Pour encourager un individu, on peur être amené à lui dire : « Sois toi-même et tout ira bien ». Mais cela peut poser un problème à cette personne, elle se demande alors : Qui pourrais je être d’autre que moi-même ? ».Pourtant être soi-même (puisque c’est un conseil de la part des autres ne semble pas aller de soi…Mais comment autrui pourrait juger si nous sommes nous-même ou non ?En effet,il n’a pas accès à toutes nos pensées, nos désirs… Pour être ou ne pas être lui-même, il faut que l’individu sache qui il est au fond de lui.Et si il prend conscience de qui il est, peut-il se renier ? L’individu pourrait avoir intérêt à le faire : pour supprimer ses faiblesses ou corriger certains défauts de sa personnalité par exemple. Selon l’opinion courante, cesser d’être soi pour devenir quelqu’un d’autre est impossible… O peut donc se poser la question suivante : « Peut-on ne pas être soi-même ? »
« Peut-on » : on s’interroge ici sur la possibilité logique de « ne pas être soi-même ».Etre soi-même c’est avoir conscience de soi et agir en conséquence. C’est donc avoir une parfaite connaissance de soi et savoir pourquoi l’on agit comme on agit. ». Ne pas être soi-même, c’est l’inverse : agir en contradiction avec notre soi, on agit pas en fonction de nous mais en fonction d’autrui, de la situation, de ce que l’on attend de nous,…
Peut-on savoir qu’on est autre chose que soi-même si notre identité nous est inconnue (en partie) ? Est-ce qu’on peut vraiment faire la différence entre être soi et ne pas être soi-même si notre connaissance de soi n’est pas complète.
I/ Un être peut-il savoir qui il est ou est-ce que toute tentative de définition de soi est vouée à l’échec ?
Quand je cherche à me connaître, je me prend moi-même pour objet or la conscience n’est pas un objet comme un autre : c’est aussi un sujet. La conscience que nous avons de nous-même ne nous montre peut être que la moindre partie de notre être. Un individu possède un ensemble de connaissances à propos de lui-même, cet ensemble de connaissances dépend de la manière dont l’individu perçoit l’action. Il existe des risques lorsque l’on veut se connaître : il est difficile d’être objectif sur soi-même (on est à la fois juge et partie), on peut donc être tenter d’embellir notre personnalité ou au contraire de se dévaloriser. On peut aussi penser se connaître entièrement alors qu’on ignore certains aspects de nous (des désirs par exemple) et alors on ne connaitra jamais ces aspects car tellement surs de ce que l’on croit, on ne cherchera plus à se connaître. Enfin, si pour se connaître, on s’observe de l’extérieur (comme le fait autrui), on raterait une partie de nous –même (ce serait une vision réductrice).
Mais pour Descartes, le sujet est entièrement transparent à lui-même. Personne ne sait mieux que moi qui je suis : seul moi a accès à toutes mes pensées, mes volontés, mes désirs,…L’homme se sent souverain de sa propre âme mais certaines pensées étrangères au moi résistent à sa volonté. C’est pour cela que Freud émet l’hypothèse de l’existence d’un psychisme inconscient. L’inconscient psychique peut nous faire agir au même titre que la conscience sauf que nos motivations restent inconnues de nous. Certains de nos comportements n’ont pas de sens pour nous, ils découlent donc d’intentions inconscientes. Pour Freud, les actes manqués ont un sens caché à la conscience et expriment les désirs refoulés, les secrets le plus intimes. L’analyse du rêve conduit aux lois de l’inconscient, c’est à dire aux sens de nos actions. Ramener à la surface de la conscience tout ce qui en a été refoulé permet de mieux se connaître soi-même.
D’après Hegel, l’individu doit se pencher sur lui-même et se reconnaître aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond que dans les données qu’il reçoit de l’extérieur.Donc la conscience de soi s’acquiert par une prise de conscience et par l’activité pratique qui transforme les choses extérieures.
II/ Il n’est pas possible de ne pas être soi-même, on l’est toujours quoi qu’il arrive même si l’on ne sait pas qui l’on est. En effet, pour qu’un individu puisse dire : « je n’étais pas moi-même », il faut qu’il est une parfaite connaissance de soi sinon le propos n’est pas légitime.
L’inconscient si il existe ne peut pas permettre à quelqu’un de dire : « je n’étais pas moi-même « car cet inconscient fait parti de lui. En effet le désirs, les pensées qui y sont même si elles nous sont inconnues font parties de nous-même. Même si nous n’avons pas consciences de notre inconscient, nous pouvons être nous-même car si notre inconscient nous fait agir, il nous constitue et en lui « obéissant » , nous sommes nous-même. Changer, c’est à dire modifier certains de ses caractères, de ses désirs ou de ses principes ne permet pas non plus de na plus être soi-même. « Tu as changé, tu n’es plus toi-même » : il faut qu’il soit resté le même pour pouvoir dire q’il a changé : il est juste devenu autre et pas un autre. En modifiant certains aspects de nous, on reste nous-même car c’est nous qui décidons de changer et on est conscient de cela.
Certains individus sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue peuvent aussi dire « je n’étais pas moi-même » mais l’alcool ou la drogue ont levé leurs inhibitions ou révéler des désirs cachés dans leur inconscient. Ces inhibitions ou ces désirs font partis d’eux-même, sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue,on est toujours soi-meêm quoi qu’il arrive.
III/ Etre soi est une question qui se pose devant autrui car si l’on a conscience de soi d’être soi, autrui ne sait pas qui l’on est vraiment, il ne peut accéder à une vérité absolue sur notre être et pourtant ce sont eux qui jugent si l’on est nous-même ou non
« Etre ou ne pas être soi-même » : cette question se pose surtout face aux autres. Mais au fond, autrui ne peut savoir si l’on est nous-même ou pas car ils ont une vision réductrice de nous. Ce qu’autrui perçoit c’est ce que nous laissons paraître, ce que nous voulons lui faire croire. En effet, un individu peut paraître différent de ce qu’il est en réalité : il peut conserver ses principes et ses idées et agir dans un sens éthique et moral contraire dans son intérêt. Alors autrui aura l’impression que cet individu n’est pas lui-même alors que cet individu « joue un jeu », »devient acteur » en quelque sorte pour servir son intérêt particulier. Il reste donc lui-même même si pour autrui il est devenu un autre.
Certains individus n’aiment pas ce qu’ils sont par exemple, alors devant les autres ils dissimulent ce qu’ils sont en réalité, ce qui ne le empêchent pas de rester eux-même dans leur intérieur. Autrui peut donc tout ignorer de nous si nous laissons paraitre une toute autre image que celle que nous somme vraiment..
On peut aussi avoir l’impression de na pas être soi-même face aux autres car on est différent devant différentes personnes. Chaque relation sociale fait ressortir de notre personnalité une facette différente : avec nos proches, on est rieur, affectueux, devant un professeur :calme concentré. Ceci peut aussi concerné les situations. En fait chaque situation est en soi une part de nous qui s’exprime.
On croit se connaître mais on ignore certains de nos désirs, de nos pensées,…Pour les découvrir, nous avons des moyens : la prise de conscience de soi par l’analyse du rêve, la psychanalyse… Mais l’on n’est pas obligé d’avoir une parfaite connaissance de soi pour être soi-même. En effet, même si l’on ignore ce qu’il y a dans notre inconscient, on est soi-même en obéissant à notre conscience et à notre inconscience puisque les deux font partis de nous. C’est souvent autrui qui nous juge si l’on est nous-même ou pas mais il ne peut savoir car seul nous pouvons accéder à toutes nos pensées. En fait devant les autres nous pouvons être une autre personne mais au fond de nous on sait que ce n’est pas nous.