Rousseau, au XVIIIe siècle, considérait qu'il existait des droits naturels, inhérents à l'homme de par sa seule appartenance à l'humanité, indépendamment de toute considération de ses libertés par le droit positif. Pourtant, lorsqu'il est question de libertés, c'est bien au sens juridique qu'il faut l'entendre, et de la manière dont ces libertés sont appréhendées par le droit.
Certains iront jusqu'à dire que ces libertés n'existent que dans la mesure où elles sont consacrées par le droit. C'est le courant de pensée positiviste. Mais alors, quelle place donner à l'évolution des libertés au sein de la sphère juridique, si elles ne découlent pas du propre de l'homme ?
La notion de nécessité se réfère à ce qui relève d'un besoin, ce qui est vital.
La question de savoir s'il est nécessaire de vouloir toujours plus de libertés prend toute son importance aujourd'hui, dans le cadre d'une inflation progressive des libertés, notamment individuelles. Des questions sur l'intervention d'autres libertés restent encore en suspens, on peut se demander notamment s'il y a un droit à l'enfant, avec la mise en place de nouveaux procédés médicaux permettant de pallier à la stérilité. Mais surtout, cette question se pose dans le cadre de la gestation pour autrui, qui a fait l'objet d'une nouvelle réforme législative en 2011 ; ou encore de la question de l'adoption et de l'accès à la procréation médicalement assistée par les couples homosexuels.
Ces questions suscitent de vifs débats.
La consécration de libertés, individuelles ou collectives, est une nécessité au sein d'une société démocratique (I). Toutefois, « la liberté de l'un s'arrête là où commence la liberté de l'autre ». Ainsi, les libertés ne sont pas sans limite (II).
I. La nécessité de la reconnaissance des libertés
A partir de la Révolution Française et la mise en œuvre de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, d'autres libertés ont été progressivement consacrées (A). C'est ainsi qu'on peut souligner la nécessité de se voir reconnaître des libertés adaptées à la société contemporaine (B).
A. La consécration progressive des libertés
En France, les premières libertés fondamentales ont été consacrées par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le 26 août 1789, à l'image du Bill of Rights en Angleterre de 1689 et de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis de 1776. Ce sont les libertés considérées comme étant inhérentes à tout Homme qui y s