La liberté sans la justice est-elle une véritable contradiction ?

Corrigé entièrement rédigé en trois parties :
I. La justice, une entrave nécessaire à la liberté
II. La responsabilité de la justice est cependant de demeurer au service de l'épanouissement de la liberté

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: aloysr (élève)

Dans un contexte de mondialisation libérale dite effrénée, où les Etats tentent de rétablir un peu de Justice via des Institutions multilatérales à la tâche complexe (OMC, ONU…), il est légitime de s’interroger sur les limites de la Liberté : si une liberté est en vérité bien vaine lorsque l’injustice la fait plier, et si, inversement, une injustice rend esclave plus qu’elle ne rend libre, on ne peut ainsi manquer de noter qu’ « une Liberté sans la Justice est une véritable contradiction », comme l’écrit Jean-Jacques Rousseau dans la huitième lettre des Lettres écrites de la Montagne.
Une telle affirmation ne saurait étonner dans les mots de J.-J. Rousseau, symbole même de l’esprit des « Lumières », cet esprit même qui inspira le libéralisme qui perdura jusqu’à nos jours, mais elle ouvre pourtant des questions fondamentales sur la légitimité de la Justice à limiter la Liberté – que l’on pourrait définir en première approximation comme la possibilité d’agir, de penser, de s’exprimer selon ses propres choix. En effet, s’il existe, en réalité, deux types de Justice, l’une consistant en un ordre moral extérieur maintenu via une institution judiciaire de source étatique, l’autre, vertu cardinale, consistant au contraire en une aptitude intérieure à agir justement, c’est-à-dire à respecter les doits d’autrui, la première est d’une actualité certaine dans un contexte de libéralisation économique & politique poussée, et force est de constater qu’elle est davantage sur un position défensive qu’offensive. Comment en effet justifier qu’une Justice définie extérieurement puisse s’opposer à ma Liberté de choix en tant qu’intériorité fondamentale ? Si l’on admet que la Liberté reste un objectif d’une légitimité indiscutable, la question problématique devient, par conséquent, celle-ci : la Justice est-elle réellement nécessaire à la Liberté ?
Il s’agira, dès lors, de montrer que, si la Justice est une entrave nécessaire à la Liberté (I), sa responsabilité est cependant de demeurer au service de son épanouissement (II).

I. La Justice, une entrave nécessaire à la liberté

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. (…) Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme » dit la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 (articles 1 & 2), or on ne saurait mieux exprimer que la Justice – dont la mission fondamentale est bien d’assurer l’effectivité des droits naturels de chacun - est une entrave naturelle & nécessaire à ma Liberté. Il s’agira ici de comprendre les ressorts d’une telle idée a priori contradictoire.

En effet, si « les hommes naissent et demeurent libres », on ne peut nier que la Justice soit une entrave à cette liberté naturelle de l’homme. L’article 2 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen précise en effet quels sont ces droits imprescriptibles : « Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ». Ainsi, la liberté de l’homme est-elle un « droit », et un droit qu’il s’agit de protéger. Or, si l’on en croit certains penseurs, la Justice en tant qu’ordre extérieur contraignant est proprement inconcevable étant donné non seulement mon droit à la liberté mais aussi le fait qu’un environnement où l’effectivité des libertés fondamentales est assurée est nécessairement harmonieux et juste. C’est par exemple le libéralisme économique d’un Adam SMITH, dont l’idée fondamentale est que la « main invisible » du Marché permet d’atteindre, lorsque rien n’entrave la liberté économique, un équilibre de l’offre et de la demande et in fine la prospérité maximale pour la société, idée qui a bien entendu inspiré le libéralisme triomphant des années 1980. Mais, on peut légitimement demeurer méfiant : les individus ne sont pas parfaitement rationnels et le Marché a donc ses faiblesses et ses incertitudes, qui expliquent, par exemple, la situation de déséquilibre qui existe en Europe sur le Marché de l’emploi. Néanmoins, qu’est-ce finalement que la Liberté ? Elle « consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » affirme la Déclaration de 1789 (art. 4), et est donc bien limitée par nature. Or, en recherchant ma prospérité matérielle maximale, je ne nuis a priori pas à autrui, il est donc injuste que l’Etat limite ma liberté en prélevant, par exemple, un impôt sur ma richesse pour la redistribuer vers les pauvres. Un tel raisonnement constitue toute la force de destruction de la théorie de Robert NOZICK vis-à-vis de la Théorie de la Justice de John RAWLS : le principe du « maximin » ne définit la justice économique et sociale qu’en termes de résultat des processus économiques & sociaux (le maximum de bien-être pour les plus démunis) mais est-ce à dire que tous les moyens (compatibles avec le principe de liberté) sont bons pour atteindre ce résultat ? Sans doute peut-on rappeler à cet égard le célèbre texte de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis (Juillet 1776) : « tous les hommes sont créés égaux ; (…) leur Créateur les a dotés de certains droits inaliénables, parmi lesquels la vie, la liberté et la recherche du bonheur ». Ma recherche du bonheur est ainsi un droit inaliénable et il serait injuste que l’on me mette des entraves à cette recherche bâtie sur l’effectivité de ma liberté, au nom d’une Justice qui ne me « parlerait » pas.
 
Toute la difficulté est cependant normative. En effet, la question essentielle est de savoir où se situe la limite de ma « liberté maximale » de recherche de bonheur. En effet, s’il est clair que le devoir est de soumettre sa Raison à la Loi, tout le problème est ensuite, premièrement, de définir rationnellement cette Loi et ensuite d’en définir toutes les conséquences. Or, la « Loi » peut être de deux ordres : il faut différencier la Loi morale, que seul l’individu peut arriver à percevoir en son for intérieur en amont afin d’agir justement (vertueusement) en aval, de la Loi de l’Etat adoptée par le Souverain – que celui-ci soit le Roi ou la Volonté Générale -. Or, si la Loi de l’Etat est indéniablement inspirée par une certaine conception de la loi Morale, elle ne l’est jamais totalement, que cela soit dans les textes (Constitution de l’Etat) ou dans les faits (Vertus, Civisme…). Ainsi, pendant très longtemps, certains seront restés « plus égaux que d’autres » dans des pays pourtant considérés comme démocratiques au vu de leurs Constitutions, ce qui démontrait combien la « liberté » pouvait ainsi parfois être purement fictive lorsque la Justice ne l’accompagnait pas – i.e. lorsque cette liberté n’était pas civique. Prenons l’exemple des Noirs aux Etats-Unis : si l’abolition de l’esclavage et donc la « libération » des Noirs date du 13e amendement de 1865, cette reconnaissance de leur liberté n’a pourtant commencé à s’accompagner d’une recherche d’une certaine égalité et donc d’une certaine Justice qu’à partir des années 1960s, grâce au Mouvement des droits civiques, soit un siècle plus tard… Ceci montre bien que « la liberté sans la Justice est une véritable contradiction » puisque la Justice est en effet la seule qui puisse rendre effective l’égalité des libertés, l’égalité des chances au bonheur. C’est ce qu’exprime à merveille l’article 66 de la Constitution française de 1958 lorsqu’elle dispose que « l’autorité judiciaire [est] gardienne de la liberté individuelle ». Néanmoins, donc, ceci montre que lorsque les Lois de l’Etat ne s’accordent pas avec la Loi morale à laquelle nous croyons (sentiment d’injustice), nous avons un « droit de révolte » pour faire reconnaître notre droit à la liberté. La Justice est donc bien le moyen principal pour faire reconnaître sa Liberté, et c’est ce que démontrent les Révolutionnaires français de 1789, lorsqu’ils invoquèrent une certaine idée de la Justice pour abattre un régime qui ne garantissait pas leur pleine liberté.
 
Néanmoins la conséquence inévitable d’une telle vision de la Justice est le caractère relativement flou de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. Selon les personnes, le temps et le lieu, on obtiendra pas la même perception du « Juste », et c’est ce dissensus moral qui expliquerait même ainsi les divergences politiques. Si la « Justice » est une fonction régalienne de l’Etat (ce que reconnaît même un Adam Smith), elle ne signifie ainsi précisément pas la même chose selon l’Etat en question. Tout dépend en fin de compte du « contrat » initial : quelle ressemblance par exemple entre la Justice royale symbolisée par St Louis sous son Chêne et la Justice républicaine telle qu’elle existe depuis un siècle en France ? De même, lorsqu’un régime politique change, la Justice s’en trouve profondément modifiée. Prenons l’exemple des débuts de la Justice administrative française, dans les années 1870 , une fois renversé « l’Ordre moral » de Mac Mahon. « Age d’or du contentieux administratif », la période 1872-1939 verra le Conseil d’Etat poser les bases du droit administratif & se poser résolument en protecteur des libertés publiques et des droits des administrés en leur reconnaissant des droits de recours sans cesse étendus et en instituant une responsabilité de l’Etat sans cesse étendue. La Justice accompagnait donc la République dans la quête d’une effectivité des libertés publiques qu’elle reconnaissait, et en ce sens on pouvait en effet dire que la Liberté sans la Justice eut été une véritable contradiction. Mais dans le même temps, il convient de souligner ô combien la Justice est relative à l’Etat qui la définit, et inversement ô combien l’Etat est relatif à l’idée qu’il se fait de la Justice. Prenons l’exemple des différences pratiques qu’impliquent les divergences de philosophie politique entre Platon & Aristote. Si le second, auquel on doit une distinction entre Justice distributive et Justice corrective ou encore la théorie du « juste milieu », semble défendre une démocratie modérée (politéia), les avis sur le premier sont particulièrement controversés, certains penseurs, même, n’hésitant pas à taxer ses idées politiques de « totalitaires »… Quoi qu’il en soit, ceci permet de comprendre pourquoi le mariage de la Morale et de la Politique n’a jamais fait consensus et pourquoi on se recentre aujourd’hui sur une conception beaucoup plus technique de la Justice. De ce point de vue, est juste ce qui  permet, via un contrat défini, l’harmonie et la conciliation volontaire des libertés, définition pragmatique qui a au moins le mérite d’écarter les faux débats (cf. John Rawls). Dès lors, les critiques les plus acerbes d’une théorie de la Justice concerne invariablement son applicabilité pratique : c’est par exemple l’échec des tentatives de concrétisation de la « cité idéale » par Platon lui-même qui décrédibilisèrent le plus sa théorie, ce que note Aristote lorsqu’il rappelle l’attachement irréductible des hommes à la propriété privée.
 
Transition

L’Histoire nous apprend ainsi un certain relativisme : d’une part, si la Justice semble indéniablement nécessaire à la Liberté, rien n’oblige les Lois de l’Etat à tirer toutes les conséquences de la Loi morale, et d’autre part, si cette dernière se fonde certes sur la liberté de l’homme, il est très difficile d’en percevoir toute l’étendue des implications. Ainsi, devant nous replier sur une vision très « technique » de la Justice, nous en arrivons à soumettre la légitimité de la Justice au  « consentement des gouvernés ». Mais, précisément, qu’est ce qui fonde ce libre consentement ? Ou, en d’autres termes, qu’est-ce qui fait que la « Liberté sans la Justice » puisse être perçue comme une véritable contradiction ? Un tel pouvoir de la Justice est-il fondé ?

II. La responsabilité de la justice est cependant de demeurer au service de l'épanouissement de la liberté


 
La Justice, en vérité, s’apprend dès le plus jeune âge. Plus, la philosophie de l’éducation nous révèle même que la Justice est le meilleur moyen d’appréhender notre liberté… Néanmoins, il semble qu’il faille faire des cas séparés des deux types de Justice. En effet, en ce qui concerne la Loi morale, il apparaît que l’enfant n’apprend jamais mieux que par lui-même, grâce à ses propres expériences, comme le souligne Jean-Jacques Rousseau dans L’Emile. C’est ainsi par une éducation négative tirant ses sources de l’apprentissage pragmatique par la nature plutôt que de l’apprentissage dogmatique par les livres, que l’homme apprendra à être libre, en apprenant à apprendre. L’homme, corrompu par la société, ne peut prétendre en effet à être parfait et se doit de réapprendre la liberté, de tendre vers un idéal d’ouverture et de vertu. Ce versant de l’éducation, pourtant primordial, semble néanmoins particulièrement occulté de nos jours, sauf dans le discours de quelques politiques rappelant les vertus de l’éducation parentale avec l’idée que l’Education nationale ne peut pas tout apprendre… Tout au mieux peut-elle apprendre, avec les autres institutions de l’Etat, le second type de Justice, celle qu’impliquent les Lois de l’Etat, via les sanctions qu’encourent les élèves en désobéissant ou encore, de façon moins « pénale », via des cours d’éducation civique – débat dont l’actualité est certaine de nos jours -. Mais toute cette vertu civique de la reconnaissance de la légitimité d’une autorité, n’aurait aucun sens sans les vertus fondamentales tirées de la Loi morale par l’expérience individuelles des personnes : la tempérance, la tolérance, l’ouverture à l’altérité, l’humilité, etc. C’est l’exemple des deux extrêmes que constitueraient d’une part le « rigorisme jésuite » & d’autre part l’éducation façon « soixante-huitarde », entre lesquels un « juste milieu » devrait être trouvé pour garantir un juste équilibre entre le respect de la Loi et mon désir de Liberté. Seule une éducation équilibrée de ce genre permet, en effet, de se garantir contre des velléités d’emprisonnement de ma Liberté.
 
Ceci permet de comprendre pourquoi cette inéluctabilité d’un contrôle des libertés par la « Justice » a pu mener à tant… d’injustices ! En effet, un tel lien a pu et su être utilisé par certaines personnes à leurs fins personnelles, que ce soit dans des logiques de prises de pouvoir (dictatures idéologiques, totalitaires) ou dans des logiques de défense (lois instituant l’affirmative action aux Etats-Unis). Mais, d’aucuns de reconnaître les effets pervers d’une telle instrumentalisation de la Justice, étant donné le caractère finalement assez indéterminé de cette dernière et les risques de dogmatisme qui en découlent lorsqu’on la sépare un peu trop artificiellement de la Liberté. En effet, la seule raison d’être de la Justice, sa responsabilité, est de demeurer au service de l’épanouissement de la Liberté et non de la brider au nom d’illusoires mirages. Se faisant, est introduite la notion fondamentale de « Responsabilité », pouvant être définie ici comme l’obligation, sous peine de sanctions, qu’un individu se fait à lui-même de ne pas faire de torts à autrui, à sa liberté. De ce point de vue, la Liberté comme la Justice doivent, par définition, être « responsables ». Or, on est parfois loin de vérifier un tel état des choses : preuve en est la « judiciarisation » de la société américaine, les Américains préférant de façon systématique rejeter la responsabilité sur autrui afin d’utiliser cette dernière à leurs fins via des procès incessants et des espoirs de réparations, mais, se faisant, ils aliènent leur Liberté au profit d’une Justice omnipotente, ce qui est bien entendu très vicieux. Certes, une telle évolution pourrait s’expliquer par un certain puritanisme nourri de Fatalisme déterministe, d’individualisme et de peur de l’altérité, mais il n’en demeure pas moins que la Justice n’est plus ici au service de l’épanouissement de la Liberté mais au « service » de son étouffement. En rendant la Justice toute puissante, on décourage la liberté & l’esprit d’initiative et on détourne ainsi l’ambition originelle de la Justice. Le débat autour de la réforme constitutionnelle de Mme Guigou cherchant à renforcer l’indépendance de la Justice est tout aussi instructif : on renforce les conditions favorisant l’impartialité du jugement, mais devant les craintes d’un « gouvernement des juges » on institue une instance de jugement des Juges – un Conseil supérieur de la Magistrature réformé -, bref : une justice contrôlant la liberté de la Justice. C’est finalement assez révélateur : toute liberté incontrôlée, indépendante, est donc suspecte car synonyme de pouvoir illégitime.

Est-ce pour autant une condamnation de l’indépendance de la Justice ? Bien entendu que non, mais il s’agit de mettre en relief l’enjeu de la « responsabilisation », et par là du « contrat social ». La Justice, si indépendante, doit être responsable, de même que les citoyens, si dotés d’une liberté maximale - régime démocratique - , doivent être responsables –afin d’écarter les écueils du populisme. C’est tout le défi de La République, dont l’ambition fondamentale est de venir au secours de la Justice via son triptyque « Liberté, Egalité, Fraternité ». Ce triptyque fondamental pourrait en effet se traduire en « Liberté, Justice et Responsabilité », ce qui mettrait assez bien en lumière tout le sens de l’objectif de la Fraternité : la liberté et l’égalité, en d’autres termes la liberté et la justice, ne font pas tout, encore faut-il en outre un certain esprit de citoyenneté, de civisme, bref de responsabilité. L’homme est libre mais responsable : il ne peut ainsi tout espérer de la Justice de même façon que Dieu n’est pas la solution miracle à tous nos maux ; du fait du « contrat » qui le lie, il se soumet librement à la Volonté Générale, à la Loi, dans un esprit de citoyenneté . La Justice est ainsi un moyen et non une fin ; la fin, c’est la Liberté, le moyen étant le contrat social. Au vu de ces remarques, la France n’est pas et n’a donc pas vocation à être une « Démocratie libérale » - dont la définition se limiterait au couple « Liberté et Egalité » - mais une République auquel il faudrait ajouter la fille de ce couple vertueux : la Fraternité. C’est même tout le défi de l’Union Européenne aujourd’hui : pour être acceptée par la société française, l’Union Européenne ne devra pas seulement être une « Europe des Juges et des Marchands » mais aussi une Europe « Politique », une Europe acclimatée aux valeurs de la République. 

Conclusion

Si la Justice est, d’une certaine façon, une entrave à la Liberté, elle n’en demeure donc pas moins nécessaire. Il est même possible de dire que la Liberté sans la Justice est bien une véritable contradiction en ce sens que la Liberté civique est par nature limitée par la Justice, par le contrat social qui fonde cette Justice même. Il convient cependant de rappeler qu’en aucun cas la Justice n’a pouvoir de brider la Liberté, et que, bien au contraire, selon un esprit empreint de tempérance, elle se doit de demeurer impérativement au service de son unique épanouissement : l’objectif du contrat social n’est en effet pas la Justice, qui n’est qu’un moyen, mais la Liberté civique maximale.

Néanmoins, se faisant, s’ouvre un débat aux enjeux considérables, impliquant non seulement une certaine vision du monde (la République vs. la Démocratie libérale) mais aussi des conséquences normatives de première ampleur, notamment en matière éducative ou même de politique européenne. En effet, devant un vide croissant de Fraternité, i.e. de Civisme, d’esprit de citoyenneté, impliqué par un contexte de libéralisation non réfléchie qui modifierait en profondeur le contrat social initial, un recours apparaîtrait peut-être : une responsabilisation des citoyens.