I. Les variations d'aspect du ruisseau
Il s'agit de la description d'un ruisseau, appelé Gaudissart, mais l'évocation du Cours d'eau en tant que tel n'est explicite qu'une seule fois. L'écriture est à ce point concentrée sur la recherche de " l'impression " que l'élément naturel décrit, semble se métamorphoser sous la plume de l'auteur. D'ailleurs, le ruisseau est désigné par le pronom "ça", comme s'il cessait petit à petit d'être identifiable. L'attention portée a la description est perceptible dans le jeu des variations d'aspect.
Un aspect qui varie selon les déplacements de l'observateur et les variations de luminosité
Les nuances s'organisent selon les déplacements de l'observateur. Au début du texte. Il est "à l'autre bout du défilé" puis il "[s'approche] toujours". A mesure qu'il avance, la lumière se modifie, et la perception gagne par là-même en précisions. "On commence à mieux y voir" et "dans la direction du jour", l'apparence du ruisseau s'altère. Il est vrai que ce qui est perçu est d'abord dépendant des lumières et que le cours d'eau frappe le regard par ses changements de teintes. Afin de suggérer les éclats variables de l'eau, le narrateur multiplie les comparaisons, qui se répondent parce qu'elles renvoient à quelque chose de métallique. Ainsi "un coin de fer", "une rigole de schiste bien polie" et "les raies luisantes comme des flèches" évoquent les reflets argentés de la rivière qui surgit de l'ombre, enfoncée dans la colline et dans la " rigole ".
Mais à mesure que la lumière s'impose, les variations s'intensifient. Le narrateur s'attarde d'abord sur la forme du ruisseau qui est tout "allongé". Il est à deux reprises précisé qu'il est " étiré ". L'apparente élasticité du Gaudissart qui ruisselle en coulée uniforme, dans un premier temps, en descendant du haut de la colline ( "là-haut ") vers la prairie ( "là-bas", "en-bas") est évoquée à plusieurs reprises. On insiste bien sur son inclinaison avec les expressions "se courbent", "plié sur la pente" et "talus".
La descente en à-pic est également suggérée par deux séries de comparaisons qui se complètent
La première est amorcée par le verbe "semble&