On définit souvent la liberté comme l'absence de contraintes, la liberté de faire ce que l'on veut, à condition d'être un homme libre. La liberté est alors l'absence d'obstacles.
Or, autrui peut lui-même être présenté comme une certaine forme d'obstacle, puisque il m'empêche, indirectement, de faire tout ce que je veux. Il semble alors légitime de s'interroger sur la véritable valeur d'autrui quant à sa relation avec la liberté. Limite t il ma liberté, ou au contraire est il une condition nécessaire à ma liberté?
I. Autrui limite, voire interdit ma liberté
a) une place que je ne peux pas occuper
S'interroger sur la valeur qu'autrui tient dans notre liberté, c'est d'abord s'interroger sur notre liberté en général. Car il n'y a pas un moment ou autrui est absent de ma vie. Au travail, en ville, il n'est pas un instant ou je ne le fréquente pas, excepté de rares moments de solitude. Que penser de sa présence ? M'est-t-elle réellement profitable ? Car en effet, il n'est pas difficile de se rendre compte tous les désavantages que présente la simple vision de cet autre, qui n'est pas moi. Car en effet, autrui occupe une place que je ne peux occuper. Définir la liberté par le libre arbitre, c'est-à-dire " puissance que nous avons de faire ou de ne pas faire quelque chose " ( Bossuet ), c'est affirmer que ma Volonté est libre, qu'elle est exempte de tous déterminismes extérieurs. Or, l'on ne peut pas prétendre à prendre la place d'autrui. Vouloir définir la liberté par le libre-arbitre, c'est affirmer alors qu'on n'est tout simplement pas libre, car s'il est moralement possible de se mettre à la place d'autrui, il est physiquement impossible, par les lois de la nature, de prendre sa place. Autruil limite ainsi, indirectement, ma liberté.
b) le désir mimétique
1° la honte et la jalousie
Si l'on juge de tels dispositifs bien sophistiqués, il suffit de revenir à la vie de tous les jours pour constater qu'autrui entrave ma liberté. Les vices tels que la jalousie, la honte, ne sont ils pas des phénomènes fréquents, nuisant à ma liberté, et qui ne sont pourtant présent qu'à cause d'autrui ? Dans Madame Bovary, la seule apparition de Charles à Emma la met dans un tumulte profond, empris de honte, de gêne. Or, ces gênes, par définition, nous sont bien involontaires, que notre Raison ne peut maîtriser. Souffrir de ces vices, c'est affirmer alors la limite de notre liberté.
2° le désir mimétique
Mais enco
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