Du XIXe à nos jours, Emile Zola est un incontournable de la culture française par sa faculté à marquer les consciences. Son approche bien personnelle du roman, par des considérations scientifiques, plus particulièrement sociologiques, le place comme le fondateur d’un courant littéraire ; le naturalisme, qui influencera de nombreuses jeunes plumes dans son sillage.
Le portrait de Gervaise, souligne cette démarche, qu’utilise Emile Zola pour s’évader de son quotidienne de la classe ouvrière, qui fatigue son corps mais éveille son regard sur la société. Comment Emile Zola illustre-t-il la misère d’une classe sociale à travers une scène de la vie quotidienne dans Le portrait de Gervaise ? Pour y répondre, nous étudierons d’une part, les diverses fonctions de l’incipit et d’autre part le naturalisme, héritier du réalisme.
I. Les diverses fonctions de l’incipit
Le mot incipit, dérivé du verbe incipere signifie débuter et désigne la toute première page d’un romain. Afin de mettre en place la situation d’énonciation, celui-ci à plusieurs fonctions ;
Tout d’abord, l’auteur impose le cadre spatiaux temporel en décrivant les différents ameublements du lieu dans lequel se trouve le personnage principal. Nous constatons que le narrateur place le cadre temporel immédiatement « Quand Gervaise s’éveilla, vers cinq heures » l.1 alors qu’il décrit l’espace progressivement : il commence par les objets les plus proches de Gervaise « Elle resta assise au bord du lit, sous le lambeau de perse déteinte qui tombait de la flèche attachée au plafond par une ficelle. » l.4 avant d’élargir son champs de vision « C'était la belle chambre de l'hôtel, la chambre du premier, qui donnait sur le boulevard. » l.17. Cet attardement sur l’espace plutôt que sur la temporalité, traduit son importance dans l’intrigue futur et permet par conséquent de séduire le lecteur par un environnement détaillé qui lui sera donc familier.
Ensuite, l’auteur renseigne sur les personnages. Nous constatons que le narrateur intègre dans un premier temps les parents, desquels il ne dresse pas de portrait physique mais s’attache à une caractéristique : « raidie, les reins brisés, elle éclata en sanglots » l.1 ; cette énonciation est une suite d’actions qui traduisent le mal être de la femme qui progressivement passe de son corps (« les reins ») à son âme (ses pleurs expriment son désespoir intérieur). Cette constatation à pour but de faire compatir le lecteu