Dans cet extrait des Entretiens, Epictète traite des moyens d’atteindre le bonheur, la vérité et la tranquillité. D’après lui, il faut pour cela, que l’homme arrive à réguler ses désirs en fonction de ce qui dépend de lui ou non. Il doit apprendre à entreprendre une réflexion qui lui permettra de distinguer ce qui est indépendant de sa volonté de ce qui ne l’est pas. Mais comment réguler ses désirs en fonction de ce qui va nous créer de l’embarra ou non ? Est-ce seulement en se détachant des choses extérieures que l’homme peut accéder à la tranquillité ? Pourquoi l’homme doit-il se détacher de ce qui est indépendant de sa volonté ? La découverte de l’inconscient a-t-elle remis en cause la thèse d’Epictète ? Nous nous intéresserons tout d’abord à la peur de l’homme de ne pas pouvoir contrôler l’avenir et de voir son désir insatisfait. Puis, nous étudierons la démarche de l’homme sage qui sait se détacher de ce qui est indépendant de sa volonté et des solutions de l’auteur pour devenir cet homme sage. Enfin nous aborderons le sujet de l’inconscient, découvert bien après Epictète, et tenterons de le lier à la thèse du philosophe.
Dès la première phrase (lignes 1 à 2), le philosophe nous confronte à la relation conflictuelle qu’a l’homme face aux choses extérieures. Ces dernières sont qualifiées par l’auteur comme des « difficultés », « de l’embarras ». D’après lui, les hommes ne sont pas à l’aise avec tout ce qui ne fait pas partie d’eux, au contraire, tout ceci ne leur pose que des problèmes. Et ces problèmes, Epictète les énonce à la suite : « Que vais-je faire ? Que peut-il advenir ? Quelle sera l’issue ? Pourvu que telle ou telle chose ne se rencontre ! » (Lignes 2 à 3) Il pose en effet les réflexions habituelles des hommes. Car qui ne s’est jamais demandé au réveil ce qu’il adviendra de l’avenir ? Qui ne s’est jamais dit intérieurement « j’espère que la journée va se passer sans encombre » ? D’après Epictète, aux lignes 3 à 5, ce sont les interrogations et les souhaits des hommes qui ne savent pas se détacher des choses qu’ils ne peuvent contrôler, des choses qui sont « indépendantes de [leur] volonté ». Car l’avenir ne peut pas être modelé par l’homme. Certes, il a la possibilité de faire des choix qui influenceront cet avenir, mais jamais il ne pourra le maîtriser entièrement. Prenons les catastrophes naturelles : depuis la nuit des temps, l’homme les subit et il n’a aucune emprise sur elles. Et même s’il est aujourd’hui capable de limiter les