D'un coté, la recherche du bonheur peut apparaître comme ce qui anime et oriente notre existence. Le bonheur serait ainsi ce bien complet que vise tout homme. Chaque homme tente d'atteindre ce bonheur en se basant sur ses désirs ainsi que ses préférences cela relève donc d'une affaire personnelle propre à chacun. On peut alors en effet penser que le bonheur serait une affaire privée mais pouvons nous prétendre qu'un l'homme seul peut atteindre cet état de bonheur ? En effet, les désirs et préférences de chacun ne coïncident souvent pas avec les désirs et préférences d’autrui, cela amène souvent à des conflits comme par exemple les différentes guerres du XX e siècle. De plus, le bonheur ne serait pas totalement privée puisque un individu ne devrait pas se soucier du bonheur des autres ? Il est vrai que nous vivons en société, il est donc pas possible d'ignorer les attentes des autres individus qui vont donc influer nos modes de vie, nos façons de voir les choses, de se comporter... Est il alors possible de mêler vie privée ou encore vie en société avec le bonheur ?
Nous verrons tout d'abord que dans la mesure ou le bonheur dépend des satisfactions et des désirs propre à chacun ainsi que du vécu de chaque personne il relève alors d'une affaire privé. Cependant, la vie social, en communauté, en famille ne peut être négliger, que je le veuille ou non la société à une influence sur les conditions de mon propre bonheur, elle peut contribuer à mon bonheur ou au contraire y nuire. Et enfin, nous verrons que c'est en conciliant vie en société et bonheur privée qu'il est plus facile d'atteindre le bonheur.
Le bonheur en effet, pourrait se définir comme un équilibre entre ce que l'on a et ce que l'on désire. Posséder d'avantage c'est sans doute un moyen d'être heureux, désirer moins en est un autre. Etre heureux c'est être content ; mais être content n'est ce pas se contenter ? Le bonheur se trouve donc dans ce contentement qui ne dépend que de nous. En effet, le bonheur est une affaire privée, chaque homme est guidé dans ses actions par cette constante recherche du bonheur. L'homme cherche donc naturellement et constamment à être heureux sans pour autant se soucier des autres. Le bonheur serait alors quelque chose de personnelle dans la mesure ou il varie en fonctions de nos désirs, qui seront forcément différents les uns des autres. On pourrait alors qualifier notre bonheur comme égoïste puisque chaque homme cherche sa satisfaction personnelle sans se soucier d'autrui, chacun à ses propres centres d’intérêts afin d'atteindre son propre bonheur.
Cependant, afin de satisfaire ses désirs il faut avant tout en avoir conscience et seul l'homme en question possède cette capacité à savoir ce qu'il désir ou pas. La conscience pourrait alors permettre à l'homme de se connaître mais aussi de savoir ce qui pourrait rendre son existence heureuse ou pas. Cependant, l'atteinte de ce bonheur n'est pas toujours assuré ; la recherche du bonheur est donc bel est bien une véritable « affaire ». Rechercher et obtenir le bonheur n'a donc rien de sur, il repose principalement sur la chance et donc le hasard. Il faut donc mettre toutes nos chances de notre coté afin d'atteindre ce bonheur et cela ne dépend donc que de nous.Le bonheur est donc une réalisation intérieur qui ne doit surtout pas dépendre des choses extérieurs, comme l'argent, les possessions... car ces choses ne dépendent pas de nous et nous n'avons aucune maitrise sur eux.
Toutefois, il est nécessaire afin d'atteindre le bonheur de supprimer toutes troubles de la pensée. Tous les hommes ont tendance à penser à certaines choses qui seraient néfastes pour atteindre le bonheur, car en effet, nous ne pouvons atteindre le bonheur si nous souffrons. Les troubles les plus récurrentes chez l'homme comme le dit Épicure dans la lettre à menacée, sont la mort ainsi que l'angoisse des dieux. Et comme Épicure le dit, " le dieu n'est pas à craindre ; la mort ne donne pas de souci ; et tandis que le bien est facile à obtenir, le mal est facile à supporter », par la, il faut comprendre que nous ne dépendons pas des dieux, et qu'ils ne dépendent pas de nous, il est donc inutile de se priver toute sa vie afin de ne pas décevoir dieu. De plus, la pensée de la mort fait office d'importante troubles, l'homme à tendance à croire qu'il est cerner la mort. Ainsi en supprimant ces différentes troubles, Épicure nous explique qu'il est alors plus facile d'atteindre le bonheur mais toujours de façon privée, en se détachant de ces troubles extérieurs. C'est en sens qu'Epicure dit dans la lettre à Ménécée « c'est pour cela que nous faisons tout : afin de ne pas souffrir et de ne pas etre troublés. (…) Et c'est pourquoi nous disons que le plaisir est le prnicipe et la fin de la vie bienheureuse ».
Nous pouvons donc nous suffire à nous même, le sage qui aura réussi à supprimer toutes ces troubles et qui se contentera que des choses qui dépendent de lui, " vivra comme un dieu parmi les hommes " Lettre à Menacée , Épicure.
En ce sens, le bonheur est donc une affaire privée, cependant, il n'est pas possible de négliger la société de ce fait il serait plus raisonnable d'envisager un bonheur commun.
On en vient à se dire que de nos jour, envisager un bonheur personnelle sans se soucier d'autrui semble impossible. En effet, notre bonheur dépend de la société, dépend de l'époque à laquelle on a vécu, du pays dans lequel on a vécu, des conditions dans lesquelles on a vécu... tout est tournés vers la société. De plus, il est impossible d'ignorer la présence de l'homme et de ses actions, nous ne pouvons donc pas nous contenter d'un bonheur « égoïste ». Nous sommes alors en quelques sortes condamnés à être influencer par la société qui influe directement sur nous, notre bonheur ne peut donc être personnelle puisque la société intervient forcément dans cette recherche du bonheur et ne peut donc être négligée.
Cependant, les désirs et préférences de chacun sont différents, alors si chacun agit de façon à satisfaire ses propres désirs, la vie en société deviendrait alors un vrai cauchemars. On pourrait alors penser que le bonheur se trouverait dans notre raison, il résiderait donc dans l'accomplissement de nos devoirs envers la société. Il est vrai qu'en y réfléchissant, un homme égoïste, qui ne se contenterait que de ses propres désirs ne peut être heureux, car il laisserait de coté la raison, il serait donc forcément insatisfait puisque sa raison serait elle aussi insatisfaite. On peut alors en déduire que l'homme heureux est celui qui serait alors en parfaite harmonie avec sa raison.
Ainsi, la vie étant faite de devoir pour tous, on pourrait alors résumer la vie en société à un bonheur pour tous. Cependant afin que chacun puisse être satisfait et ainsi trouver son propre bonheur, il est nécessaire qu'il existe une certaine égalité entre chacun, en ce sens, il est alors nécessaire d'instaurer des lois et des devoirs afin que l'homme utilise sa raison et accède alors plus facilement au bonheur. Le bonheur se situerait alors dans une vie en société mais bien sur avec la présence de lois et de devoirs, notre société pourrait donc avoir un rôle dans notre quête du bonheur.
On peut alors conclure que le bonheur passe par la vie en société, il est plus facilement possible de l'atteindre en passant par la satisfaction de sa raison à travers les lois par exemple. Cependant, la vertu n'est qu'une affaire personnelle car c'est l'accomplissement de son devoir. On peut alors penser que le bonheur véritable se trouverait dans l’équilibre entre la satisfaction de ses désirs ainsi que l'accomplissement de ses devoirs.
Cependant, pour qu'un homme sois vertueux, il est nécessaire qu'il fasse les choses de son propre chef, mais si celui-ci les faits par obligation alors il n'y a plus aucune vertu dans son action. En effet, si on réalise son devoir par intérêt ou par obligation, alors ce n'est plus un devoir, on ne réalise plus notre propre volonté, ce qui enlève donc toute moralité à l'acte moral. On peut alors dire qu'afin d'atteindre ce bonheur commun, l'homme doit réussir a accéder à la vertu, il doit réussir à réaliser les devoirs de sa propre volonté. L'individu peut donc continuer à rechercher sa satisfaction personnelle du moment qu'il le fait avec vertu, en agissant bien. Et, de ce fait l'individu aura un rôle dans ce qui est de la recherche d'un bonheur commun pour tous.
Cependant, l'Etat joue lui aussi un rôle important dans cette quête au bonheur commun ; il doit réussir à éduquer l'homme et ainsi l'aider à acquérir cette satisfaction morale, en le « forçant » à être vertueux à l'aide de lois qui instaureront l'égalité entre tous les citoyens. l'Etat doit tout faire pour que l'individu accède au bonheur, et ceci en le guidant vers la vertu. Soit, l'Etat doit donner accès aux citoyens au bonheur personnelle, en leur donnant ce qui va leur permettre d'y accéder. Cependant les lois ne pourront pas remplacer la vertu, de ce fait la vertu doit rester la principale focalisation de l'homme afin d'atteindre ce bonheur. En effet, si l'Etat ne jouait pas ce rôle, cela entrainerait des conflits égoïstes ainsi que des inégalités au sein de la société. Cependant, il se peut tout de même que l'état soit inefficace ou agisse de façon imparfaite, dans ce cas c'est alors au tour de la société de faire en sorte de rétablir çela, en instaurant d'autres institutions, comme des associations, la solidarité... afin de rétablir l'égalité entre tous.
Mais pour certains philosophe le bonheur reste un problème insoluble. Pour Kant, la notion de bonheur est paradoxale, soit le bonheur est intense comme un plaisir mais dans ce cas on ne peut l’éprouver dans la durée, soit il dure mais alors il apparaît comme inférieur au plaisir. Pour Kant, le bonheur est un « idéal de l'imagination » et personne ne peut savoir réellement ce qu'il veut. Il faut donc admettre que le bonheur est contingent et dépend majoritairement de choses qui ne dépendent pas de nous.
Pour conclure, on pourrait alors dire que l'atteinte du bonheur peut se faire de manière privée avec la satisfaction de ses désirs mais pas uniquement il faut que celle-ci soit mêlé à la vie en société car en effet nous vivons en communauté et il est impossible de le négliger. L'Etat joue donc un rôle important dans cette quête du bonheur mais qui reste minime par rapport aux vertus que doit acquérir l'homme de façon à satisfaire sa propre volonté.