L’extrait étudié est tiré de la tragédie Shakespearienne Macbeth. William Shakespeare, dramaturge anglais né à la fin du XVIème siècle, nous livre une tragédie traitant de l’obsession du pouvoir, de la vengeance. Macbeth, incité par son épouse lady Macbeth, veut tuer le roi d’Ecosse pour accéder au pouvoir. En effet, quelque temps auparavant, Macbeth avait rencontré trois sorcières qui lui avaient révélé son destin.
L’extrait se situe au début de la pièce, juste avant que Macbeth commette le régicide.
Il s’agit d’un monologue du futur meurtrier, qui exprime ses doutes et ses convictions.Au cours de notre étude, nous nous demanderons en quoi cette tirade est intéressante et instructive pour le lecteur. Pour y répondre, nous verrons d’abord que ce passage est l’annonce du crime et qu’il nous permet de mieux connaître le personnage de Macbeth.
Le monologue étudié nous permet de connaître le dessein meurtrier de Macbeth et ce par plusieurs moyens.
Tout d’abord, le cadre et l’atmosphère donnent le ton et aident le lecteur(ou le spectateur) à se mettre dans cette ambiance angoissante propice au crime. La scène est nocturne et on trouve des références au domaine extérieur, à celui de la nature et des animaux.
v.19 : «sur la moitié du monde, la nature » ;v.24 : «alerté par sa sentinelle, le loup » ;v.28 : «O terre, qui est ferme et bien établie »
De plus, les temps verbaux nous renseignent également sur l’action à venir. Effectivement, on note un fort emploi du présent d’énonciation (v.10 : «entraînes » ;v.3 : «je te vois » ;v.27 : «avance » ;v.32 : »…qui est horrible ») qui est la marque d’un discours actuel, on se place au moment de l’avant crime.
Enfin, la scène est silencieuse, aucun bruit ne trouble la nuit, ce qui donne au lecteur (et également à Macbeth) un sentiment de malaise et d’angoisse (v.32 : «ce silence, qui est horrible…»)
Ces sentiments se poursuivent tout au long de la tirade grâce à la présence d’un thème important, celui du mystique et du surnaturel. En effet, le champ lexical du surnaturel est très présent dans la seconde partie du texte : v.21 «sorcière » ;v.22 : «observe les rituels de la pâle Hécate » ;v.20 : «songes pervers » ;v.27 «tel un spectre vers sa proie ». Ces références au monde de la sorcellerie et du mystérieux sont un prétexte pour Macbeth pour accomplir son crime. En effet, on nous fait croire à sa destinée et l’ampleur surnaturelle de la scène ainsi que la présence des sorcières, sont en quelques sort