Pour Socrate, le philosophie est fille de l'étonnement. En effet, c'est en s'étonnant sur l'origine des phénomènes et en cherchant à les comprendre que l'homme a vu se dessiner la possibilité d'expliquer le réel, et par extension, d'atteindre la Vérité. C'est ainsi que nombre de savants se sont engagés dans cette démarche pour découvrir ce qui est, comme Galilée remettant en question le géocentrisme. Il s'agit alors de traduire les résultats des recherches grâce aux outils innés et acquis de l'homme, dans un langage propre à l'homme : la science. Vue dans son sens large comme l'ensemble des savoirs, elle est ainsi le domaine qui, rassemblant les connaissances acquises depuis l'aube de l'humanité, s'efforce sans cesse de comprendre le monde et de le rendre intelligible à l'esprit humain, dans sa poursuite de la Vérité. Cependant, l'homme peut-il réellement pouvoir prétendre réaliser un tel objectif ? Peut-il tout connaître et ainsi atteindre la Vérité ? En soulevant ce problème, on peut se demander alors premièrement quels sont les outils de l'homme pour connaître qui, comme on le verra deuxièmement, ne sont pas tout-puissants pour élucider à eux-seuls les questions sur le réel. Au contraire, ils se révèlent comme les moyens de préciser ces questions sur le réel et ainsi de poser les bonnes questions.
I Si en l'homme réside une soif de connaître, il faut alors se demander si l'homme dispose des moyens pour l'étancher.
1) Le sujet nous mène donc tout d'abord à nous interroger sur la capacité de l'homme à comprendre le monde réel dans son intégralité. L'homme se présente en effet comme la seule créature terrestre ayant pu réaliser sa propre existence et celle du monde, et ce à partir du moment où il a commencé à raisonner à partir de ses sens. Il a alors compris qu'il n'était pas la nature, comme l'animal, mais dans la nature, ce qui l'a amené à se poser des questions sur ce monde autre que lui-même. Le problème alors posé est de savoir si parce que l'homme peut acquérir la connaissance de lui-même par son habilité à raisonner dans un monde qui est sensible, s'il peut aussi raisonner de manière à acquérir la connaissance absolue ? Sa condition et ses moyens humains, raison et sens, peuvent-ils l'amener à trouver les réponses aux questions qu'il se pose sur le monde réel ? Il faudrait ainsi définir ces moyens dont l'homme dispose.
2) Si les sens sont le propre de toutes créatures vivantes à travers leur enveloppe charnelle, la raison se réduit