Le mot travail vient du latin populaire « tripalium » qui signifie instrument de torture, l’étymologie de ce mot montre donc que le travail est associé à une action que l’on subit et qui est source de souffrances. Par la suite le travail désigne couramment l’ensemble des activités humaines dont le but est de produire quelque chose d’utile. La liberté quant à elle est le fait de pouvoir réaliser ses désirs sans d’autres contraintes que les règles définies par la société, c’est aussi pouvoir être autonome, pouvoir agir indépendamment. Ces deux termes sont donc opposés dans leur définition même. La compatibilité du travail et de la liberté semble donc impossible.
Pourtant le travail est essentiel dans une société humaine, puisqu’il permet son fonctionnement et l’organisation d’échanges humains. et de tout temps, les hommes ont recherché leur liberté. Comment une société humaine peut donc être possible si le travail et la liberté ne sont pas compatibles ? La vraie liberté n’est ce pas plutôt d’être autonome ? Cette autonomie ne peut-elle pas s'acquérir dans le travail? Finalement on peut se demander si l’autonomie n’est pas une liberté minimale et si la liberté ne comprend pas aussi la réalisation de ses désirs. Et dans ce cas comment peut-on rendre le travail et la liberté compatibles ?
Le travail est essentiel dans une société humaine, c’est par le travail que l’homme produit les biens nécessaires à la vie. Par exemple grâce à l’agriculture, l’homme produit les biens alimentaires nécessaires à sa survie. Si le travail qui est une activité contraignante et fatigante exclut la liberté entendue comme la réalisation de ses désirs, comment une société peut-elle s’organiser ?
La société antique avait clairement fait cette distinction entre le travail et la liberté, les esclaves s’occupaient de produire les biens utiles à la société et les maîtres étaient libres de leurs activités. Les esclaves effectuaient tous les travaux des champs, d’entretien de la ville, de construction… Ils étaient cependant exclus de la société, ils n’avaient pas le droit de vote, et ne participaient en aucun cas à la vie politique de la cité car on considérait qu’ils n’étaient pas aptes à prendre des décisions concernant la vie politique. C’était donc les maîtres, appelés aussi citoyens, qui décidaient de la politique de la cité. En effet, comme ils n’avaient pas d’obligations de travail, ils avaient tout le temps de se cultiver, de s’informer et de débattre sur la pl