Merleau-Ponty, dans ce texte réfléchit sur la question du rapport entre l’homme et son entourage naturel ou social, il se pose donc réellement la question sur la définition de l’homme. Quel est la vraie définition de l’homme ? En effet il dénonce ici deux conceptions "classiques" de l'homme. En premier lieu il expose la doctrine matérialiste qui consiste à considérer que le rapport est un rapport de causalité: l'homme est un effet, un résultat, réductible à la nature physique, au fonctionnement des organes et à la société. La source de l'existence serait ailleurs que dans l'existence, soi bien que l'homme ne serait qu'une partie du monde. Puis par la suite la doctrine idéaliste, l'homme est à l'origine du monde: il est donc hors du monde comme un créateur. C'est un architecte qui construit, détermine, et donc échappe à sa construction comme l'architecte n'est pas aliéné au plan qu'il trace. Chaque-unes de ces deux conceptions ayant leurs limites auxquels l’auteur va nous exposé et il essaie de suggérer une solution autre, intermédiaire, en faisant jouer les unes sur les autres les conséquences fausses auxquelles conduisent ces deux conceptions, pour qu'elles se redressent mutuellement. Il émet une thèse qui permet de penser la condition humaine, condition humaine étant non pas une nature humaine mais ce qui accompagne nécessairement une existence. Quels sont ces deux concepts opposés que sont le matérialisme et l’idéalisme ? Quels sont les limites de ces deux concepts ? Quelle thèse l’auteur lui-même soutien-t-il ?
Dans la première partie du texte (du début jusqu’à « il est conscience constituante du monde. »), Merleau-Ponty n’expose en aucun cas son opinion, en effet il oppose deux thèses antagonistes concernant la définition de l’homme.
En premier lieu, l’auteur nous présente une thèse qui consiste à définir l’homme en tant que résultat d’influences extérieures à lui, qui déterminent ce dernier (« l’homme (est) le résultat des influences physiques, physiologiques et sociologiques (…) ».Une thèse soutenu par nombreux philosophes de l’Antiquité tel que Epicure ou Lucrèce, thèse notamment aussi des scientifiques qui, à la suite de Darwin, voient dans l’homme un simple produit de l’évolution biologique et présentent l’homme comme un individu déterminé : rien dans sa nature ne dépendrait de lui même, mais tout serait le résultat d’influences du milieu au sens biologique, économique. L’être intérieur de l’homme serait donc gouverné par les causes