Existence et être sont des termes apparemment équivalents. Mais cette équivalence est trompeuse, car l'être peut se dire de 2 façons. Dire d'une chose qu'elle est, c'est poser son existence; dire ce qu'elle est, c'est définir son essence. L'existence, par conséquent, renvoie à l'être, non en tant qu'essence, mais à l'être en tant qu'il s'oppose au néant. Si l'existence ne résulte d'aucune nécessité, si l'espoir d'en fonder l'intelligibilité en un être logiquement nécessaire est ruiné, elle est pure contingence. La tâche de la penser ne disparaît pas pour autant, bien au contraire. Contre ce qu'il considère comme les excès de la pensée spéculative, et notamment contre Hegel, le philosophe danois Kierkegaart réaffirme que l'existence doit-être, au contraire, le point de départ et le but de toute pensé. Plus encore que de l'existence, c'est alors de lui-même comme existant que le penseur doit prendre conscience. C'est en effet à partir de l'existant, c'est à dire de l'homme comme étant cet être capable de s'ouvrir à l'expérience originelle du simple fait d'être là, que l'existence peut prendre un sens. C'est pourquoi l'existence est d'emblée non pas l'objet d'une définition, mais d'une interrogation: être ou ne pas être? ou encore: pourquoi existons nous? La question de l'existence émerge du néant et de la mort mais essentiellement de la conscience.
Par la découverte du cogito, Descartes a montré que la démarche de celui qui recherche une connaissance certaine doit partir de la conscience de soi comme d'un fait premier absolument hors de doute. Mais on distingue deux sortes de conscience psychologique: la conscience spontanée et la conscience réfléchie.
La première est celle qui accompagne toutes les pensées et tous les actes d'une personne et par laquelle ces pensées et ces actes sont simplement éprouvés,vécus par cette personne. La seconde est celle dans laquelle une personne se saisit elle-même comme conscience, c à d est consciente d'être consciente. La conscience est alors essentiellement cette présence à soi d'une pensée qui réfléchit, donc se penche sur ce qu'elle éprouve spontanément et l'examine. Le philosophe Alain analyse ainsi cette démarche: "celui qui agit avec vitesse et sûreté ne se pose pas de question; il n'en a pas le temps. Il manque aussi de cet examen contemplatif qui fait qu'on dit: "je sais que je sais; je sais que je désire; je sais que je veux". Pour prendre conscience, il faut se diviser soi-même". Un tel point de vue s'ins