Peut-on séparer la morale et la politique ?

Dissertation de Terminale L entièrement rédigée en trois parties :
I. La politique est morale en son essence,
II. Mais dans l’exercice politique, il semble souvent nécessaire d’opérer une mise à distance de la morale,
III. Pourquoi la politique et la morale évoluent souvent simultanément par interactivité.

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: samuelr (élève)

Récemment encore nous avons vu un ministre démissionner à cause d’un scandale qui l’impliquait dans une sombre affaire de travaux fictifs, et les journalistes de critiquer la morale d’une jurisprudence (donc une loi), faisant remarquer que cela était injuste car cet homme était responsable du redémarrage de la croissance. Le résultat est un âpre débat sur le bien fondé de sa démission, partisans comme opposants prenant la morale pour appui. Cet exemple nous montre bien l’ambiguïté qui existe dans les rapports entre morale et politique, ce qui nous amène de fait à nous demander si nous pouvons séparer ces deux notions. Il nous incombe donc ici de définir ici ces notions de morale et de politique. Le sens ordinaire de la morale (donc celui qui nous intéresse car concernant le plus grand nombre) est :  « ensemble de règles de conduite et de valeurs au sein d’une société ou d’un groupe ». Le sens de politique est le suivant : « art de gouverner la cité, de diriger l’Etat. ». Celles-ci vont souvent de paire, tout au moins pour l’opinion publique.
La question peut-on séparer morale et politique nous amène à nous demander pourquoi ces deux termes sont communément associés et comment un éventuel lien est-il noué. L’étude de l’histoire et des « expériences politiques » peut en fait nous suggérer ceci : si la politique est morale dans son essence, elle l’est rarement dans son exercice.
Nous verrons donc d’abord pourquoi nous pouvons dire que la politique est morale en son essence, puis comment il s’avère que dans l’exercice politique, il semble souvent nécessaire d’opérer une mise à distance de la morale et enfin pourquoi la politique et la morale évoluent souvent simultanément par interactivité.

I. La politique est morale en son essence

Pour Spinoza « La fin de l’Etat est la liberté ». La liberté est un des mots préférés des hommes pour qui elle est souvent un synonyme de « bonheur ». Pour les sociétés occidentales (et en théorie pour tous les pays membres de l’O.N.U.), qui ont codifié leurs plus hautes règles morales dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, afin d’assurer la dignité, la sécurité et le bonheur de chacun, « la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres ». Bien souvent il semble donc que le seul moyen d’atteindre cette liberté est de respecter un ensemble de règles, qui sont en fait tout simplement la morale. En effet, la morale est communément associée au bien. Tout comme le politique. L’im

Accédez à la suite de ce contenu
Obtenez un accès immédiat à tous nos contenus premium.