Les Nouveaux essais sur l’entendement humain ont été écrits par Gottfried Wilhelm Leibniz. Le thème principal de cet ouvrage est le désir qui influence nos actes. À partir de cet extrait, on peut se demander pourquoi notre inquiétude résulte-t-elle de nos désirs. Ici, Leibniz nous expose sa thèse qui est que le désir est le moteur de nos actes.
Dans un premier temps, nous verrons que l’inquiétude est l’aiguillon de nos actions, puis qu’elle est un ensemble de sollicitations imperceptibles et enfin nous étudierons le fait qu’un corps humain, toujours en déséquilibre, est inquiétude.
I. L'inquiétude, aiguillon de nos actions
L’inquiétude est l’aiguillon de nos actions, en effet comme nous pouvons le voir dans le premier paragraphe de cet extrait de Leibniz « L’inquiétude est le principal, pour ne pas dire le seul aiguillon qui excite l’activité des hommes. » . L’inquiétude est étymologiquement une absence de quiétude, de tranquillité, de repos , c’est un ressenti de manque qui agite l’homme intérieurement, cela peut aussi être appelé le désir. En effet, le désir est une chose que l’on n’a pas mais que l’on souhaiterait avoir. L’homme qui désire n’est alors pas dans un état de calme plat, il vacille entre « l’absence d’une chose qui lui donnerait du plaisir » et l’envie de l’ obtenir. Ce désir ou l’inquiétude agit donc comme un moteur qui pousse l’homme frustré dans l’action et dans tout ce qu’il entreprend. Par exemple, si une personne désire avoir une voiture de collection, elle va économiser, sûrement un peu plus travailler, peut-être même sacrifier d'autres petits plaisirs afin d’acquérir son objet de convoitise qui est ici la voiture de collection. Par ces faits, elle fait fonctionner « l’industrie et l’activité des hommes ». Leibniz souligne ainsi le caractère positif du désir, car c’est ce dernier qui met en mouvement les hommes en les poussant à faire des efforts et aussi inéluctablement vers le progrès.
Cependant, pour qu’un objet ou quelque chose soit désiré par l’homme, il faut que si cette chose disparaisse, la personne qui était sensée désirer cette chose ressente un manque, une frustration. C’est ce qu’exprime Leibniz par ces mots :«[i], Car si quelque bien qu’on propose à l’homme, si l’absence de ce bien n’est suivi d’aucune douleur, et que celui qui en est privé puisse être content et à son aise sans le posséder, il ne s’avise pas de le désirer et encore moins de faire des efforts pour