Sartre, L'existentialisme est un humanisme: L'existentialisme athée

Commentaire fait en classe. Note obtenue: 14/20.

Dernière mise à jour : 01/11/2021 • Proposé par: ladyligt (élève)

Texte étudié

L'existentialisme athée [...] déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être c'est l'homme ou, comme dit Heidegger, la réalité-humaine. Qu'est ce que signifie ici que l'existence précède l'essence? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. Tel est le premier principe de l'existentialisme. C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité, et que l'on nous reproche sous ce nom même. Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou que la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ; rien n'existe préalablement à ce projet ; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être.

Sartre, L'existentialisme est un humanisme

Cet extrait est tiré de l'ouvrage philosophique, L'existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre, grand philosophe du XXème siècle. Dans cet extrait, il nous explique que c'est l'existence qui précède l'essence et qu'un être existe avant d'être défini. On peut découper ce texte en trois étapes : tout d'abord, Sartre nous définit l'existentialisme athée avant de démontrer que l'existence précède l'essence puis il décrit que l'homme est un projet.

I. L'existentialisme athée

Avant de commencer l'étude du texte, nous pouvons déjà donner une brève définition de l'existentialisme, thèse qui sera mainte fois reprise dans l'explication. L'existentialisme est la doctrine qui met l'existence humaine au cœur du débat, il existe deux existentialismes. Celui de Kierkegaard est un existentialisme chrétien alors que Sartre est un existentialiste athée. "Existentialisme athée" sont d'ailleurs les deux premiers mots de l'extrait. Cet existentialisme qui refuse la notion de divinité, déclare qu'il y a un être chez qui l'existence précède l'essence c'est l'homme.

L'existence c'est le fait d'être vivant alors que l'essence c'est la nature des choses, ce qui la définit. Donc, pour Sartre, on existe avant d'être défini mais nous en reparlerons un peu plus en détail plus loin dans l'explication. Ensuite, Sartre cite Heidegger et sa fameuse "réalité-humaine" ou "Dasein" en allemand qui signifie "être-là". Le dasein désigne la capacité propre à l'homme de s'interroger sur l'être et notamment sur sa présence au monde.

L'existentialisme athée réfute les thèses religieuses qui disent que Dieu a crée l'homme et donc que l'essence "homme" existerait avant son existence propre alors que, comme nous allons le voir, chez Sartre et les autres existentialistes, c'est l'existence qui précède l'essence.

II. L'existence précède l'essence

Donc, Sartre, ensuite, définit sa conception de l'existence et de l'essence. L'homme n'est pas prédéfinissable pour lui, il ne devient homme qu'après. En effet, dans l'histoire de l'humanité, l'homme a existé avant de savoir ce qu'était un homme. Il a progressivement évolué et a pu se définir comme tel mais son existence a bien précédé son essence. Il n'y a pas de nature humaine puisqu'il n'y a pas de dieu pour la créer, l'homme s'est crée lui-même et son essence a été conçue ensuite lorsqu'il a été en mesure de se demander ce qu'il était.

L'homme se façonne lui-même, il est le seul responsable de ses actes car s'il n'existe pas d'essence avant l'existence, il n'y a pas de morale ou de vérité absolue. La seule vérité est subjective, c'est ce que Sartre appelle la subjectivité. Il est donc inutile de croire à la prédestinée et au fatalisme puisque nous sommes seuls maîtres de nos pensées et de nos choix, nous sommes totalement libres. Donc, l'existentialisme implique le libre-arbitre et non pas le déterminisme qui fait de l'être humain un prisonnier de son essence. C'est ce qui nous différencie des objets qui sont crées pour quelque chose. Avant de commencer son ouvrage, un menuisier sait qu'il va concevoir une chaise, par exemple, dans ce cas là l'essence précède l'existence. C'est donc pour cela que l'existentialisme est un humanisme.

III. L'homme est un projet

Pour finir, Sartre nous parle de son point de vue qui fait de l'homme un projet. En effet, l'homme est le produit de son passé, existe dans le projet mais vit pour le futur. L'essence humaine se trouve devant nous. L'homme se construit au jour le jour. Pour Sartre, est humain ce qui se projette dans le temps. L'être humain est perpétuellement en projet mais un projet subjectif, l'homme est seul responsable de soi et de son avenir. On est et on devient ce qu'on a projeté d'être. On est libre de devenir ce que l'on veut car nous n'avons pas d'essence avant la réalisation de ce projet. Sartre réfute alors la théorie platonicienne qui dit que toute chose a une essence.

Conclusion

Donc, dans cet ouvrage, Sartre nous expose que seul l'homme est libre de définir son essence et cela après que son existence eut commencé.