S’interroger sur l’origine de toutes choses est une des questions directrices de la philosophie. « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », de cette question fondamentale posée par Leibniz en 1704, en découlent bien d’autres, sur le sens de la vie, la compréhension du monde, et parmi elles, celle de l’origine de l’Homme.
Les Hommes ont émis l’idée « de premier Homme » et tenté de savoir, de comprendre d’où ils venaient. Cette interrogation essentielle a incité la réflexion de nombreux penseurs et la rédaction de tous types de discours visant à définir ce que serait le premier Homme. Mais a-t-elle lieu d’être ? La religion ne s’est-elle pas évertuée tout au long de l’Histoire à nous démontrer que le premier Homme était bien réel ? Les sciences, quant à elles, ne nous prouvent-elles pas jour après jours que cette question n’a aucun sens ? Et la philosophie, l’art de se questionner sur toutes choses, n’a-t-elle pas déjà plusieurs théories à ce sujet ?
I. La religion et le mythe du premier homme
Parmi les textes fondateurs de notre civilisation actuelle, beaucoup appartiennent au domaine religieux. Il est donc évident que l’on retrouve dans toute théologie, une réponse à la question du premier Homme. On peut justifier le besoin de l’Homme de se chercher un point de départ, par le caractère rassurant que cela procure. En effet, l’idée de premier Homme n’a de sens que parce que l’Homme veut se définir une origine.
C’est là que la religion trouve tout son sens, car elle peut être comprise comme la recherche de réponses aux questions les plus profondes de l’humanité. A toutes ces interrogations, qui sont plus vastes que l’intelligence humaine, le rôle de la religion a été - est toujours - de donner différentes sortes de réponses. Elle permet à l’Homme, sur le plan philosophique, de ne plus être en proie au doute, d’accepter l’idée de la mort, de se sentir comme être à part entière, munis d’un « destin » unique, au sein d’une gigantesque galaxie… Les Hommes peuvent ainsi vivre dans la sérénité, sans devoir se préoccuper de questions métaphysiques, de devoir se demander si leurs existences ont un but, car la religion leur fourni les réponses à toutes ces questions, des solutions à tous ces mystères.
Sigmund Freud explique la croyance en un ou des dieux par la continuation d’un désir « infantile ». A l’origine, l’enfant est dans une situation d’impuissance, le « désaide », qui lui fait rechercher la protection de ses parents, don