Bergson, L'Energie spirituelle: La raison et le réel

Correction d'un commentaire donné en bac blanc, par un élève de terminale L (16/20). D'après le correcteur : commentaire complet, le problème est clairement mis en avant, et les réponses à celui-ci sont pertinentes.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: kiki.kikus (élève)

Texte étudié

Ce qui est troublant, angoissant, passionnant pour la plupart des hommes n'est pas toujours ce qui tient la première place dans les spéculations des métaphysiciens.D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Voilà des questions vitales, devant lesquelles nous nous placerions tout de suite si nous philosophions sans passer par les systèmes. Mais, entre ces questions et nous, une philosophie trop systématique interpose d'autres problèmes. "Avant de chercher la solution, dit-elle, ne faut-il pas savoir comment on la cherchera ? Étudiez le mécanisme de votre pensée, discutez votre connaissance et critiquez votre critique : quand vous serez assurés de la valeur de votre instrument, vous verrez à vous en servir". Hélas Ce moment ne viendra jamais. Je ne vois qu'un moyen de savoir jusqu'où l'on peut aller : c'est de se mettre en route et de marcher.

Bergson, L'Energie spirituelle

Introduction

L'homme, selon Schopenhauer. est "un animal métaphysique", car contrairement aux animaux, il s'étonne de sa propre existence. En effet, dès qu'elle s'affranchit ou s'écarte de la tradition mythique ou religieuse, la pensée est confrontée à des questions métaphysiques concernant l'origine.la nature et la destination. la vocation de l'être humain. Or il semble qu'il existe deux tendances opposées parmi les grands philosophes (cf TPC Jean Beaufrer): les uns « paraissent avant tout s'efforcer de tirer au clair la structure générale de l'existence. S'ils parviennent finalement à l'houune, ce n'est qu'au terme de leurs recherche attentives. à travers de vues abstraites sur Dieu. l'être, le monde, la société, les lois de la nature ou celles de la vie. L'homme est pour eux un point d'aboutissement, de fermeture d'un système. D'autres ne cessent de se hérisser contre une méthode si terriblement indirecte ». Pour répondre à la question de la nature et de la destination de l'homme_ pourquoi faut-il commencer? Faut-il commencer par établir une méthode et un système dans lequel la pensée sera encadrée et donc «sécurisée»?La pensée doit-elle se penser elle-même avant de s'appliquer à tout autre objet?La philosophie doit-elle commencer par se demander à quelles conditions et dans quelles limites l'homme est capable de trouver ces réponses, par examiner sa propre aptitude à déterminer le sens de l'existence, ou bien chercher directement ces réponses elles-mêmes ?
Dans le texte qui nous est proposé, Bergson opte catégoriquement pour la deuxième hypothèse : selon lui, bien que les questions relatives à notre origine, et au sens de l'existence soient fondamentales, elles n'occupent pas la place qui leur est due dans les réflexions des philosophes professionnels : celles-ci posent un préalable qui finit par être un obstacle infranchissable, car mettre en examen notre faculté de juger. c'est l'immobiliser. la suspendre.
Mais si «pour savoir jusqu'où on peut aller, il suffit de se mettre en route et de marcher », ne risque-t-on pas de se perdre? L'esprit a-t-il donc besoin d'aucune formation? La métaphysique est-elle accessible à tous? La volonté suffit-elle pour nous mener à la vérité?

Plan

1)L'auteur commence par indiquer les questions fondamentales qui devraient occuper tout philosophe.

2)Puis, en une prosopopée, il oppose les objections formulées par une philosophie « trop systématique » : la pensée doit commencer par s'examiner e

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