Une vie bien remplie n’est pas équivalant à une vie bien remplie. De même qu’une vie vécue n’est pas analogue à une vie bien vécue ? En effet une vie peut-être emplie de difficultés, de malheurs, de souffrances, est-elle pour autant « bien remplie » ? Et cela signifie t-il que la vie est entièrement remplie ou qu’elle est remplie que de bonnes choses ?
La répétition de l’adjectif « bien » dans le sujet nous montres que pour l’homme il ne suffit pas de vivre encore faut-il bien vivre. Pour toutes les autre espèces, la vie n’est pas un problème du fais qu’elle soit basée sur l’instinct. La nature a déjà programmé le comportement des autres espèces vivantes. Pour l’homme le sens de sa vie est indéterminé. L’homme à a se choisir, il a la responsabilité de se qu’il fera de sa vie. Le sujet nous invites à réfléchir à ce que l’homme doit faire de sa vie. Qu’est-ce que bien vivre pour un être humain ?
Est-ce vivre une vie confortable, loin de la souffrance ?
Une vie peut-elle n’être pas vécue ? Autrement dit qu’est-ce que vivre ? Est-ce exister sans penser, sans agir ? Dès lors, quelles circonstances permettent de considérer que l’on vit bien, que l’on a bien vécu ? Les conditions matérielles (richesse ou pauvreté, santé ou maladie, bonheur ou malheur) suffissent-elles à emplir une vie, à faire qu’elle soit vécue intensément ? D’autres conditions sont-elles nécessaires pour parvenir à ce résultat ? Lesquelles ?
Ces considérations peuvent-elles être généralisées à tous les êtres humains ou changent-elles d’un individu à l’autre ?
Dans un premier temps nous verrons que chaque individu est unique et qu’il n’existe pas de réponse universelle puis dans une seconde partie nous verrons que l’homme ne sait pas bien user de son temps à travers l’œuvre de Sénèque « De la brièveté de la vie » et de Pascal les « Pensées ».
Une vie bien vécue ne peut pas être identique pour tous. Chaque vie est singulière de sorte que chacun ne peut trouver hors de lui un même modèle.
Une vie bien vécue serait une vie conforme à un ensemble de normes et de règles dont l’exécution amènerait sûrement la réalisation d’un but : le bonheur, le succès en affaire, ou auprès des femmes. Par exemple pour Dom Juan une vie bien vécue serait conforme aux règles d’un manuel de séduction. Or il ne semble pas qu’il existe de telle règle pour mener une vie bien vécue ? Les règles de vie sont des règles de la vie en groupe, elles ne sont pas des règles de vie.
Comment peut-on estimer avoir une vie bien vécue si nulle vie humaine n’est semblable à une autre ? Les composantes de la vie vont donc varier entre les personnes.
Toute vie est unique et singulière. Il n’y a pas deux vies semblables.
Ce n’est pas le fait que la vie soit bien remplie qui lui donne la caractéristique d’avoir été une vie bien remplie.
Une vie n’est réussie que si, à son terme, un but aura été accompli. Mais quel sera-t-il ? Si toute vie est singulière il ne saurait exister deux mêmes projets de vie. En effet les hommes ne se contentent pas d’être ou de vivre. Parce qu’ils jouissent de la liberté, ils peuvent faire de leur vie ce qui leur plaît, ils sont ce qu’ils font d’eux et ils font d’eux ce qu’ils veulent faire d’eux. Pour certains avoir vécue dans l’amour d’une famille et d’une compagne représente une vie qui fut pleinement remplie et bien vécue. Ou pour d’autres avoir passé sa vie à se dévouer à sa passion (exemple le jardinage) représente une vie réussie et bien remplie.
Cependant une vie bien remplie ne constitue pas une vie bien vécue pour certains philosophes. Selon Sénèque de nombreux hommes courent après des plaisirs illusoires et éphémères comme la gloire ou la beauté en espérant ainsi vivre pleinement leur vie. Sénèque se plaint de ceux qui sont « accaparés par la richesse » et qui sont esclaves de leur vie professionnelle. L’homme espère à travers des occupations exploiter au maximum sa vie. Sénèque prend l’exemple de Cicéron et d’Auguste, Cicéron qui s’estime « à moitié libre » et Auguste qui « n’aspirait qu’au repos ». Finalement pour Sénèque une vie bien vécue correspond à une vie ou l’on sait prendre du temps pour soi. L’idéal d’une vie bien vécue est celle du sage.
En effet celui-ci à conscience que le temps est sacré et précieux il ne l’échange donc pas contre autre chose. Le sage sait user de son temps. Le sage cherche au long de sa vie à tout expérimenter, à tout cultiver. Il sait s’interroger, se poser…
De plus selon Pascal « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ». En effet pour Pascal toutes les « agitations humaines se ramènent à un mouvement générale de fuite de soi-même. L’homme chercherait à éviter de se retrouver confronté avec à lui-même. C’est pourquoi les hommes vont trouver refuge dans des occupations. Donc pour Pascal ce n’est pas une vie bien remplie qui va faire le bonheur de l’homme. Surtout qu’il considère que à travers le divertissement l’homme cherche seulement à se détourner de soi. L’homme emplie sa vie de passions artificielles.
On ne peut trouver une seule et même réponse face à la question « une vie bien remplie est-elle une vie bien vécue ? ». En effet on peut prendre le parti que chaque individu à des caractéristiques qui lui sont propres ce qui supposerait que chacun possède les clés de sa vie. Il n’y aurait donc pas de modèle de vie à suivre pour avoir eu une vie bien vécue. Ou à l’inverse en se basant sur Sénèque ou Pascal découvrir que la voie qui mène vers une vie bien vécue est la sagesse.