projet fou. Les grands hommes embrassent leurs passions pour faire avancer le monde. Christophe Colomb était passionné par la découverte et la navigation, cette passion lui a permis de poursuivre son objectif, étant de découvrir un Nouveau Monde. « Rien de grand ne s’est fait sans passion » avec cette citation Hegel rejoint l’idée que tout succès est accompli par la passion. Neil Alden Armstrong, passionné par l’espace a permis un succès mondial en faisant le premier pas sur la Lune. Ce qui montre que sans passion, nous n’agirions pas si nous n’étions pas motivés par quelque chose de viscéral qui nous anime et nous commande souvent à notre insu. En effet une vie sans passion serait une vie peu aventureuse.
Car, vivre avec passion c’est augmenter ses chances de succès. Sans elle, la moindre tâche se transformera en corvée, et le moindre obstacle vous découragera. Par conséquent, sans passion, il n’y a pas de plaisir. Nier la passion, c’est nier la capacité à prendre du plaisir dans la vie. Alors qu’ être passionné, c’est le fait de trouver du bonheur (plaisir) à faire quelque chose et non à atteindre un résultat, car la passion est un processus et non une récompense. Le plaisir c’est aussi de se consoler, de se sentir vivant et de donner un sens à la vie, par conséquent de bien vivre. Toutes les choses ont une valeur, et cette valeur dépend du plaisir qu’on peut en tirer. « Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion » d’après Augustin d’Hippone, cette citation met en lumière qu’il n’y a que la passion qui nous permet d’être serein, qui nous apporte de la satisfaction. C’est pourquoi quelqu’un de passionné ne s’inquiète pas pour lui, il profite de son existence, contrairement à quelqu’un de non passionné. Cependant, la passion ne peut-elle pas déborder ?
II. Une passion trop présente empêche pour autant de bien vivre
La passion est donc motrice, mais elle peut se révéler dangereuse. « Domine tes passions pour qu’elle ne te domine pas ». Cette citation du poète latin Publius Syrus met en évidence le verbe « dominer », signifiant avoir la suprématie sur quelque chose. La passion est comme une maladie, si on ne la domine pas, et peut nuire à notre vie. Par exemple, un homme passionné de football, voit le monde uniquement par le prisme du football, en ça que plus rien d'autre ne l’intéresse autour de lui. Pour lui, il n’y a que ça, ce qui l’isole des autres et l’empêche d’apprécier les autres choses, alors que la vie est un tout. La passion va alors empêcher la recherche, l'exploration et mener droit dans le mur. La passion nous dit alors quoi penser, nous impose ses vérités, et nous donne le risque de nous égarer. L’homme non passionné, lui, aime ne pas savoir où il va, et il peut être dans une sorte de recherche permanente.
En fait, la passion rend malheureux si elle nous domine, et en devient une maladie de l’âme, en nous empêchant de nous maîtriser par la raison. La raison permet d’être dans une énergie absolument morale et droite, alors que la passion seule nous perd. Par exemple, pour un homme passionné par le vin qui ne peut s'empêcher de boire, la raison le remet en question sur les effets négatifs de l'alcool sur sa santé, mais la passion lui fait continuer. Donc la passion peut l’emporter sur la raison, jusqu'à ignorer cette dernière. La passion peut même en arriver jusqu’au crime, et donc à oublier toute rationalité. Par exemple, un homme passionnément amoureux de sa femme, peut bien avoir toutes les femmes du monde entier, pour lui, il n’y a qu’elle. Cette passion amoureuse est tellement forte, qu’il pourrait tuer pour elle. La passion incontrôlée en vient donc même à nous dévorer de l'intérieur, et nous empêcher de vivre.
Conclusion
En définitive, non ne peut pas bien vivre sans passion, mais il faut savoir la contrôler, car une passion sans contrôle empêche également de bien vivre. Une vie sans passion serait une vie ainsi peu aventureuse et sans plaisir, et une vie qui ne permettrait pas les accomplissements du quotidien, comme les grands accomplissements. Pour autant une passion sans raison, c'est une source de souffrance, une maladie de l’âme qui nous empêche de découvrir d'autres choses ou de se confronter à des opinions diverses. Pire une passion incontrôlée peut finir par nous étouffer, nous empêcher de concevoir l'absence de cette même source de passion, et au final, nous empêcher de vivre.