« Give me liberty or give me death » (Donnez moi la liberté ou donnez moi la mort), cette célèbre citation extraite du discours de Patrick Henry du 23 mars 1775 pendant la guerre d’indépendance américaine fut retenue essentiellement pour sa puissance qui désigne la mort comme étant l’unique issue possible si l’on n’est pas libre. Il faisait référence à Cato, philosophe du stoïcisme, qui définissait la mort comme « la garantie de la liberté personnelle ». Mais si la liberté n’était qu’une illusion ? Alors sa lutte aurait été vaine.
L’illusion prétend à montrer une image réelle, en réalité trompeuse. La liberté de même, n’étant pas concrète peut-être vue comme l’image d’un espoir humain vers une réalité meilleure. Sans pour autant exister.
La liberté, on en traite quotidiennement, mais il est difficile de prouver l’existence d’un élément abstrait, immatériel. L’existence reposant sur différents critères, comment faut-il définir l’existence de la liberté dans le monde d’aujourd’hui ?
Il faut s’informer des conditions nécessaires pour que la liberté existe, et étudier l’état du monde, afin de savoir si cette liberté est réelle ou non.
La liberté n’est, que si elle présente certaines particularités qui la définissent et lui donne son sens. Une condition c’est ce qui permet l’apparition, ici, de la liberté. Elle se caractérise premièrement par l’absence de contraintes.
Lorsque nous disons qu’un animal est libre, cela signifie qu’il n’est pas domestiqué, qu’il peut circuler à sa guise, sans subir les contraintes de son maître. De même, lorsque nous utilisons une expression telle que « libre comme l’air » nous soulignons une absence de limites. L’air n’est restreint par aucune loi, même physique et se propage à sa guise. En ce qui concerne l’être humain, quand nous revendiquons notre liberté, nous revendiquons le pouvoir d’agir comme bon nous semble sans subir de contraintes. Inversement, celui qui est contraint n’est pas libre, il doit se soumettre aux ordres d’un autre ou alors à des forces qui s’imposent à lui. Dès lors, il semble qu’on puisse définir la liberté comme absence de contraintes. Néanmoins, si nous définissons ainsi la liberté, il faut se rendre à l’évidence que nous ne sommes pas libres et que nous ne le serons jamais. En effet, les lois de la nature, par exemple, sont contraignantes et nous empêchent de faire ce que nous avons envie de faire. Ces contraintes devraient alors être absente non seulement à l’échelle physique de l’être vivant mais également sociale et morales. Pour que la liberté existe il faut être en droit de penser ce que l’on veut, de s’exprimer, de croire en ce que l’on veut. Ce sont toutes des libertés fondamentales. Cette absence de contraintes se distingue cependant de la licence, où l’on répond à notre instinct animal et à des pulsions. Il ne s’agit plus de liberté.
D’autre part, on peut considérer qu’être libre consiste à faire ce qu’on a envie de faire. La liberté se définit donc par le libre arbitre, le droit de choisir. La notion de libre arbitre désigne le pouvoir de choisir de façon absolue, d’être le propre auteur de nos actes. Quelqu’un de libre est censé pouvoir choisir à sa guise sans être influencé par quoi que se soit. Il faut néanmoins présenter un certain contrôle face à ses actions, ses pensées, ses choix, sa façon d’agir. Personne ne peut décider à notre place, même s’abstenir ou choisir de ne pas se décider est une décision. Néanmoins, le choix à son tour est conditionné par la possibilité du choix. Pour choisir entre deux solutions ou bien s’en abstenir, il faut que les trois conditions soient possibles. Contrairement au souhait qui peut porter sur des choses impossibles. Mais reste à savoir si le choix est toujours libre. Il peut être influencé par une préférence. Comme le rappelle Aristote dans son Ethique à Nicomaque, le choix porte toujours « sur les choses qui dépendent de nous ». De son côté Kant prétend qu’il faut apprendre à être l’auteur de notre propre pensée et non se laisser influencer pour être nous même, et ainsi être libre. En effet, l’une des circonstances les plus importantes qui met en application le libre arbitre est le choix de son gouvernement, et plus particulièrement de son chef. Il s’agit d’une idée de Rousseau dans son œuvre Lettres écrites de la montagne que lorsque l’on obéit à un maître on demeure libre, mais lorsque l’on sert un maître on perd notre liberté, ou plutôt elle nous est faussée. C’est pourquoi lorsque l’on est en droit de choisir celui qui nous dirige, on affirme notre liberté.
Néanmoins, pour que l’on puisse parler de la liberté comme une valeur fondamentale, il faut avant tout que celle-ci ne soit pas un privilège et soit offerte à tous. Inspiré par l'esprit de l'Evangile, la Déclaration des droits de l'homme et du Citoyen rappelle l'importance de la liberté individuelle. Ce droit essentiel, auquel tout être humain aspire, est affirmé dès l'article premier : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Est-il, en effet, privilège plus grand que celui d'être libre ? Jean Jacques Rousseau l'affirmait déjà dans son Emile : "Le premier de tous les biens, c'est la liberté". Si la liberté ne touche qu’une classe réservée de personnes, alors on peut dire que le reste du monde en est privé, et qu’ainsi la liberté se retrouve limitée. On élève alors une contradiction. De même que l’égalité, si elle ne concerne qu’un groupe privilégié alors l’égalité existe au sein de ce groupe peut-être, mais n’existe pas de manière générale. Le fait que les autres ne soient pas libres n’empêche pas notre liberté à soi-même, mais cependant cela la restreint. On conservera l’idée que la liberté au sens large n’existe qu’à la condition d’être disponible à tous.
La liberté se définie donc comme une absence de contraintes et la présence du libre arbitre. Il est cependant essentiel que la liberté ne soit pas un privilège que convoité mais plutôt un droit universel. Telles sont les conditions globales qui permettent d’affirmer que la liberté existe vraiment.
A l’égard du monde il faut donc dédier une partie de notre étude. Suite au cadre que nous avons dressé à la liberté, notre monde actuel vacille un peu aux frontières de la liberté. Tantôt il fait preuve de liberté, tantôt on y découvre une absence quasiment totale de la liberté.
Certes il existe des libertés fondamentales. Elles sont défendues et rentrent parfois dans les constituions gouvernementales ou bien se définissent en tant que lois. La liberté de la presse par exemple est garantie, tout le monde est en droit d’exprimer publiquement ses idées et opinions, voir mêmes les diffuser à travers les médias (articles de presse, documentaire vidéo, blog internet…). Un autre cas, celui de la religion. Il faut remarquer l’évolution à travers le temps de la laïcisation des différentes croyances. C’est cette liberté en expansion encore aujourd’hui qui a permis à certaines religions de se diffuser massivement au-delà des frontières. Le christianisme s’est ainsi répandu ‘a travers le monde entier et est aujourd’hui la religion qui regroupe le plus d’adeptes avec un tiers de la population mondiale. Néanmoins il ne faut pas pour autant s’acquitter de l’idée que l’absence de contraintes est en vigueur. Si beaucoup de pays disposent de ces libertés fondamentales, ils ne sont qu’une minorité. Dans de nombreux pays, la liberté est aliénée aux populations. Si en France par exemple on est en droit de sortir de chez nous pour nous rendre où bon nous semble, nous en avons la possibilité sans préalablement passer par les autorités et faire une demande une autorisation de circulation. Tel n'est pas le cas pour beaucoup de gens aujourd'hui, ou du moins ne l’était pas jusqu’à très récemment.
Le monde a connu des régimes totalitaires où chaque détail de la vie des populations était contrôlé et la place pour la liberté réduite au néant. Au Vietnam, pour répondre à la libre circulation évoqué plus tôt en France, Hô Chi Minh prônait la devise : « Il n'y a rien de plus précieux que l'indépendance et la liberté ». On retrouvait cette maxime en lettres rouges à l’affiche de tous les bâtiments publics. Cependant ce régime purement communiste, la propagande était largement utilisée, la presse contrôlée par l’État et censurée et pratiquement toutes les libertés abolies. Ainsi les Vietnamiens en était arrivés à penser que « La liberté est trop précieuse, c'est pourquoi on ne nous en donne qu'un tout petit peu...! » (Propos recueillis par André Dumont, journaliste québécois). Ailleurs, en ex-URSS, on trouvait jusqu’en 1989 un même régime totalitaire communiste avec un dictateur à sa tête. La population vivait sous la crainte d’être déportés dans les goulags, elle n’avait ni le droit de se révolter ni de s’exprimer ni de désobéir aux ordres du régime. Il existe cependant un pays où le contrôle des libertés est encore aujourd’hui très important. Il s’agit de la Chine, aujourd’hui encore communiste, malgré sont autodéfinition comme République Populaire de la Chine. C’est un pays qui présente une puissante pourtant importante de nos jours notamment dans la zone Asie, mais il y règne encore une emprise de la population. La presse est sous étroite surveillance de l’État, tous les médias de même et beaucoup de sites d’informations ou de presse mondiale libérale sur internet sont bannis d’accès sur le territoire. On estime à plusieurs milliers le nombre de jeunes étudiants détenus prisonniers en Chine suite à des manifestations où à des diffamations contre l’État, ils sont retenus pour des peines de trois ou quatre ans en moyenne, mais elles peuvent s’élever rapidement au terme d’une dizaine d’années. Pouvoir se déplacer sans avoir à demander une autorisation, sans avoir à être pourvu d'un laisser passer, sans être surveillé ou suivi, nous semble naturel, tout comme donner son avis sur un évènement ou un personnage. C'est pourtant un privilège.
Du point de vue de l’étude géopolitique on peut remarquer que les pays qui semblent s’en sortir le mieux et garantir le plus de liberté à sa population se regroupent sous le même modèle de la démocratie. On résume souvent celle-ci par la formule d'Abraham Lincoln : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », qui a été introduite dans la constitution de 1958 de la Cinquième République Française. Ces pays, sous le modèle de la démocratie et/ou de la république, font partis des pays qui à un moment donné dans leur Histoire se sont battus en faveur de valeurs qu’ils placés comme primordiales. Ainsi la France fut l’un des premiers pays à déclarer la révolution du peuple contre le régime monarchique alors en place. La révolution Française mènera à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, votée par l’Assemblée constituante à la date du 26 aout 1789. Cette déclaration inspirera à son tour, en 1948 la Déclaration universelle des droits de l’homme par l’ONU. D’autre part de nombreux pays tels que les États-Unis, le Canada, et nombreuses autres colonies réclamèrent leur indépendance afin d’être libre et non plus sous la direction d’un pays colonisateur. Certaines communautés réclament encore aujourd’hui leur indépendance, on notera par exemple le Tibet, Taiwan, ou le Kosovo. Le domaine d’extension des libres s’opère à d’autres niveaux également, en 1944 les femmes obtiennent en France le droit de vote –déjà accordé aux femmes en Angleterre-, en 1848 on fait passer une loi qui tente à abolir l’esclavage rendant ainsi la liberté à plusieurs milliers d’esclaves. Cela n’empêche pas l’esclavage de toujours exister dans certains pays, ni les femmes d’être dénudées de leurs libertés. En Amérique du Sud de très jeunes enfants sont utilisés pour travailler dans les mines, dans des conditions de vies déplorables. En Asie de jeunes filles sont enlevées à leurs familles et mises sur les trottoirs pour enrichir des maquereaux. Au Moyen-Orient des femmes sont lapidées pour s’être exprimées ou avoir ôter leur burka.
Malgré la présence de lois et déclarations qui visent à garantir les libertés fondamentales telles que la liberté de s’exprimer, la liberté de croire où la liberté de circuler, les cas où le libre-arbitre et l’égalité face à la liberté font défaut sont encore trop nombreux. On pourrait croire que la liberté après tout n’existerait pas puisqu’elle demeure très limitée non seulement du point de vu contraintes mais également du point de vue des privilégiés qu’elle touche.
Pour que la liberté soit une valeur aussi importante, elle ne peut cependant pas n’être qu’une illusion. Dépassant le cadre qui la définie, la liberté possède certaines raisons qui lui donne sa force et nous permet malgré tout d’affirmer son existence.
Tout d’abord, la liberté est une valeur que l’on a prise comme acquise. On l’a fait exister, on lui a donné un sens, on a cherché à la définir, on l’a souhaité et convoitée. En réalité, si la liberté est telle, c’est pour la simple raison que l’on y croit. La liberté est devenue une notion essentielle. On y voit en elle une forme d’espérance, une promesse d’un jour meilleur, une solution de l’autre côté du mur. Du côté de l’esclave soumis à son maître, la liberté se dresse comme l’image de la fin d’un calvaire. Elle est le rêve d’une vie non placée sous la servitude jour et nuit d’un maître qui le méprise. Pour quelqu’un de prisonnier, la liberté c’est le retour à une vie sans chaînes ni barreaux. La liberté, on y croit parce qu’elle apporte une réponse à celui qui est oppressé, enfermé. On l’aime car y croire nous protège. « L'homme crée seulement quand il aime, quand il baigne dans l'illusion de l'amour, c'est à dire, quand il croit de façon inconditionnelle à quelque chose de juste et de parfait. [...] Il en est ainsi de toutes les grandes choses qui ne réussissent jamais sans quelques illusions. [...] Pour parvenir à maturation, chaque peuple, chaque homme même, a besoin d'un tel voile d'illusion, d'une telle enveloppe protectrice », tel est le discours de Nietzsche, dans son œuvre Seconde considération intempestive. La religion et Dieu apportent une réponse aux questions que se pose un homme tout au long de sa vie, elle offre une solution à tout. Elle propose par exemple une vie postérieure à la mort. De la manière que Dieu existe parce qu’on y croit, la liberté existe car on y croit. D’après Spinoza : « Si les hommes n'avaient pas cet espoir et cette crainte, s'ils croyaient au contraire que les esprits périssent avec le corps, et qu'il ne reste aux malheureux épuisés par le fardeau de la moralité aucune survie, ils reviendraient à leurs natures. Ils, voudraient tout gouverner selon leurs penchants et obéir à la fortune plutôt qu'à eux-mêmes ». On a besoin de croire et espérer pour se protéger de la réalité.
Deuxièmement, la liberté apparaît comme une doctrine forte. Comme nous l’avons montré avec la lutte pour l’esclavage, l’indépendance ou les droits de l’homme, la liberté même si on peut douter de son existence demeure une thématique que l’on cherche à défendre. On se bat au nom de la liberté. Lorsque la Corée du Sud avec l’aide du Japon mène une contre attaque contre la Corée du Nord dans les années 60 elle prend les armes dans le but de reconquérir ses terres et libérer son peuple envahi par l’ennemi. De même, lorsque Jeanne d’Arc demande à rencontrer le Roi de France Charles VII pour lui demander le commandement d’une troupe afin de se battre contre l’envahisseur, elle se battait pour la liberté de la France et délivrera par l’occasion la ville d’Orléans (8 mai 1429) avant de n’être brûlée vivante à Rouen l’année suivante. Le simple fait de se battre pour cette valeur, de la défendre la conditionne à exister. On en revient à l’accroche de notre débat, si la liberté était réellement une illusion, alors c’est presque toute l’Histoire du monde depuis ses premiers temps qui doit être remise en cause et semble absurde. Lors d’un procès, on prône l’idée de justice en défendant tour à tour l’innocence où la culpabilité. Ce procès existe à la condition que chacune des trois idées existent elles aussi.
Cependant, on peut présenter des preuves qui nient la possibilité d’une liberté quelconque. Le monde est régi par des lois, morales, sociales ou scientifiques. Chaque phénomène, chaque évènement est le résultat d’une mise en relation d’effet cause conséquence. Si certaines lois peuvent être remises en question il en existe quelques unes de fondamentales et intransgressibles. Ainsi, la loi de gravité de Newton peut-être utilisée pour contre argumenter l’existence de la liberté. La pomme qui tombe de l’arbre n’est pas libre de tomber là où elle le veut, certes elle ne tombera pas toujours au même endroit. Mais cette variabilité s’explique par les des facteurs internes et externes à ce phénomène. La chute de la pomme suit les lois de la gravité qui l’attire vers le sol, mais également la force du vent qui déviera sa chute plus ou moins, la poussée d’Archimède qui influera de même sa trajectoire, ainsi que son poids et l’hétérogénéité de sa surface. Cela nous permet de s’intéresser en partie au déterminisme, qui s’oppose au principe même de la liberté en décernant à chaque phénomène une raison particulière. Rien n’est laissé au hasard, la liberté n’a pas de place. Paul Henri Thiry d'Holbach, dans son œuvre Système de la nature explique le déterminisme par l’exemple d’un nuage de poussière qui s’élève suite à un vent « impétueux », « il n'y a pas une seule molécule de poussière ou d'eau qui soit placée au hasard, qui n'ait sa cause suffisante pour occuper le lieu où elle se trouve, et qui n'agisse rigoureusement de la manière dont elle doit agir. Un géomètre qui connaîtrait exactement les différentes forces qui agissent dans les deux cas, et les propriétés des molécules qui sont mues, démontrerait que, d'après les causes données, chaque molécule agit précisément comme elle doit agir, et ne peut agir autrement qu'elle ne fait ». Cependant une liberté reste toujours réelle, celle de penser. Lorsque l’on pense, personne ne peut nous en empêcher. Lorsque l’on décide d’entreprendre telle ou telle chose –dans la mesure du possible s’il existe des restrictions- on est l’auteur propre de nos actions, et ainsi par choix.
On doit en venir à la conclusion que si la liberté existe, elle est limitée. Certes cela présente un paradoxe. Mais il n’y a qu’ainsi que l’on peut définir la liberté dans le monde d’aujourd’hui.
La liberté est prise comme acquise, mais chaque être humain y avance sa propre définition. C’est pourquoi il est nécessaire d’en fixer une, qui conditionne et caractérise son existence dans le monde d’aujourd’hui.
Si la liberté se définie par l’absence de contraintes, le droit de choisir et avant tout une notion offerte à tous, alors le monde n’est pas libre. Beaucoup d’obstacles ne font de cette liberté qu’une illusion. Cependant, la liberté doit être considérée pour ce qu’elle apporte aux gens, ainsi que sa valeur prônée que l’on ne cesse de défendre.
La liberté n’existe donc qu’en partie, elle demeure limitée. Cela à moins que l’on n’étudie un cas très particulier. Nous sommes tous absolument libres de penser ce que l’on veut. En revanche, sur un autre cas, notre liberté existe certes mais de manière restreinte.
Ce paradoxe néanmoins peut engendrer d’autres problématiques, si la liberté était absolue, le monde serait-il pour autant mieux ? Ces limites ne sont elles pas la raison pour laquelle la liberté de tous peut exister ?