Le texte que nous allons étudier est la "La poésie doit avoir pour but la vérité pratique", extrait de Deux poètes d'Aujourd'hui, écrit par le poète Paul Eluard en 1947.
La poésie est écrite en Alexandrins. Dans ce texte, le poète s'adresse à ses amis, il essaye donc de leur expliquer pourquoi il s'est engagé politiquement. Par quels procédés Paul Eluard essaye-t-il de convaincre ? Nous étudierons dans une première partie la thèse que défend le poète ; puis nous verrons que cette poésie à une visée satirique.
Paul Eluard dans cette poésie cherche à convaincre ses amis, à défendre et appuyer sa thèse. En effet, Paul Eluard s'adresse à ses amis, pour cela il emploie le pronom personnel "vous" à plusieurs reprises. De plus, le poéte utilise plusieurs conjonctions de coordination aux vers 13, 16, 18, 21 : "et","mais","pour","car"... Donc, pour convaincre ses amis, Paul Eluard utilise plusieurs arguments, exemples et notamment des conjonctions de coordination ainsi que des connecteurs logiques pour défendre et soutenir sa thèse.
En utilisant la conjonction de coordination "car", il explique pourquoi les hommes ne le comprennent pas et en utilisant la conjonction de subordination "pour", il veut montrer dans quel but, il faut voir la vérité. Le poète essaye de leur montrer la vérité de tous les jours et non pas celle qui fait "rêver".
Paul Eluard utilise beaucoup de figures d'opposition, notamment l'oxymore. En effet, il fait coexister deux termes de sens contraire au sein d'un même vers. Par exemple, au vers 20 : "je suis sans forces j'ai vécu je vis encore" mais aussi au vers 22 : "vous libérer pour vous confondre". L'oxymore permet donc de créer une réalité c'est aussi le propre de la poésie.
Paul Eluard utilise aussi des anaphores. En effet, il reprend plusieurs fois les termes "si je vous dis que" aux vers 1, 4, 7, 10 et "vous me croyez vous" aux vers 3, 6, 9, 12. Le poète emploie donc une figure d'insistance qui a pour effet de rythmer la phrase et de souligner un mot ou une obsession. L'anaphore a un rôle d'accumulation. Il y a aussi une absence de signe de ponctuation, ce qui permet de rythmer la phrase, mais aussi d'enchaîner les arguments sans s'arrêter. Le poète essaye de convaincre le lecteur car il le fait clairement comprendre au vers 19 "d'un seul pas de mon coeur je vous entrainerai". Il ne cache pas qu'il veut "entraîner" tout le monde avec lui.
De plus, après chaque anaphore le poète tente de définir un groupe de mot par une expression plus longue, plus complexe. Par exemple, pour expliquer ce que signifie "le soleil dans la forêt", il explique que "c'est comme un ventre qui se donne dans un lit" (vers 1 et 2). Le poète ne va pas droit au but, au lieu d'exprimer clairement ce qu'il souhaite dire, il fait un détour. Paul Eluard utilise beaucoup de figures de substitution. Au vers 12, c'est une métaphore qu'il fait, car il fait une comparaison afin d'essayer de rendre la vie plus belle.
Paul Eluard essaye donc tout au long de la poésie de défendre son point de vue face à la vérité au monde.
Cette poésie a également une visée satirique. En effet, elle a aussi pour but de critiquer les hommes qui contrairement au poète ne s'engagent pas politiquement et ne sont pas solidaires. Le poète crée une rupture. En effet, à partir du vers 13, le déroulement de l'énoncé est brisé. Jusqu'à présent Paul Eluard, a utilisé une figure d'insistance (l'anaphore) mais ici, il emploie une conjonction de coordination qui marque l'opposition. Il essaye de montrer à ses amis que quand il parle de la vérité que les gens croient voir, c'est à dire la vérité qui fait "ravir", "plaisir", les gens l'écoutent, le comprennent et le soutiennent. Cependant, dès qu'il fait allusion à une autre vérité que les vérités énoncées précedemment, c'est à dire la vérité de tous les jours, la "vraie" vérité, les gens ne l'écoutent plus car ils ne veulent pas voir la vérité en face. Ces personnes ne veulent pas voir plus loin et restent sur leurs positions.
De plus, au vers 15, le poète utilise une périphrase. Pour nommer la solitude, Paul Eluard utilise une expression au lieu du mot précis : "vous ne me croyez pas vous allez au désert". Il veut montrer que dès qu'on parle de la vérité qui blesse qui fait mal les gens préférent rester seuls. Le poète répète plusieurs fois le mot "rue". Cela a pour effet de souligner ce mot. Il veut en effet montrer à ses amis que la vérité qu'ils voient n'est pas la bonne, qu'il y a une seule vérité et que même si cette vérité blesse ou n'est pas bonne entendre ou à dire, et qu’il faut ouvrir les yeux pour qu'enfin les hommes puissent se rendre compte que le monde dans lequel nous vivons n'est pas parfait. La vérité dans la rue c'est de l'ordre du quotidien. Le poète reproche, au vers 16, aux hommes de ne pas se battre de ne pas être courageux et de ne pas être solidaires. Il critique donc les homme, car ils sont lâches. La poésie a donc une visée polémique, car elle critique tous les hommes qui ne s'engagent pas pour faire évoluer le monde. Le poète, lui, reproche de ne pas voir la vérité la plus importante celle de la rue.
Dans cette poésie, le poète a donc essayé de démontrer pourquoi il s'était engagé. Tout au long du poème, il défend son opinion par toutes sortes de procédés. Même en montrant que les hommes ont tort en les critiquant, cela fait aussi partie de son argumentation. Il essaye de faire comprendre aux lecteurs, à ses amis qu'il faut tout faire "pour expliquer le monde le transformer". Il veut ouvrir les yeux des gens afin qu'ils voient la réalité, car c'est elle qui nous permet de combattre. Paul Eluard utilise la poésie comme un outil pour essayer de convaincre. Ce texte peut nous faire penser à la poésie "Radio Moscou", car dans ces poésies, les poètes essayent de convaincre dans un but précis, même si ce n'est pas pour la même cause. Les poètes se servent de la poésie à des fins personnelles pour appuyer leur conviction. Leurs armes ce sont les mots.