Dans l’inconscient collectif, le doute est plutôt perçu comme une faiblesse notamment lorsqu’il s’agit de doute s’apparentant à une peur d’agir. À l’inverse, la recherche intellectuelle va évidemment de pair avec le doute, le travail du philosophe par exemple étant de réaliser des « pas de côtés » et de ne pas se plier à la doxa dominante, toujours se demander « pourquoi » et se demander si la réponse que le monde voudrait nous donner est nécessairement la bonne. Le doute serait donc une force dans une mesure d’analyse, une faiblesse dans le monde des actions. Le doute est en réalité une interrogation de l’esprit, l’incertitude de quelque chose, de quelqu’un, d’une conduite. Il sera dès lors intéressant de se demander s’il est bon de douter, si le doute est-il une force ou une faiblesse.
Tout d’abord, nous évoquerons le doute comme faiblesse de la connaissance, puis comme faiblesse de la volonté. Nous identifierons ensuite les mesures dans lesquelles il est une force, et enfin, nous soulèverons la question morale persistant autour du doute.
I. Le doute est une faiblesse de la connaissance et de la volonté
Le doute est un état de la conscience que nous connaissons tous, peu importe la situation dans laquelle ce doute s’est inscrit. La question n’est pas là, de quelle faiblesse témoigne le doute ? Tout d’abord, le doute peut témoigner d’une faiblesse intellectuelle ou culturelle, entre autres un révélateur d’une imperfection de l’esprit. Illustrons : face à un problème de mathématiques, il n’y a qu’une réponse qui est la bonne, qui témoigne de ce qui est la vérité, un élève incertain de la réponse à ce problème témoigne donc d’une faiblesse. Le doute est incertitude tandis que la vérité est la certitude. La raison n’atteint pas ses objectifs dans le doute, puisque celui qui doute de tout s’inscrit dans une perspective de relativisme.
De plus, le doute entraîne la paralysie de l’action. Il est fréquent que nous n’arrivions pas à faire des choix, ce qui est une faiblesse. Un militaire en mission à l’étranger ne peut pas se permettre de douter face à l’ennemi, car c’est sa vie qui est en jeu. Le doute s’oppose à l’instinct de survie de l’homme dans une certaine mesure. Le doute est une faiblesse de la volonté. Le doute est passif et négatif, car il empêche totalement la prise de décision ainsi que la mise en action de celle-ci. René Descartes exprimait l’idée selon laquelle l’indifférence (entendue ici comme absence de choix) était le plu